GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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On tourne à Moscou (centenaire 1923 #6)

Nous publions ici le sixième volet des articles de notre camarade Jean-François Claudon sur le centenaire de la révolution allemande de 1923 (voir le #1 : la crise de la Ruhr , le #2 : la question brûlante du front unique, le #3 : face aux nationalistes, le #4 : journée antifasciste et crises conjointes le #5 : la grève contre Cuno ). 1923 en Allemagne : là où se scella le destin du XXe siècle.

La grève contre Cuno a été une surprise pour tout le monde. Pour les fascistes qui ne croyaient qu’à une soulèvement national contre l’occupant. Pour de nombreux secteurs de la bourgeoisie qui escomptaient se débarrasser d’un chancelier usé  jusqu’à la corde et le remplacer par un dirigeant du centre ou de la droite autrement plus crédible. Pour la sociale-démocratie dont les sommets espéraient que les partis modérés acceptent de soutenir son programme de grande coalition sans qu’elle n’ait besoin de déléguer quelques uns de ses membres au ministère. La grève générale a également pris au dépourvu le KPD et ses organisations de masse. Il faut dire que, depuis la discussion d’avril-mai organisée à Moscou pour conjurer la crise du parti allemand, l’exécutif de l’Internationale n’avait cessé de prêcher à ses dirigeants la plus extrême prudence et de repousser les temps de l’audace au lendemain, voire au surlendemain. La grève générale et la chute de Cuno, qui en fut la conséquence directe et manifeste, servirent de révélateur. Pour les leaders de l’Internationale, et en particulier les dirigeants bolchéviques, il était clair que l’Allemagne venait d’entrer de plain-pied dans une période révolutionnaire.

La révélation à Moscou

Il n’est pas exagéré d’affirmer que la grève contre Cuno a été suivie de près par les dirigeants soviétiques et qu’elle a vivement impressionné les membres du Comité exécutif de l’Internationale, dont la plupart (notamment l’Allemande Clara Zetkin et le Français Souvarine) prenaient alors quelques jours de repos au même endroit, dans une datcha de Kislovodsk, en Crimée. Selon Ruth Fischer, alors extrêmement proche des deux dirigeants russes, Zinoviev et Boukharine avaient longuement et passionnément échangé sur la situation allemande1. Quant à Staline, également en vacances dans la région, il venait tous les jours rendre visite à la petite « colonie » internationaliste. Hors de question, en effet, pour le terne, mais ambitieux Secrétaire général du Parti bolchévique, de rester à l’écart des discussions. L’ostracisme est en revanche total vis-à-vis d’un autre responsable soviétique qui résidait alors pourtant dans la même localité, où il suivait une cure : il s’agit de Trotski, que la troïka Staline-Zinoviev-Kamenev s’ingéniait à marginaliser dans le cadre de la lutte pour la succession de Lénine qu’ils menaient dans l’ombre contre lui depuis près d’un an2.

Boukharine, Trotski et Zinoviev, les trois ténors de l'exécutif de l'Internationale communiste Boukharine, Trotski et Zinoviev, les trois ténors de l'exécutif de l'Internationale communiste

Trotski est seul, mais il lit avidement tous les journaux qui peuvent l’informer sur ce qui se passe réellement en Allemagne. Il se convainc vite que la lutte pour le pouvoir y devient une perspective tangible. Il demande alors aux deux militants allemands présents à Moscou de venir en Crimée discuter avec lui. Jacob Walcher et August Enderle3, les deux responsables du département syndical du KPD, s’exécutent de bonne grâce. Le chef de l’Armée rouge interroge ces deux hommes qu’il estime4, et, surtout, il les écoute longuement. À l’issue de cet entretien, son opinion est faite ; la lutte pour le pouvoir est engagée en Allemagne. Zinoviev, qui affirmait encore en juin, lors du Comité exécutif élargi de l’Internationale, que la révolution allait certes frapper à la porte de l’Allemagne, mais pas avant de longs mois5, est globalement du même avis. Il formalise sa position dans un projet de thèses daté du 15 août.

