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8 mars : lutter pour l'égalité, maintenant !

Cela fait désormais 50 ans que le principe de l’égale rémunération des femmes et des hommes est inscrit dans la loi. 50 ans que la revendication politique "À travail égal, salaire égal" a semblé trouver un débouché concret, tangible. Las, 50 ans après, le constat est désolant : en France, les femmes gagnent toujours en moyenne 28,7 % de moins que les hommes.

L’égalité salariale est vaine si elle est laissée à la seule appréciation patronale. C’est d’encadrement, de contrôle et de sanction dont nous avons besoin. Les entreprises doivent s’exposer à un risque si elles ne respectent pas l’égalité salariale. Elles doivent craindre les corps d’inspection, savoir que la sous-rémunération de la moitié de la population, les femmes salariées, n’est pas tolérée. Que la sous-rémunération est illégale. Le message doit être univoque.

Avec l’égalité salariale, ce sont d’augmentations de salaires dont nous avons besoin. Et l’un n’ira pas sans l’autre. Les corps de métiers dits « féminins » sont sous-payés. Qu’on soit assistante de vie, aide-soignante, AESH, agente d’entretien… on est mal rémunérée, souvent à temps partiel, courant entre plusieurs employeurs parfois et la plupart du temps très seule, sans représentante du personnel. L’égalité salariale maintenant, c’est la manière la plus efficace de créer une vague de fond qui enclenche des discussions autour des métiers les plus précaires, les moins protecteurs, souvent occupés par des femmes.

Avec l’égalité salariale, ce sont des digues qui peuvent sauter qui, enfin, mettent à même niveau les carrières des femmes et des hommes. Les revendications sont nombreuses : en finir avec les temps partiels imposés ; allonger les durées de congé maternité et paternité et les unifier ; rémunérer les jours où les enfants sont malades y compris lorsqu’on est en télétravail… En 2022, le chantier est immense autant que nécessaire pour que le patronat prenne en compte nos vies, et pas uniquement son organisation, ses (mauvaises) habitudes et, in fine, ses profits.

Enfin, la revalorisation des salaires des métiers occupés par des femmes, c’est le seul chemin pour affirmer, une fois pour toutes, que les métiers du lien, ce sont des professions, des compétences, des savoir-faire. Que ces métiers ne sont pas le prolongement d’un quelconque sens maternel, d’un goût inné pour le soin ou d’une propension qu’auraient les femmes à aider les autres. La place de chacune et chacun, dans le corps social, c’est celle qu’on a envie d’occuper, pas celle à laquelle on nous assigne dès notre naissance. On peut être un adolescent et s’orienter vers les métiers de l’accompagnement, de la petite enfance au vieillissement. C’est aussi simple que cela mais c’est essentiel à rappeler.

Demain 8 mars, c’est la grève féministe ! Soyons nombreuses à revendiquer l’égalité !

En Russie, les féministes contre la guerre de Poutine : lire l'appel de  Résistance féministe anti-guerre (Russie) en cliquant ICI 

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