GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Elections régionales

Ile-de-France : la GDS en campagne !

L’Île-de-France est une région paradoxe : si elle constitue un des espaces les plus dynamiques d’Europe sur le plan économique, elle est aussi l’un de ceux qui concentrent les plus grandes inégalités sociales et territoriales.

Dirigée ces cinq dernières années par l’ancienne ministre Valérie Pécresse, la région-capitale a connu une inflexion très à droite. Les politiques sociales y ont été considérablement affaiblies, essentiellement dans l’optique de pousser les classes populaires franciliennes à vivre dans les endroits les plus excentrés de la région, voire à la quitter. Le budget régional annuel dédié au logement social, par exemple, y est passé de 100 millions d’euros en 2015 à moins de 40 millions aujourd’hui.

Tenter l’impossible

Dans ce contexte, la GDS a jugé important d’être présente à cette élection, et d’y avoir son mot à dire. Mais elle a tenu à le faire en cohérence avec ses principes et en restant fidèle à son ADN unitaire. C’est la raison pour laquelle elle a essayé en premier lieu d’obtenir l’union des différentes listes de gauche en présence : la liste PS animée par Audrey Pulvar, la liste EELV de Julien Bayou et la liste France insoumise emmenée par Clémentine Autain.

Mais l’union entre ces trois listes s’est vite avérée impossible, et il lui a donc fallu faire un choix et déterminer la liste avec laquelle elle avait la plus grande proximité idéologique. C’est la raison pour laquelle elle a choisi de travailler à l’élaboration d’un document politique, qu’elle a soumis à l’ensemble des têtes de liste, ainsi qu’à leurs équipes de campagne. Dans ce document figuraient les axes programmatiques essentiels – mais non exhaustifs – autour desquels la GDS voulait faire campagne, ainsi que la stratégie financière qu’elle voulait voir mise en place au Conseil régional si une liste de gauche parvenait à en prendre la tête.

Globalement, le contenu autour des axes programmatiques ne présentait pas de problème pour les différentes listes. Au-delà de quelques nuances, il n’était en rien clivant et pouvait convenir à l’ensemble des listes en présence. C’est notamment le cas de la question des transports, qui se situe au cœur des compétences régionales. Les trois listes de gauche veulent aller vers la gratuité, tandis que la droite de Valérie Pécresse ne cache plus guère sa volonté de privatiser in fine la RATP. Sur cette question cruciale comme sur toutes les autres questions programmatiques, les convergences à gauche étaient manifestes et notre document ne faisait finalement que les pointer. Aucune difficulté n’était donc à prévoir de ce côté-là.

Il en allait en revanche tout autrement en ce qui concerne la stratégie financière.

Un choix en cohérence

Fidèle à son identité à la fois réformiste et révolutionnaire, dans la plus pure tradition jaurésienne, la Gauche démocratique et sociale ne compte pas investir les institutions dans un simple esprit de gestion. Elle entend aussi et surtout bousculer leur fonctionnement, ainsi que l’ordre juridique et financier qui les régit. Cela s’est formalisé à travers deux mesures politiques concrètes : le refus de respecter toute nouvelle forme de contractualisation financière qui vise à entraver les ambitions des collectivités territoriales, ainsi que le soutien et l’intégration à toute initiative collective de ces dernières visant à voter des budgets en déséquilibre.

À la lecture de ce document, une seule des trois listes en présence a tenu à approfondir la discussion et à imaginer une possible alliance. Il s’agit de la liste menée par Clémentine Autain.

C’est cela, associé au fait que Clémentine Autain est la tête de liste à avoir manifesté, dans un esprit de responsabilité, les discours et attitudes les plus clairs sur la question de l’unité à gauche, qui a amené la Gauche démocratique et sociale à la soutenir et à participer à la liste qu’elle mène.

La GDS en campagne

Elle y est en effet aujourd’hui représentée par dix-sept candidates et candidats, répartis sur l’ensemble des huit sections départementales qui composent la liste régionale d’Île-de-France. Elles et ils auront à cœur de se battre pour que leur liste arrive en tête de la gauche, puis rassemble cette dernière au second tour, sur des bases politiques et sociales ambitieuses.

Dix-sept candidates et candidats conscients, donc, que pour anéantir les projets néfastes de la droite et les ambitions racistes, autoritaires et tout aussi anti-sociales de l’extrême droite, il faudra leur « mettre une bonne gauche » !

Cet article de notre camarade Fethi Chouder a été publié dan le numéro 285 de Démocratie&Socialisme (dossier "régionales"), la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

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