C’est du 20 au 23 que se tient une réunion du Politburo du Parti bolchévique censée statuer sur la situation allemande. Conscient collectivement de l’importance cruciale de cette discussion, on décide d’élargir la réunion à des militants russes en vue (Piatakov et Tsiouroupa), à des dirigeants de l’Internationale (Radek et Kuusinen6), ainsi qu’aux Allemands présents sur place pour l’Internationale syndicale rouge (Hörnle7 et Walcher). Conformément à une habitude prise depuis 1920, ce n’est qu’une fois la position du parti russe précisée que le Comité exécutif de l’Internationale pourra statuer. On convoque à ce titre Brandler à Moscou pour le 19, en lui faisant savoir qu’on préférerait qu’il soit accompagné, pour la gauche, par Ernst Thälmann, plutôt que par la bouillante Ruth Fischer.

Vers l’Octobre allemand

On ne dispose pas du procès-verbal de cette rencontre historique, mais Pierre Broué a proposé une reconstitution qui reste largement valable depuis son élaboration, il y a plus de cinquante ans. Laissons-lui la parole. « Le principal rapport aurait été présenté par Radek, qui serait parti de l’ampleur de la grève Cuno pour montrer le passage de la révolution allemande à une phase supérieure. Rien ne permet d’indiquer qu'il ait insisté sur la nécessaire prudence qui constituait, au cours des semaines précédentes, le thème central de ses interventions : sans doute était-il, de toute façon, impressionné par l’accord qui s’était réalisé, dans l’appréciation de cette question capitale, entre Trotski et Zinoviev. Après le rapport de Radek, Trotski intervient avec vigueur : pour lui, il ne fait aucun doute qu’approche en Allemagne le moment de la lutte décisive et directe pour le pouvoir, pour l’Octobre allemand. On ne dispose pour sa préparation que de quelques semaines, et tout doit être subordonné à cette tâche prioritaire. Zinoviev, quoique plus nuancé, abonde dans le même sens : préférant compter en mois plutôt qu’en semaines, il pense, avec Boukharine et Trotski, qu’il s'agit maintenant de préparer l’insurrection. Staline est plus réticent et manifeste quelque scepticisme ; il ne pense pas que l’on puisse envisager la victoire de la révolution allemande avant le printemps de 1924, mais il n’insiste pas »8.

Une lettre de Staline à Zinoviev et à Boukharine prouve la circonspection du Secrétaire général, qui, en bon bureaucrate, devait pressentir d’une manière ou d’une autre que des événements allemands dépendait l’issue de la lutte engagée en URSS contre Trotski et contre les forces vives d’Octobre. Ce document a été rendu public en 1929 par Brandler, désireux de justifier sa conduite après son exclusion du KPD. Staline écrivait dans sa missive : « Il est de notre intérêt que les fascistes attaquent les premiers ; cela ralliera l’ensemble de la classe ouvrière autour des communistes […]. D’ailleurs, d’après toutes les informations, les fascistes sont faibles en Allemagne ». Alfred Rosmer qui cite avec gourmandise ce passage dans ses Souvenirs sur la période où il était un membre influent des instances de l’Internationale, ajoute, ironique : « Ce début (du secrétaire général du PCUS dans la politique communiste internationale) ne se signalait évidemment pas par la clairvoyance »9.

Fin août, le Comité exécutif de l’Internationale adopte les thèses présentées par Zinoviev. Le parti russe, pour sa part, crée une commission chargée de superviser les préparatifs politiques, techniques et même militaires, de la prise du pouvoir. Elle est composée de Radek et de Piatakov, alors tous deux proches de Trotski et bons connaisseurs de l’Allemagne, ainsi que du tchékiste Ounschlicht et du dirigeant syndical Vassili Schmidt, qui avait mené les gardes rouges à Petrograd en 1917. On commence par ailleurs à envoyer en Allemagne conseillers militaires et spécialistes du travail anti-militariste. Une campagne de presse fait par ailleurs savoir au peuple soviétique que, bientôt peut-être, il ne sera plus seul10. Nous reviendrons dans le prochain volet de notre rétrospective sur cette préparation aussi intense que protéiforme.

