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Urgence pour les services d’urgence !

Depuis mars dernier, suite aux premiers mouvements de grève dans les hôpitaux parisiens, le mouvement de grogne des personnels soignants des services d'urgences s'étend avec 95 services en grève ce mardi 11 juin.

Quatre syndicats avaient appelé fin mai à cette journée de mobilisation et de grève nationale, pour développer le rapport de force face à la ministre de la Santé, avec à leurs côtés le collectif Inter-Urgences.

Comme le dit Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes, en réponse aux déclarations de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn : "On ne lui demande pas d'inventer les choses mais déjà de rendre plus attractif le monde hospitalier." Agnès Buzyn a annoncé la mise en place d’une mission et d’un rapport. Mais les urgences n’ont pas besoin d’un énième rapport !

Cette situation est une "vraie crise" liée autant à un "vrai burn out qu’à un ras-le-bol" et "une vraie difficulté sur l'attrait pour venir travailler dans les hôpitaux".

Un système à bout de souffle

Les personnels ont peur de voir des gens mourir par manque de soin. Pour l'urgentiste Christophe Prudhomme, de la CGT-Santé, c'est une certitude et met en garde : « Cet été, il y aura des morts ».

Face aux non-réponses du gouvernement et à sa volonté de ne pas négocier, le mouvement de grève s’est intensifié avec le développement des arrêts de travail pour échapper aux assignations comme à Lons-le-Saunier et à Paris (à Saint-Antoine et Lariboisière), poussant les autorités sanitaires à recourir aux réquisitions, via les forces de police dans certains cas sur ordre du préfet.

La crise est bien là. La fréquentation des urgences a doublé en vingt ans, pour passer de 10 millions à 21 millions de passages par an. Dans le même temps les structures d'urgence ont diminué et leurs moyens en effectif n’ont pas augmenté. Comment « faire mieux avec moins » fut la ritournelle des gouvernements depuis plus de 20 ans !

Un hôpital est un tout. Une fois aux urgences, il faut trouver un lit d’aval si une hospitalisation est nécessaire dans un service. Cela est de plus en plus difficile, car tous les hôpitaux sont soumis à des plans de retour à l'équilibre financier avec comme conséquence la fermeture de lits et de services.

Choisir un service public de santé performant, rejeter l’appel au privé

En réponse à cette grave crise du service public hospitalier, certains, comme le chirurgien Guy Vallancien, membre de l'Académie nationale de Médecine, invité de Radio Classique le 11 juin, préconisent de créer plus de services d'urgences privés en France ! Tout est dit !

Il faut répondre dès maintenant aux revendications des soignants sur les salaires et les effectifs et construire une alternative à plus long terme face à la dégradation de l’hôpital public. Ceci nécessite de tout redéfinir : ce qu’est la médecine libérale, ce que doit couvrir les service public de santé et le type de coopération dans la prise en charge de la permanence des soins.

Campagne contre la privatisation d’ADP

La procédure de Référendum d'Initiative Partagée sur la gestion des Aéroports de Paris a été lancée. Pour recueillir un peu plus de 4,7 millions de signatures contre la privatisation d'ADP c'est maintenant que ça commence. Partout organisons des comités unitaires . Le site pour recueillir les signatures est ouvert. https://www.referendum.interieur.gouv.fr/

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