GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Gauche Démocratique & Sociale

Ce que veut la Gauche démocratique et sociale

Le social au cœur

Démocratie et unité de la gauche

Sans idées, il n’y a pas d’action, pas de transformation sociale efficace. Mais la théorie a besoin de s’appuyer sur une force sociale. Nous ne sommes pas seulement des militants, des intellectuels, des syndicalistes, etc., nous n’existons que dans la mesure où nous parvenons à incarner une force sociale. La force sociale qui seule permet la transformation sociale, c’est le salariat.

Le salariat rassemble les personnes qui produisent les richesses et qui n’en reçoivent pas la part qu’elles méritent. 90 % des actifs de notre pays sont salariés. Quant aux jeunes, ce sont des salariés en formation, les chômeurs sont des salariés temporairement privés d’emploi et les retraités sont des salariés qui vivent grâce aux salariés en activité. Il peut y avoir des salariés non écologistes, des salariés athées ou croyants, et même des salariés de droite, mais leur point commun, c’est leur condition sociale, leur place dans les rapports de production. Ils n’ont que leur force de travail à vendre et ils sont confrontés au capital, aux patrons et aux actionnaires. Le Medef, le CAC 40, la droite veulent les payer le moins cher possible et faire reculer même ce qu’ils gagnent actuellement. Le rapport d’Oxfam montre que le 1 % des Français les plus riches détiennent 22 % des richesses, les 10 % plus de 50 %. À l’échelle mondiale, le 1 % des plus riches a accaparé 82 % de la richesse produite en 2017. Il y a une lutte de classes. C’est le cadre politique dans lequel nous sommes. C’est le cadre de notre action.

Le camp du salariat

L’Organisation internationale du travail constate qu’il y a au un milliard de salariés de plus dans le monde dans les trente dernières années. C’est l’économie informelle qui recule partout. La vague de fond en Inde, au Brésil, en Chine, c’est la croissance du salariat. C’est le développement et la puissance du salariat qui est l’avenir de notre société. Notre force, c’est de s’appuyer sur cette puissance-là, car c’est elle sociale qui peut l’emporter sur toute la planète.

Notre conception de la gauche, c’est qu’elle doit être d’abord et avant tout l’expression politique de cette force sociale à l’origine de la création de richesses. Et même si le salariat est très divers, pluriel, de culture multiple, il est plus homogène qu’il ne l’a jamais été dans le passé sur le plan socio-économique. Il n’a jamais été aussi fort numériquement. Nous partageons l’idée qu’il y a des institutions – comme la Sécurité sociale, les instances représentatives du personnel ou le droit du travail – qui constituent des acquis pour le salariat et qu’il s’agit de défendre et élargir. Le salariat détient les clés de la situation pour construire une VIe République, démocratique, sociale, écologiste, féministe, laïque, internationaliste, pacifiste. Pour atteindre cet objectif, il faut unifier la grande force sociale qu’est le salariat.

Rétablir le rapport de force

Sans unité à gauche, le salariat reste éclaté, sans force. Il doit y avoir aujourd’hui à gauche 20 organisations qui le représentent et dans chaque organisation, il y a au moins trois ou quatre positions. Nous sommes pour le pluralisme et le débat, la confrontation de tous les points de vue, c’est ainsi que l’on avance.

Mais il faut chercher les points sur lesquels se mettre d’accord. C’est la seule méthode qui permette de mobiliser l’énergie du salariat pour qu’il obtienne des victoires politiques. C’est en concentrant nos énergies sur sa mobilisation, la défense de ses droits fondamentaux que l’on obtient une force sociale mobilisée suffisante pour réaliser tous les autres objectifs : sauver notre écosystème et obtenir des avancées démocratiques. Pour établir le rapport de force, il faut rassembler et mobiliser des millions de salariés. Notre objectif permanent est d’y parvenir, sinon on fait de la politique hors-sol, on ne peut passer de la théorie à l’action.