La discussion décisive

Dès la mi-août, une réunion secrète de l’Exécutif élargi de l’Internationale consacrée uniquement à la question de la prise du pouvoir en Allemagne avait été convoquée à Moscou, au plus tard pour le 20 septembre. Elle s’ouvrit en réalité le lendemain. À côté de Zinoviev, de Trotski, de Piatakov, de Kuusinen et de Radek, ainsi que de Clara Zetkin et Edwin Hörnle, représentants du KPD à l’Exécutif, prennent place bien sûr Brandler arrivé sur place dès la fin août, suivi d’Hugo Eberlein11, pour la majorité de la Centrale, mais aussi, pour la gauche, le tandem Ruth Fischer - Arkadi Maslow, flanqué d’Ernst Thälmann, le futur homme-lige de Staline dans le KPD. D’autres militants moins connus complétaient l’imposante délégation allemande.

Dès les premières discussions, les participants exprimèrent un accord de fond sur la perspective de l’Octobre allemand. Ce n’est pas maintenant qu’elle arrivait vraiment que la gauche allemande, qui annonçait l’imminence de la révolution depuis près de cinq ans, allait se dédire. Quant à Brandler, c’était, contrairement à ce que l’on a pu dire de lui par la suite, un authentique révolutionnaire dont la loyauté envers l’Internationale et l’admiration personnelle qu’il avait pour Trotski ne pouvait faire qu’un chaud partisan de l’insurrection à venir. Mais trois questions d’une importance pourtant extrême firent débat. La première touchait rien de moins à l’organe censé prendre le pouvoir. Pour Zinoviev, il allait de soi que, sur le modèle russe, ce ne pouvait être que le conseil ouvrier de Berlin, voire le congrès des conseils du Reich. Dans une note du 20 septembre, Staline, par une forme de légitimisme pseudo-bolchévique qui allait faire florès dans les années qui suivirent, défendit avec fort peu d’arguments qu’il fallait créer des soviets en Allemagne comme en Russie en 1917. C’était oublier la dimension foncièrement spontanée de ces organes populaires12. Trotski, soutenu par Brandler, considérait, lui, que les conseils d’usine jouaient en Allemagne le rôle d’embryons du pouvoir ouvrier et que, face à eux, des soviets allemands créés mécaniquement seraient condamnés à n’être que des coquilles vides. De Ruth Fischer à Radek, Trotski sut convaincre la majorité des participants. Même Zinoviev fut gagné à cette perspective. N’écrivait-il pas, en octobre, que les conseils d’usine, qui « participent déjà en Allemagne au règlement de questions aussi capitales que celles du ravitaillement, des salaires, des combustibles, de l'armement des travailleurs, […] deviennent le levier principal de la révolution qui mûrit sous nos yeux »13 ? Il fut donc rapidement convenu que l’insurrection serait préparée, organisée et dirigée par les conseils d’usine et que de véritables soviets ne seraient bâtis qu’ultérieurement, une fois la victoire acquise.

Divergences au sommet

Les dirigeants bolchéviques et les militants allemands se demandèrent ensuite s’il fallait fixer une date préalable à l’insurrection. Trotski, au diapason – pour une fois – des leaders de la gauche du KPD, pesa de tout son poids pour que l’on réponde affirmativement à cette question, qui était pour lui une question de principe. Brandler et Radek avaient beau pointer les nombreux aléas qui allaient nécessairement émailler la préparation de la prise du pouvoir, le leader bolchévique tint bon. Fin septembre, il donna d’ailleurs à la Pravda un article sur les coups d’État et les soulèvements qui, sans mentionner l’Allemagne, se concluait sur une de ces formules dont il avait le secret : « La révolution a une grande force improvisatrice, mais elle n’improvise jamais rien de bon pour les fatalistes, les imbéciles et les fainéants. Ce qu’il faut pour y vaincre c’est une juste orientation politique, de l’organisation et la volonté de porter le coup décisif »14.

