GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Programme

20 fois le SMIC pour le salaire maximum

Il n’y a pas une année sans scandale de rémunérations indécentes des dirigeants d’entreprise alors que l’austérité est imposée à 99 % de la population. Il y a eu les retraites chapeaux, il y a eu les stock-options, il y a maintenant les rémunérations délirantes des dirigeants des entreprises du CAC 40.

A chaque nouveau scandale des mesures sont promises. A chaque fois il faut se plier à des règles fixées par les entreprises elles-mêmes. Il est temps que la puissance publique reprenne sérieusement la main !

Des rémunérations indécentes

Le total des salaires des patrons du CAC 40 s’élève à 93,6 millions en salaire fixe et variable en 2015. Soit une moyenne de 2,34 millions chacun ! Un peu plus de 134 Smic ! Si l’on regarde d’un peu plus près ce que gagnent réellement les dirigeants du CAC 40, il n’est pas difficile de constater que salaire fixe et part variable ne sont qu’un élément de leurs rémunérations. Avec les distributions d’actions, les stock options … on passe de 2,34 millions en moyenne par dirigeant à 4,2 millions.

La finance appelle la finance

Ces sommes ont augmenté régulièrement. La financiarisation de l’économie n’y est pas pour rien. Dans ce monde de traders ou la City de Londres fait la guerre aux places financières de Paris ou de Francfort, le montant des salaires fixes et des parts variables est devenu un critère de bonne santé de l’activité financière ou industrielle.

Les rémunérations excessives – liées en grande partie aux résultats – sont un élément de concurrence entre entreprises et dirigeants, entretenant et développant les logiques financières au sein de leurs entreprises. Et la finance appelant la finance, cela devient une partie conséquente de leur activité.

L’autorégulation des actionnaires a fait la preuve de son inefficacité

L’incitation des conseils d’administration à se réguler eux-mêmes comme le préconise le « code de conduite » du Medef et de l’AFEP (1) ne fonctionne pas. Le Conseil d’administration de Renault a mis sur la place publique les limites étroites de ce « code de bonne conduite » en votant une rémunération annuelle de 7,2 millions d’euros pour Carlos Ghosn, malgré le refus de 54 % de l’Assemblée générale des actionnaires.

Respecter le vote des assemblées générales d’actionnaires  ne fonctionne pas non plus. C’est pourtant la solution préconisée par Manuel Valls qui veut l’inscrire dans la loi. Avec cette loi, l’augmentation de 18 % de la rémunération annuelle du PDG de Capgemini, votée à 91,55 % par l’assemblée générale, ne serait pas remise en question et Paul Hermelin pourrait parfaitement percevoir sa rémunération de 4,43 millions d’euros.

La loi doit fixer une limite aux rémunérations annuelles des dirigeants d’entreprises : pas plus de 20 smic par an !

Aucun travail d’un être humain ne peut valoir plus de 20 fois celui d’un autre humain. Quels résultats Carlos Ghosn pourrait-il obtenir, sans tous les salariés qui s’échinent sur les chaînes de production, dans les bureaux d’étude de Renault, dans les ateliers des sous-traitants ?

La fuite des « cerveaux », brandie par le Medef et Emmanuel Macron, ne serait pas une tragédie. La seule véritable compétence de ces « cerveaux » est de se montrer plus habiles que d’autres pour spéculer, augmenter la valeur boursière de l’entreprise qu’il dirige en délocalisant, en exploitant et licenciant les salariés, afin d’augmenter toujours plus les profits et les rémunérations des actionnaires.

Un gouvernement de gauche, soucieux d’égalité sociale, proposera au vote du Parlement une loi limitant la rémunération maximale d’un dirigeant d’entreprise (salaire fixe, salaire variable, primes diverses, stock-options…) à 20 smic.

(1) Association Française des Entreprises Privées

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