On va les faire céder !
Il y a un mois la Guadeloupe commençait sa longue lutte pour
l’amélioration de ses conditions de vie. Il y a trois semaines, à
l’appel d’un front syndical uni, nous étions 2,5 millions à défiler
dans les rues contre les projets libéraux du gouvernement. Il y a
deux semaines, la Réunion entrait dans la danse. Et que dire de
tous ces salariés du privé qui se battent contre la fermeture de leurs
usines, qui ne se résignent pas devant leur mise en chômage partiel
ou technique ? Et devant ces lycéens et étudiants qui, une fois de
plus, descendent dans les rues pour exprimer leur refus de
l’autonomie des lycées et des universités et pour crier, à qui veut
l’entendre, leur ras-le-bol de la précarité ?
Sarkozy a choisi : il ne dit rien ! Ou plutôt, il ne dit presque rien.
Lors de son allocution télévisée du 18 février, il ne s’adresse ni aux
DOM, ni aux salariés, ni aux jeunes. Il s’adresse à ses amis,
toujours les mêmes, Parisot et consorts, en leur promettant la
suppression de la taxe professionnelle !
Encore une raison, s’il en fallait une, de s’opposer frontalement à
l’idéologie libérale nauséabonde du gouvernement, qui prévilégie les
banquiers et les chefs d’entreprises, laissant les plus faibles pour
compte. Dans les manifs de soutien à l’Outre-Mer, on le chante :
« Dans les DOM-TOM, y’a les békés, en métropole, y’a les banquiers !
C’est tous ensemble qu’on va les faire céder ! »
Contre Sarkozy, une seule solution, la lutte : tous ensemble ; la
grève : générale ; la revendication : unique ! 200 euros pour tous,
maintenant !
Aujourd’hui, plus que jamais, ouvriers, employés, jeunes et vieux,
ont besoin de protections sociales. Le contre-plan de relance du
Parti Socialiste est une première réponse de notre attachement à
celles-ci. Mais nous devons aller plus loin. Nous, jeunes socialistes,
choisissons notre camp, fièrement. Le camp des socialistes, c’est
toujours le camp des plus faibles, le camp de ceux qui espèrent, le
camp de ceux qui luttent. N’ayons pas peur de dire que notre
priorité ce sont les hommes et femmes que la politique de Sarkozy
délaisse. Dans les grandes mobilisations sociales, comme dans les
combats ordinaires, nous devons leur affirmer notre entière
solidarité.
Et de conclure avec ces quelques mots empruntés à Étienne
Davodeau, dessinateur de bandes dessinées, qui, dans Rural, décrit
l’opposition d’un village au passage d’une autoroute sur leurs
terres. Au sujet d’un simple fil barbelé qui aujourd’hui sépare le
bitume des champs de travailleurs paysans :
« L’inconvénient de ce genre de barrière, c’est qu’il faut
forcément se situer d’un côté ou de l’autre. S’asseoir dessus,
c’est se piquer le cul. »
Bonne route [lecture].Marlène Collineau