Trotski proposa le 7 novembre, afin de donner un certain délai aux révolutionnaires sur place, mais aussi en référence à la Révolution d’octobre, qui avait eu lieu six ans plus tôt, dans le calendrier julien alors en vigueur en Russie. Brandler ne s’en laissa pas compter et fit valoir que le 9 novembre, jour anniversaire de la révolution qui, en 1918 avait fait chuter le Kaiser et imposé à la bourgeoisie la république, correspondait bien davantage aux traditions nationales. Comme le note Pierre Broué, « pour lui, seule la direction allemande, sur place, pouvait déterminer avec le moins de risque la date à laquelle frapper […]. C’était aussi une manière très légitime, pour la direction du KPD, de revendiquer ses responsabilités propres »15. Appuyé par Radek, Brandler l’emporta finalement. On convint que la fixation de la date du soulèvement serait laissée, sur place, à l’appréciation des dirigeants de l’insurrection.

La dernière divergence porte précisément sur la ou les personnalités que les Soviétiques enverraient en Allemagne pour diriger la révolution. Brandler, au grand dam des autres leaders bolchéviques, suggéra que le rôle d’organisateur de l’Octobre allemand échoie à celui qui avait mené les masses russes à la victoire six ans plus tôt, c’est-à-dire à Trotski, qui était par ailleurs mondialement connu. C’était tout bonnement inacceptable pour Zinoviev qui fit immédiatement valoir que ce rôle décisif, susceptible de faire basculer le rapport de force à l’échelon mondial, ne pouvait que lui revenir, en tant que président de l’Internationale communiste. Brandler revint à la charge le 4 octobre et demanda au Politburo du PCUS, au nom de la Centrale du KPD cette fois, de lui détacher Trotski, mais aussi Piatakov et Radek. Lors de la réunion de l’instance bolchévique, Staline, bien décidé à marquer de près ceux qu’ils considéraient comme ses rivaux et de toute façon peu enclin à un bouleversement politique en Europe qui rebattrait immanquablement les cartes au sommet de la jeune Union soviétique, s’opposa à l’envoi de Trotski comme à celui de son principal « allié » de la troïka. Le Politburo déclara finalement qu’il était impossible, pour des raisons de sécurité, d’envoyer l’un des deux leaders russes en Allemagne, et proposa de s’en tenir à Piatakov et Radek, éventuellement assistés de Roudzoutak et de Kouïbychev16.

On touche là l’une des raisons essentielles du funeste échec de l’Octobre allemand : au sommet de l’État soviétique et du PCUS, dans le cadre des affrontements pour la succession de Lénine – réduit à une existence végétative depuis six longs mois –, on n’était manifestement pas prêt à tout sacrifier pour la victoire de la révolution allemande. C’était pourtant l’objectif fondamental des bolcheviks de 1917, bien conscients qu’ils étaient que leur prise du pouvoir dans un pays arriéré et ravagé par dix ans de guerre ne pouvait être que le prologue de la révolution européenne, dont le centre serait l’Allemagne ouvrière. Mais depuis, la cristallisation de la bureaucratie avait commencé au sein du parti et de l’État soviétique, et les intérêts de cette couche sociale naissante entraient en contradiction avec ceux du prolétariat mondial.

Cet article de notre camarade Jean-François Claudon est la version longue de la deuxième partie de l'article publié dans le numéro 307 (septembre 2023) de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

