Et maintenant... le Salvador !
L’arrivée au pouvoir de Mauricio Funes et
du FMLN lors de l’élection présidentielle
du 15 mars 2009, est une victoire en double
teinte. C’est d’abord une grande victoire du
camp progressiste et une défaite cinglante de
plus pour les tenants de l’ordre néolibéral
dans la région. Malgré une « campagne de la
peur » menée sans vergogne par la droite,
Chavez et Castro étant agités comme des
épouvantails, le peuple du Salvador a choisi
d’expulser du pouvoir les libéraux et leur
politique.
Les mêmes causes produisant lesmêmes effets, 20 ans de domination de la
droite sur le pays, c’est : 0,3% de la
population concentrant 44% des richesses et
45% de la population sous le seuil de
pauvreté. De plus, l’économie du pays est
complètement dépendante des États-Unis. À
tel point que, lors de la dernière campagne
présidentielle, Bush avait menacé, en cas de
victoire de la gauche, d’empêcher les
émigrants résidant aux USA d’envoyer de
l’argent à leurs familles. L’impact de cette
sale menace fut d’autant plus fort que cette
ressource représente 17% du PIB.
Dans ces conditions et avec l’arrivée de la
crise, il apparaît donc que M. Funes a une
responsabilité particulière à ne pas trahir
l’espoir de changement de ceux qui l’ont
porté au pouvoir. Pourtant, la tâche semble
ardue. D’abord parce que le FMLN n’est pas
majoritaire à l’assemblée législative et qu’il
lui faudra donc passer des alliances pour
gouverner. Ensuite, car, si les députés du
FMLN sont partisans d’une politique de
dépassement du capitalisme comme Chavez
ou Castro, Funes penche plutôt pour une
« modernisation » du capitalisme en lien avec
Lula... mais aussi Washington. Gageons
qu’ils sauront prendre les bonnes décisions
pour le peuple du Salvador ! Affaire à
suivre…
Thomas Chavigné (31)