Unir la gauche

L’appartenance à la gauche est déclarative. Il n’y a pas de tribunal pour décider qui est à gauche et qui ne l’est pas. Les gens qui se disent à gauche sont de gauche, tout comme ceux qui se disent écologistes sont écologistes. Et au sein de la gauche, l’essentiel se joue en son cœur. Elle ne se constitue pas sur ses marges ; ni à l’extrême gauche, ni au côté du social-libéralisme. Quand elle est en mouvement, l’unité se fait au cœur des revendications et du sentiment majoritaire. Non pas par épuration, mais par addition. C’est pourquoi il faut une volonté pour qu’il y ait une coordination permanente du maximum de forces de gauche, sans exclusive, mais en faisant en sorte que l’on discute, que l’on débatte et quand on est d’accord sur un point, on le met en œuvre collectivement en se respectant tous.

Il n’y a plus aujourd’hui de force de gauche dominante. Il y a des forces plus importantes que d’autres, mais aucune des forces de gauche existantes ne l’emporte de façon claire, définitive et tranchée. Aucun parti n’est hégémonique comme par le passé. Il faut respecter les petits, les moyens, les grands, se mettre autour de la table et s’écouter. La démocratie, c’est écouter tout le monde car quand on additionne les petits, les moyens, les grands et que l’on retient ce qui unit, on obtient une dynamique qui se fait au cœur de la gauche sur les revendications essentielles.

S’il n’y avait pas eu la grève à Latécoère et à Bréguet en 1936, Léon Blum aurait pu faire du Hollande. Il y a un rapport entre les appareils et les masses. Ce que nous voulons, c’est que les masses prennent le pas sur les appareils parce que cela crée un contrôle sur les dirigeants des appareils et permet d’aller plus loin, d’entraîner tous ceux qui se disent sans parti, sans étiquette. C’est à ce moment que les salariés se mettent en mouvement et qu’ils peuvent déployer toute leur conscience, leur créativité, leur dynamisme, car une fois que l’on a un contrôle sur les appareils, que ceux-ci n’ont plus le même pouvoir et que le mouvement de masse est en action, alors l’envie de vaincre se répand chez tous ceux qui ne sont ni dans les partis, ni dans les syndicats.

Le social au cœur

La première des revendications, c’est baisser les dividendes pour augmenter les salaires. Exiger la redistribution des richesses commence par l’objectif d’un Smic à 1800 euros. Après dix ans de stagnation, augmenter le salaire minimum est une priorité pour vivre décemment, et commencer à réduire les égalités femmes-hommes : 60 % des salariés payés au Smic sont des femmes.

Aucune rémunération ne doit dépasser plus de 20 fois le Smic. Les écarts actuels n’ont aucune justification : que produirait un PDG sans salariés ? Rétablir la justice sociale, c’est limiter les écarts de rémunération dans les entreprises. L’usage abusif de la précarité sera sanctionné et le recours au CDD, à l’intérim, aux stages, doit-être encadré. Le CDI doit rester la norme pour les entreprises : 5 % de CDD maximum dans les entreprises.

Ensuite, il faut réduire la durée légale du travail. Pas de réduction possible du chômage de masse sans se battre pour les 32 heures, voire les 28 comme les salariés d’IG Metall en Allemagne l’ont revendiqué. Il n’y a pas d’autre issue face à la révolution numérique et informationnelle, et demain l’intelligence artificielle. Dans tous les pays industrialisés, les gains de productivité économisent du travail humain. On produit de plus en plus avec de moins en moins d’heures de travail (12 % de moins depuis les années 1950 et le PIB a augmenté de 800 %). Et si plus de gens travaillent aujourd’hui qu’à l’époque, nous le devons à la réduction du temps de travail. Combien de chômeurs aujourd’hui si le temps de travail n’avait diminué de moitié au XXe siècle ? Les 35 heures ont créé 350 000 à 450 000 emplois, mais cela reste insuffisant dans une société où l’INSEE recense plus de 6 millions de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues, où environ 1,5 million de personnes sont au RSA, où environ 5 % des salariés travaillent à temps partiel subi et où 3,2 millions de Français sont exposés à l’épuisement professionnel (burn-out). Il faut poursuivre en passant à 32 heures par semaine.

