GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

À Gauche

Picardie debout : pour 2024, des vœux d’unité

Dans le cadre des échanges que nous avons avec Picardie debout !, la formation politique lancée par notre ami François Ruffin dispose d’une carte blanche mensuelle dans les colonnes de notre revue Démocratie&Socialisme. Ce mois-ci, nouvelle année oblige, Guillaume Ancelet se prête à l’exercice difficile des vœux.

Avec un manque évident d’originalité, ce début d’année s’ouvre sur des vœux. Bien sûr, se souhaiter la santé pour nous et nos proches, car sans elle, on n’est pas grand-chose. Ensuite le bonheur, l’amour et l’espoir.

Si pour la santé, notre prise demeure relativement faible sur le sort qui nous est réservé, il s’agit de cultiver l’espoir, cultiver l’amour, cultiver le bonheur. Je les souhaite sincèrement à tout un chacun. Et s’ils ne sont pas quotidiens, omniprésents, puissants, qu’ils soient a minima furtifs, passagers, ponctuels, mais toujours la boussole de nos vies.

Des paroles aux actes

Après cette introduction ingénue, il s’agit de transférer les bonnes intentions privées en intentions publiques, sociales, politiques. Dans ces temps de guerre ans le monde, de tensions diplomatiques, économiques, il s’agit de ne pas déprimer. Nationalement, la pression de l’extrême droite et son emprise médiatique ne doit pas nous abattre. La charge de l’inflation, du néolibéralisme, du management agressif ne doit pas nous pousser à la résignation. L’Histoire est ce que les hommes et les femmes en font. La crise de 1929 a donné naissance au fascisme en Allemagne, au New Deal aux États-Unis et au Front populaire en France. Il n’y a rien d’écrit à l’avance, pas de fatalité mais une responsabilité. Celle d’orienter les cœurs, les âmes, les esprits vers des lendemains qui chantent, plus radieux, plus triomphants.

Elle est là, la bataille culturelle que l’on doit mener. Celle de présenter un horizon qui fait envie, qui met en mouvement, qui enchante le quotidien. Il est là notre chemin, pavé de bonnes intentions. Donner à voir nos volontés d’améliorer le quotidien des gens, vraiment, par des mesures simples, efficaces, immédiates. Non pas qu’ils soient bêtes, les gens, mais à force de leur promettre un horizon inatteignable qui s’éloigne, qui s’assombrit, on provoque l’épuisement, le défaitisme, les « à quoi bon ? ».

Plus que jamais, notre rôle à gauche est de protéger, rassurer, apaiser. Nous devons donner des gages en ce sens pour susciter l’envie, l’élan, la dynamique qui embarque massivement les cœurs et les têtes. Les services publics d’éducation, de santé, de justice, de police, de fiscalité … sont autant de sujets qu’il s’agit de remettre au cœur de notre projet écologique et social. Ils doivent être centraux dans nos vies, accessibles, universels et garants de l’égalité.

Se retrouver à gauche

Comment y parvenir ? En donnant à voir à l’interne, dans nos rangs, à gauche et chez les écologistes, dans nos diversités, tout ce qui fait le sel commun. En 2023, tous les deux mois, nous avons eu matériellement la preuve de nos chemins d’unité. L’âge de départ à la retraite, l’augmentation des salaires, l’apaisement dans les quartiers, la préservation de l’eau et de la planète, le cessez-le-feu et la paix en Ukraine et à Gaza, la prévention et la justice contre les violences sexistes et sexuelles. Ce n’est pas loin de nous faire un programme commun à porter fièrement aux prochaines échéances électorales. Mais, plus largement, on doit construire et afficher l’unité face au bloc libéral et au bloc d’extrême droite. Voilà une responsabilité commune.

Je nous enjoins de cesser les guerres de chapelles, d’égos, pour arracher le monopole de la bonne parole dans les médias et sur les réseaux sociaux… Cela renforce un sentiment de travail commun compliqué, voire d’union impossible, d’alternative de recomposition avortée d’avance et, in fine, cela éloigne les gens de la politique. Ils perdent la conviction que la chose politique peut impacter leur vie dans le bon sens, améliorer leur quotidien.

En 2024, retrouvons-nous, à la gauche de l’échiquier politique, écologistes inclus, pour construire, incarner et populariser un projet social, démocratique et écologique. Que ces vœux d’unité puissent résonner largement, dynamiser les militantes et militants et embarquer le pays tout entier vers un avenir meilleur. Rien que ça !

Cet article de Guillaume Ancelet (président de Picardie debout !) est à retrouver dans le numéro 310 (janvier 24) de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

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