une revendication : 200 € d’augmentation pour tous
La brèche est ouverte. Il faut s’y engouffrer, l’élargir et, pour cela,
soyons clairs dans nos revendications. Alors oui, manifestons pour
200 euros d’augmentation pour tous les bas salaires. Cette
revendication est centrale, unifiante, symbolique et nécessaire.
Centrale et unifiante car elle touche tous les salariés, du public
comme du privé.
Symbolique puisqu’à l’heure où le gouvernement trouve des
milliards pour les banques et les plus fortunés, il ne donne que des
miettes aux travailleurs, ceux-là même qui produisent les richesses.
Et nécessaire au moment où de nombreux Français sont contraints
de choisir entre se nourrir, se soigner et se loger.
La brèche est ouverte. Encore une fois, la faille vient des régions
les plus pauvres de l’Union Européenne : les départements d’Outre-
Mer. Le taux de chômage y varie entre 20 et 24 %, un Antillais sur
douze vit avec un RMI et le revenu par habitant représente la moitié
de celui des métropolitains. L’histoire se répète. En 1952, des CRS,
pour réprimer une grève longue de trois mois, assassinent quatre
militants. En 1967, 87 grévistes perdent la vie (officiellement 7 !) à la
suite d’un fort mouvement dans le bâtiment. Aujourd’hui, on
compte déjà un mort dans les Antilles. Que se serait-il passé si cela
était arrivé en Métropole ? Je vous laisse imaginer…
La brèche est ouverte. Dans les DOM, le gouvernement a lâché.
Rendez-vous compte : un habitant sur six manifeste depuis deux
mois ! Cela ferait dix millions de manifestants en Métropole ! Il a
lâché sur leurs principales demandes, les salaires. L’accord baptisé
« Jacques Bino », en hommage au syndicaliste tué, satisfait la
revendication que constituait l’attribution de 200 euros net aux
salaires allant jusqu’à 1,4 SMIC. En Martinique, la grève dure
depuis un mois et la Réunion commence à se lancer dans la danse.
Au MJS aussi, il faut élargir cette brèche. Plus qu’une nécessité,
c’est une évidence. Dans la fédération que j’anime, mes camarades
ont voté à l’unanimité le port d’une banderole « 200 € pour tous »
pour la manif’ du 19 mars (cf. photo). Et nous demandons à ce que
toutes les fédérations suivent ce mouvement. Le MJS dans son
ensemble doit être en mesure de porter cette revendication.
À nous de prendre nos responsabilités. Elles sont énormes, car
satisfaire la revendication salariale centrale impose de défaire
Sarkozy. L’ami des milliardaires shootés est un obstacle aux 200
euros d’augmentation pour tous ? Son gouvernement annonce qu’il
ne faiblira pas face à la montée impétueuse des salariés et de la
jeunesse ? Eh bien, il suffit de les chasser ! Et de préparer
l’alternative.
Par Johann Césa (42)