Mais il y a aussi des millions d’emplois à créer dans la fonction publique, les hôpitaux, les écoles, le social, dans le domaine culturel, associatif et écologique, à travers des coopératives de production, etc. La répartition des richesses à travers des mesures comme le rétablissement de la progressivité de l’impôt et la lutte contre l’évasion fiscale (environ 80 milliards d’euros) et l’évitement fiscal (90 milliards) fourniront des ressources pour financer ces nouveaux emplois.

La cotisation sociale est un enjeu majeur pour notre modèle social. Elle permet l’affectation de la valeur ajoutée produite par le travail avant le taux de profit et le versement des dividendes. Contrairement à la CSG qui fait dépendre notre protection sociale de l’impôt sur le revenu des salariés et des retraités, ainsi que des revenus du capital dont on connaît la capacité d’évasion fiscale. La fiscalisation du financement de la Sécurité sociale remet l’avenir du système de protection sociale entre les mains du ministère des finances et des majorités gouvernementales du moment. C’est pour ces raisons que la droite et le patronat souhaitent étendre la CSG et diminuer voire éliminer la cotisation. Nous nous opposons donc à la CSG et à son extension comme mode de financement de la protection sociale. Nous voulons une protection sociale universelle assise sur les cotisations. Nous proposons aussi la création de deux nouvelles branches de la Sécurité sociale pour financer un salaire étudiant et prendre en charge la dépendance.

Nous sommes pour un salaire pour tous. Chacun.e doit pouvoir disposer d’un salaire dès la majorité qui lui permette de vivre décemment et bénéficier du maintien intégral de son salaire entre deux emplois (Sécurité sociale professionnelle). Le financement doit reposer sur le principe de la cotisation, au sein d’une Sécurité sociale gérée par les représentants des salariés, comme ce fut le cas à sa création.

Le départ à la retraite à taux plein doit revenir à 60 ans. Profitons d’une retraite en bonne santé et libérons le travail pour la jeunesse. Le chômage sévit après 57 ans : arrêtons de diminuer le déficit des caisses de retraite en creusant celui de l’assurance chômage.

L’enjeu écologique

Limiter l’empreinte de l’humain sur son environnement, tout en améliorant la qualité de vie et en favorisant le développement du pays, c’est le défi de la transition énergétique et écologique.

La crise environnementale est d’abord énergétique. Il s’agit d’organiser la transition vers une économie sans carbone. Se passer de combustibles fossiles constitue LE grand défi du XXIe siècle, le défi de la lutte contre les changements climatiques. Il s’agit d’organiser une transition énergétique permettant de sortir de la double dépendance au nucléaire et au pétrole.

Les solutions à la crise écologique sont les mêmes que les solutions à la crise économique : l’économie comme moyen, le développement social et individuel, comme finalité, et le respect des équilibres écologiques comme condition. Le réchauffement climatique nous impose la transition énergétique : augmentons massivement la part des énergies renouvelables en passant à 45 % d'ici 2030 (avec la perspective de 100% en 2050), tout en développant la rénovation thermique ainsi que l’agro-écologie. Le basculement de notre agriculture intensive vers un modèle respectueux de la biodiversité et de notre alimentation participe d’une démarche générale et conjointe pour l’amélioration de nos conditions de vie. Soumettre les objectifs économiques aux exigences prioritaires de santé publique et de protection de l’environnement : tel devrait être le concept fondateur de la nouvelle agriculture dont la France a besoin pour demain !

