60 ans le départ à la retraite
L’ordonnance de 1983, adoptée par le gouvernement de Pierre Mauroy, fixait l’âge légal du départ en retraite à 60 ans.
La loi Sarkozy de 2010 a reculé cet âge légal à 62 ans.
La loi Hollande de 2014 a augmenté de 6 trimestres, progressivement, à partir de 2020, la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
Le montant des retraites ne cesse de diminuer
Le nombre de trimestres pour bénéficier d’une retraite à taux plein est de plus en plus difficile à atteindre. Le montant des retraites ne pourra donc que diminuer, malgré les affirmations de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.
Au fil des années, la grande majorité des retraités n’aura plus les moyens de vivre décemment.
La biologie du corps humain n’a pas changé
L’espérance de vie après 60 ans a augmenté, en partie, d’ailleurs, grâce à la retraite à 60 ans. Mais le corps humain reste le même : à partir de 55 ans, il souffre davantage, subit de plein fouet les pénibilités physiques et mentales. Comment continuer à utiliser un marteau piqueur où à enseigner devant une classe de 25 ou 30 élèves quand l’École réfracte toutes les contradictions d’une société en crise ?
L’espérance de vie en bonne santé est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes. Avec la retraite à 62 ans, c’est deux ans de retraite en bonne santé qui sont volés aux hommes, comme aux femmes.
Le recul de l’âge légal de la retraite pénalise encore plus les femmes que les hommes
Le recul de l’âge légal de la retraite pénalise Le recul de l’âge de la retraite défavorise les femmes qui cumulent les temps partiels subis, les interruptions de travail pour élever les enfants… Elles auront encore plus de difficulté que les hommes à atteindre le nombre de trimestres nécessaires.
Le recul, toujours par la loi Sarkozy de 2010, de l’ « âge butoir » de 65 ans à 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein, sans décote ou pénalité, touche encore plus durement les femmes que les hommes. Elles sont beaucoup plus nombreuses à ne pas bénéficier de tous les trimestres de cotisation nécessaires. Elles devront attendre l’âge de 67 ans, sans percevoir de retraite ou d’allocation chômage, leurs droits étant épuisés depuis longtemps.
L’équilibre des caisses de retraites serait, en partie, amélioré
Cette amélioration, toute relative, s’est faite au détriment des comptes de l’assurance-chômage dont le déficit atteignait 4,4 milliards d’euros en 2015.
60 % des salariés du secteur privé ne sont plus au travail lorsqu’ils prennent leur retraite : ils sont en maladie, en invalidité et surtout au chômage. Ils n’ont donc pas la possibilité, contrairement à ce que prétendait Nicolas Sarkozy ou François Hollande, de choisir de rester au travail : ils n’y sont plus ! Le patronat n’a, en effet, qu’une hâte : se débarrasser le plus vite possible des salariés qu’il juge trop âgés, trop payés et pas assez productifs.
Il ne faut donc pas s’étonner que depuis le milieu des années 2000, le nombre des chômeurs de plus de 60 ans n’ait cessé d’augmenter.
Un recul de l’âge de la retraite au détriment de la jeunesse
Les salariés du secteur privé qui ont la chance de ne pas être licenciés à 60 ans, les salariés de la fonction publique obligés de continuer à travailler jusqu’à 62 ans, occupent un emploi dont un jeune devrait bénéficier. Le petit-fils ou la petite-fille est au chômage alors que la grand-mère ou le grand-père ne peut pas prendre sa retraite !
La confiance en notre système de retraite est fragilisée
Les reculs successifs subis par notre système de retraite menacent de casser la chaîne de solidarité entre générations et dégrade la confiance en notre système de retraite par répartition. Comment demander aux jeunes de cotiser pour payer les retraites d’aujourd’hui alors que l’avenir qui leur est promis est une retraite de misère à 70 ans ?
Le recul de l’âge de la retraite : une aubaine pour le patronat
Avec le recul de l’âge de la retraite, le MEDEF a gagné sur tous les tableaux.
La part patronale des cotisations retraites n’a pas été alourdie alors qu’elle aurait dû augmenter pour permettre aux caisses de retraites de conserver leur équilibre financier.
Les assurances et les banques ont vu se dégager un immense champ de rentabilisation pour leurs capitaux : épargne-retraite, fonds de pension, rentes viagères… Tant pis pour tous les risques qu’impliquent, pour les futurs retraités, le placement en bourse de sommes versées chaque année pour financer ce type de retraite.
Les mesures qui seront mises en place
La loi Sarkozy de 2010 sera abrogée et l’âge légal de départ en retraite fixé à 60 ans pour une retraite à taux plein, sans pénalité, en fonction du nombre de trimestres travaillés.
Les jeunes pourront valider, sans bourse déliée, les trimestres passés en années d’étude ou en formation.
L’ « âge butoir » permettant de bénéficier d’une retraite à taux plein sera, de nouveau, fixé à 65 ans.
La loi Hollande de 2013 qui allonge progressivement la durée de cotisation de 6 trimestres, à partir de 2020, sera également abrogée.
Le financement de ces mesures
Après avoir tracé le tableau apocalyptique de « nos retraites » en 2040 ou 2050, Nicolas Sarkozy en 2010, comme François Hollande en 2013, avaient affirmé « Toutes les options sont sur la table ».
En réalité, Nicolas Sarkozy, le Medef, François Hollande et les médias dominants ont tout fait pour que ne soit jamais débattu la seule option réaliste pour équilibrer les finances de nos retraites : l’augmentation annuelle du taux des cotisations retraites de 0,4 point pendant 40 ans (0,15 point pour la part salariale et 0,25 pour la part patronale). C’est cette mesure qui sera mis en œuvre.
Une partie de cette augmentation des cotisations retraite sera compensée par la baisse des cotisations chômage grâce au recul du chômage de masse, après la mise en place des 32 heures.
Afin de payer le surplus de l’augmentation de la part de ses cotisations retraites, le patronat n’aura pas d’autres solutions que de diminuer le montant des dividendes distribués chaque année et d’en finir avec les retraites-chapeau et autres rémunérations extravagantes accordées aux dirigeants d’entreprise.
Des modalités spécifiques pourront être négociées avec les petites entreprises réellement indépendantes des grands groupes.
L’État financera le retour à la retraite à 60 ans dans les trois fonctions publiques en augmentant la fiscalité directe des hauts revenus et des grandes entreprises, en luttant sans complaisance contre la fraude et l’évasion fiscale, en profitant de l’augmentation des recettes publiques liées à la reprise économique, étouffée par 10 ans d’austérité budgétaire.