GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Elections régionales

Occitanie : le pourquoi d’une démarche

Pourquoi la GDS s’est-elle engagée dans Occitanie Populaire, avec la France insoumise, Ensemble!, le NPA et le Parti de Gauche ? Cette intervention de Christian Bélinguier, porte-parole de la GDS aux élections régionales, nous permet de comprendre la démarche de nos camarades du Sud-Ouest.

La crise sanitaire montre l’urgence d’un changement de système. Les élections régionales doivent être l’occasion de tracer des perspectives à la hauteur de cette indispensable réorientation. Elles doivent et peuvent mettre à la tête de notre région une équipe en volonté et capacité de faire bouger ces lignes, tant du point de vue social et écologique que démocratique.

À gauche !

Nous voulons une équipe s’opposant clairement aux politiques libérales destructrices menées depuis trois ans par les gouvernements Macron, une équipe conduisant des politiques volontaristes de défense de l’emploi, des services publics, de l’égalité des territoires, une équipe capable de planifier une véritable transition écologique dans la justice sociale.

Même si nous partageons une appréciation en positif de certains éléments du bilan (alimentation, démarche du type Green New deal…), les orientations de la majorité régionale portée par Carole Delga sont pour l’essentiel restées fondées sur l’accompagnement d’un modèle productiviste avec des aménagements à la marge. La distribution de subventions aux entreprises sans réelles contreparties (dans le domaine de l’emploi, des conditions de travail, de l’environnement), le silence politique sur des questions importantes comme celle de l’avenir de nos barrages hydroélectriques, le lancement de projets coûteux et peu soucieux de l’environnement, font notamment partie des points faibles de ce bilan.

Oui, il est nécessaire d’infléchir la gestion actuelle de notre région dans un sens plus social, plus écologique, plus démocratique.

Battre la droite et l’extrême droite

Mais parce qu’il est aussi indispensable pour cela de faire obstacle à la droite et l’extrême droite, l’ensemble de la gauche et des écologistes doit sans ambiguïté aucune se regrouper lors du deuxième tour. 
L’enjeu de l’union des forces pour répondre à ces attentes et aux nécessaires réorientations est crucial. Aujourd’hui pourtant, les conditions d’un rassemblement le plus large ne sont pas encore au rendez-vous, après de nombreux contacts et rencontres entre les diverses organisations représentées sur nos territoires.

Une partie du bilan – notamment sur les questions économiques et sur la question des grands projets destructeurs et imposés – et l’attitude de la majorité PS de la région, particulièrement lors des élections municipales à Toulouse, l’ont fortement éloignée d’une bonne part de la gauche et des forces écologistes.

Rendez-vous manqué

Face à cette situation, la Gauche démocratique et sociale d’Occitanie Pays Catalan a fait le choix – pour ces régionales et sans présumer de nos engagements futurs – d’une liste commune avec la France insoumise, il y a quatre mois.

Nos programmes pour la région convergent largement, et la démarche Occitanie Populaire a affiché d’emblée la volonté tenace de construire un large rassemblement. Nous avons longtemps espéré et appuyé la poursuite des discussions et contacts avec EELV et Génération.s.

Nous y avons mis beaucoup d’espoir et d’ardeur, mais les déterminants de la stratégie nationale actuelle d’EELV ont pesé plus lourd que la volonté d’unité à cette élection régionale. EELV a refusé un cadre de travail avec la France insoumise. Nous le regrettons.

Dans ce contexte actuel marqué par l’accumulation des crises – sanitaire, sociale, écologique et démocratique –, les élections régionales à venir revêtent une importance certaine. Les champs de compétences du Conseil régional lui donnent en effet des clés pour agir sur un large éventail de domaines, souvent essentiels (tissu industriel, agriculture, transports, éducation...), et en lien avec la diversité des territoires.

Urgence écologique et sociale

Aujourd’hui, il y a urgence à rendre toutes les décisions de l’Assemblée régionale cohérentes avec les impératifs de la bifurcation écologique et de l’urgence sociale.

Et particulièrement à engager les nécessaires réorientations industrielles et à conditionner les aides publiques aux entreprises, notamment à la préservation des emplois et au respect de critères écologiques exigeants.

Urgence à stopper les grands projets destructeurs pour l’environnement et imposés aux populations, comme la privatisation du port de Port-la-Nouvelle, la méga-scierie de Lannemezan ou encore l’autoroute Castres-Toulouse.

Soutenir et accélérer la transformation d’une agriculture intensive d’un autre temps pour des petites exploitations paysannes porteuses de qualité et de bien vivre
 ; améliorer le maillage territorial du réseau public de transports ; engager une action résolue contre les déserts médicaux, en soutenant les centres communaux de santé et développant un Centre régional ;
 soutenir la constitution d’un réseau régional de régies publiques de l’eau : tous les grands combats pour l’égalité des droits sont les nôtres.

Cet article de notre camarade Christian Bélinguier est à retrouver dans le numéro 285 de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

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