L’enjeu écologique contribue à réactualiser plusieurs marqueurs de la gauche : la démocratie, les instruments de l’intervention publique, le rôle d’un État stratège, la stimulation des initiatives locales au plus près de la population. Pour cela, il s’agit de rompre avec la logique actuelle de maximisation du profit et de la remplacer par une logique de maximisation du bien-être qui ne peut s’affranchir de la contrainte environnementale.

Changer l’Europe

Une avancée vers une Union européenne fédérale, pleinement démocratique et sociale est indispensable. Contrairement aux nationalistes et aux populistes, nous ne réduisons pas le projet européen aux politiques d’austérité actuelles. Nous prônons un « saut fédéral » démocratique et solidaire. Nous défendons la perspective que le Parlement européen voie ses pouvoirs augmentés, notamment en obtenant le droit d’initiative législative. Nous voulons en effet que cette institution devienne le pivot du système institutionnel de l’Union européenne.

Mais notre vision de l’Union ne s’arrête pas à la question institutionnelle : nous affichons comme objectifs politiques majeurs la solidarité, y compris financière, européenne et l’harmonisation sociale et fiscale par le haut en commençant par l’instauration d’un Smic européen par étapes et par la création d’un budget fédéral substantiel qui serait financé par un impôt européen sur les sociétés. Ce budget devrait financer de manière volontariste des investissements publics, en priorité dans les régions les moins développées de l’Union afin d’harmoniser les conditions et les salaires par le haut. Nous défendons aussi le principe des négociations collectives à l’échelle européenne, la meilleure manière d’éliminer la dynamique du moins-disant social et salarial en permettant aux organisations syndicales de présenter un front uni transnational face au patronat et aux grandes entreprises.

Nous voulons aussi que la BCE soit un outil au service de la puissance publique. Ceci suppose qu’elle puisse prêter directement aux États et que sa politique repose en premier lieu sur une politique monétaire et du crédit favorable à l’emploi.

Nous proposons donc une réorientation considérable de la construction européenne. Dans la période de crise que nous traversons, beaucoup de choses sont possibles et nous aurons des alliés à travers l’Europe pour défendre ensemble les mesures que nous proposons. D’ailleurs, une alliance européenne transnationale des forces de gauche, qui veulent construire une Union sociale et démocratique, est incontournable pour construire le rapport de force social et politique nécessaire.

Lutter pour la paix 

La France fait partie des cinq premiers pays vendeurs d’armes du monde. Les dépenses militaires ont doublé entre 2004 et 2016. Elles sont passées de 1000 à 2000 milliards de dollars à l’échelle mondiale. Tant que de telles sommes seront dépensées, les guerres se multiplieront. La multiplication des inégalités sociales, comme la guerre économique servent de terreau partout à l’éclatement de conflits.

Combattre les inégalités sociales, protéger la planète du réchauffement et de la pollution, c’est s’inscrire dans une perspective internationaliste. La guerre économique entre les grandes puissances mondiales pourrait bien entraîner des conflits plus terrifiants encore que ceux du XXe siècle. Nous militons avec acharnement pour le désarmement mondial. En particulier, la France devrait signer le traité pour l’interdiction des armes nucléaires. Moins de dépenses d’armement, ce sera autant de budget disponible pour la défense de la planète et le progrès social.

Reconstruire la gauche

Sans unité de la gauche, rien n’est possible. C’est pourquoi nous mettons en débat nos fondamentaux :

- le Smic à1 800 euros ;

- 32 heures par semaine ;

- un maximum de 5 % de CDD dans les entreprises ;

- pas de rémunération supérieure à 20 fois le Smic ;

- retraite à 60 ans ;

- 30 % d’énergies renouvelables en cinq ans ;

- instauration d’une VIe République laïque, démocratique et sociale.

Et nous appelons à la constitution, sur tous les territoires, de comités de liaison qui visent à unifier la gauche et à construire l’alternative à Macron.

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