Il faut étudier ce qui se passe au Venezuela !
La question vénézuélienne soulève les
passions : critiques violentes d’un côté,
exemple révolutionnaire pour d’autres.
Le point de vue des principaux médias
français est bien souvent consternant : les
moralisateurs de tout poil ne se dérangent
pas pour ne voir dans Chavez qu’un
populiste à la limite de la dictature.
Pourtant, en Europe, lorsque le traité
constitutionnel passe en force au mépris
des votes des peuples qui ont été amenés à
se prononcer dessus, cela ne semble gêner
personne. Au contraire, Chavez, pour le
moment, a toujours respecté le vote
populaire.
Il faut certes être prudent : les multiples
« interviews » de plusieurs heures de Chavez
à la télé ne sont pas un bon signe du débat
démocratique. De même, la dernière
réforme de la Constitution qui permet à
Chavez de se représenter, sans limitation
du nombre de mandats, est aussi
problématique. « L’homme providentiel »,
cela finit souvent mal. C’est un enjeu
majeur pour la santé du système
démocratique de préparer le renouvellement
des dirigeants.
Pour autant, à l’heure actuelle, Chavez a
toujours été réélu démocratiquement et cela
tient aux résultats positifs de sa politique
sociale. Ainsi, selon la Commission
économique pour l’Amérique latine (Cepal),
organisme des Nations Unies, la pauvreté
est passée de 54% à 27% en cinq ans, le
chômage a chuté sous la barre des 10%, et
le pouvoir d’achat a considérablement
augmenté.
Si l’expérience bolivarienne n’est peut-être
pas le modèle, c’est en tout cas un des
modèles d’une politique sociale qui vise à
transformer le système économique pour
mieux répondre aux besoins des
citoyens. Il faut donc étudier ce qui
se passe au Venezuela !
Par Marlène Collineau
Ernest Simon (44)