  1. Selon Ruth Fischer, Stalin and German communism, 1948, p. 305.
  2. Sur la marginalisation en cours de Trotski, voir Jean-Jacques Marie, Trotsky. Révolutionnaire sans frontières, Biographie Payot, 2006, p. 285-286. Sur sa présence à Kislovodsk à l’été 1923, voir ibid., p. 289.
  3. Cf. Pierre Broué, Révolution en Allemagne. 1918-1923, Minuit, 1971, p. 719 et Trotsky, Fayard, 1988, p. 362. Rien sur cette rencontre n’affleure dans Ma Vie. Mais August Enderle en a raconté les grandes lignes, en 1952, à l’historien Otto Wenzel qui les a largement retranscrites dans sa thèse sur le KPD pendant l’année 1923.
  4. Jacob Walcher, secrétaire du Comité central du KPD en 1921 et fidèle de Brandler, accompagna ce dernier dans sa disgrâce après 1924. Exclu du parti fin 1928, il cofonda l’Opposition de droite « brandlérienne », mais, hostile à l’alignement inconditionnel de cette dernière sur l’URSS stalinienne, il rejoint, en 1932, avec quelques centaines de militant.es, le SAP (né d’une scission gauche du SPD). Il prit la direction de ce parti ouvrier unitaire au moment de la prise du pouvoir par les nazis et, dans l’immigration, se rapprocha de nouveau de Trotski et de l’Opposition de gauche internationale. Engagé, avec le SAP, dans la constitution de la IVeInternationale, il se déroba finalement et adhéra au Front populaire allemand avec les sociaux-démocrates et les staliniens. Cf. https://maitron.fr/spip.php?article21714. August Enderle poursuivit un itinéraire similaire à celui de son camarade, mais, contrairement à lui, il revint en Allemagne occidentale et au SPD après la guerre. Cf. https://maitron.fr/spip.php?article216217.
  5. Cf son discours à l’Exécutif de juin, cité dans Edward H. Carr, La révolution bolchévique, t. 3, « La Russie soviétique et le monde », 1974 (éd. française), et dans Pierre Broué, op. cit., 1971. Selon le compte rendu publié dans le Bulletin communiste n° 30 du 26 juillet 1923, si Zinoviev déclare de façon générale que le front unique ouvrier et paysan « permettra de commencer à bref délai l’action pour la conquête du pouvoir» (p. 16), il ne semble pas consacrer à l’Allemagne un traitement particulier.
  6. Otto Kuusinen (1881-1965), militant socialiste finlandais dès 1905, puis dirigeant communiste, devient membre du secrétariat de l’Internationale communiste peu après sa création. Rallié à Staline, il en sera le valet servile pendant de longues années et survivra aux Grandes purges.
  7. Edwin Hörnle (1883-1952), social-démocrate, spartakiste puis communiste allemand, se vit confier, lors du congrès du KPD de 1921, la direction du département Formation et propagande. Il resta fidèle au parti stalinien jusqu’à sa mort.
  8. Pierre Broué, op. cit., 1971, p. 720. Dans les faits, Radek a certainement été plus hésitant dans son rapport préliminaire et n’aurait rallié la position de Trotski que le 23. Voir Jean-François Fayet, Karl Radek (1885-1939). Biographie politique, Peter Lang, 2004, p. 471 et Corrado Basile, L’“Ottobre tedesco” del 1923 et il suo fallimento. La mancata estensione della rivoluzione in Occidente, Colibrì, 2016, p. 56-57.
  9. Alfred Rosmer, Moscou sous Lénine, Les Bons caractères, 2009 (1èreéd. 1953), p. 280.
  10. Pour ce développement, on s’est appuyé sur Pierre Broué, op. cit., 1997, p. 322-324.
  11. Hugo Eberlein (1887-1944), membre de la Centrale du KPD dès sa fondation, le 1erjanvier 1919, fut mandaté quelques mois plus tard pour représenter le parti allemand lors du Iercongrès communiste mondial et pour retarder la proclamation officielle de la IIIe Internationale. Selon Radek, il s’agissait en 1923 du « plus léger des membres du Comité central » du Parti communiste d’Allemagne (Lettre de Radek à Zinoviev du 29 octobre 1923 reproduite dans le Cahier du mouvement ouvrier n° 81, mars 2019, p. 32). Homme de confiance de l’Internationale devenue stalinienne dans les rangs du KPD, Eberlein n’en fut pas moins arrêté en 1937, dans le cadre des Grandes purges. Il aurait été sur le point d’être livré à la Gestapo par les autorités soviétiques au moment du Pacte germano-soviétique.
  12. C’est une des leçons d’Oskar Anweiler, Les Soviets en Russie (1905-1921), Gallimard, Bibliothèque des histoires, 1972.
  13. Zinoviev, Correspondance internationale87, 2 novembre 1923, p. 662 (cité dans Pierre Broué, op. cit., 1971).
  14. Pravda, 23 septembre 1923 (consultable en français sur www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres).
  15. Pierre Broué, op. cit., 1997, p. 327.
  16. Pour ce développement, voir ibid., p. 326-327.

 

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