Macron a demandé à ses ministres d’être « révolutionnaires ». Cette rhétorique digne d’une mauvaise agence de communication ne trompe plus personne. Pas plus que « régénération » et « réarmement civique », puisque la « régénération » c’est celle des dinosaures Sarkozystes, le « réarmement civique » » c’est la nomination d’une ministre mise en examen pour trafic d’influence et corruption.

De droite et de droite, ce nouveau gouvernement voit Catherine Vautrin, hier opposée au « mariage pour tous », nommée au ministère du travail, des solidarités et de la santé, alors qu’elle est une opposante notoire à l’aide active à mourir !

Un gouvernement de droite au service des riches

Nous ne nous perdrons pas de temps à commenter la nomination de Rachida Dati à la Culture, puisque qu’elle est au gouvernement pour préparer les municipales de Paris.

Le cas Oudéa-Castera (1) est emblématique de ce qu’est la macronisme : une coalition au service de la grande bourgeoisie. Elle ment pour masquer le choix idéologique d’un établissement privé catholique très bourgeois (2) pour ses enfants, symbole du séparatisme de ces riches qui font toujours plus sécession du reste de la société.

Austérité pour les salariés, largesse pour les entreprises

La classe dominante ne peut qu’être rassurée par le maintien de Bruno Lemaire à l’Economie. Rigueur et austérité pour les salarié.e.s, largesses pour les grandes entreprises. Que ne nous a-t-il pas vanté les mérites de l’accord pour une taxation minimale à 15% des multinationales…alors que l’on sait que cette taxe rapportera deux fois moins que prévu du fait de nombreuses « niches fiscales » qui permettront d’échapper aux 15% (3). Retenons surtout que depuis 1980 le taux légal d’impôt sur les sociétés a été divisé de plus de moitié dans les pays de l’OCDE ! En France, les actionnaires du CAC 40 ont empoché 100 milliards des dividendes en 2023 (rachat d’actions inclus), c’est un record absolu ! Et les riches sont de plus en plus riches (4).

Déjà en campagne pour les européennes, Attal multiplie les déplacements. Il fait semblant d’être proche des gens. Cela ne fera pas illusion longtemps, tant les préoccupations des salariés, des jeunes et des retraités sont ignorées depuis plus de 6 ans que Macron est au pouvoir : salaires, logement, santé…

Mettre en avant des mesures pour répondre aux urgences

Depuis qu’il est passé en force sur les retraites, Macron n’a plus aucune majorité : ni dans le pays, ni à l’Assemblée, sauf à recevoir le soutien de LR et du RN au prix d’un « naufrage moral » comme le dit à juste titre Sophie Binet à propos de la loi immigration. Après les manifestations réussies du 14 janvier, amplifions la mobilisation dès le 21 janvier pour exiger la non-promulgation de cette loi de la honte !

Si la gauche dénonce à peu près d’une même voix ce nouveau gouvernement, il convient d’aller plus loin pour préciser l’alternative possible. Il faut sans plus tarder, en s’appuyant sur les acquis du programme de la Nupes de 2022, mettre en avant un ensemble de mesures pour répondre aux urgences actuelles, aussi bien sociales, écologiques et démocratiques. Bref, opposer au discours de politique générale d’Attal le 23 janvier, le programme que porterait un gouvernement de la gauche et des écologistes. Et ainsi retrouver le chemin de l’unité ! (5)

(1) Ancienne haut-fonctionnaire, elle émargeait à 1,4 millions d’euros par an chez Carrefour, puis à la fédération française de tennis à « seulement » 35 000 euros nets par mois. Fille d’un directeur de Publicis, elle vit avec celui qui fut un PDG de la Société Générale (il a été accusé d’avoir menti en affirmant que sa banque ne détenait plus de filiales dans les paradis fiscaux) puis Président de Sanofi.

(2) Cette école privée est par ailleurs sous le coup d’une enquête pour des soupçons de sexisme, d’homophobie et de propos anti-IVG.

(3) À peine mis en place, l’impôt mondial des entreprises déjà controversé André Thomas dans Ouest-France le 10/01/24

(4) Communiqué d’Oxfam du 14 janvier 24

(5) A gauche la désunion l’emporte sur l’urgence politique  Mathieu Dejean dans Médiapart du 13 janvier 24