Est-il utile de rappeler que les deux derniers G8 qui ont eu lieu en Europe ont été synonymes de forte réaction face à cette institution par l'intermédiaire de contre-sommets, de diverses mobilisations et de manifestations. Rappelons tout d'abord Gênes en juillet 2001 (avec la regrettable mort d'un anarchiste italien suite aux répressions ultra-violentes de la police italienne) et Annemasse en juin 2003. Ces anti-G8 ont un double intérêt, en effet ils permettent de remettre en cause fortement la non-légitimité du G8 et les décisions à l'échelle internationale qui en découlent mais aussi d'être de grands espaces de dialogues et de débats sur la définition et la construction de cet Autre Monde Possible. Des débats qui sont nourris par des personnes d'horizons politiques diverses (Alter, Anar, Coco, Vert...) tout comme d'horizons géographiques de tout continent à l'instar des Forums Sociaux Mondiaux ou Européens.

Cette semaine de début juillet fut synonyme de plusieurs faits marquants d'actualité qui ont modifié quelque peu la nature politique de celui-ci. Tout d'abord, les 2 retentissants NON au TCE (Traité Constitutionnel Européen) de la France et des Pays-Bas. Ensuite, l'attribution des Jeux Olympiques 2012 à la ville de Londres (mettant Chirac une nouvelle fois dans les coulisses face à un Tony Blair et le modèle anglo-saxon sur le devant de la scène) et évidemment les 4 attentats (revendiqués par Al-Qaïda) du 7 juillet à Londres qui ont fait plus de 50 morts, regrettons-le.

Initialement le G8 d'Édimbourg (Écosse) devait traiter des problèmes des pays du sud - de l'annulation de la dette à l'aide au développement - et au problème majeur du réchauffement de la planète (Protocole de Kyoto...). Il est clair que même si T.Blair s'est évertué à tenir ce G8, les problèmes liés au terrorisme international ont été présents dans les discussions de ces 3 jours. Les dirigeants du G8 (Etats-Unis, Canada, Russie, France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne et Japon) se sont donc retrouver dans un complexe hôtelier chic à Gleneagles (65 km d'Édimbourg).

Cependant, revenons au contre-sommet et à cet anti-G8 de GlenEagles et qui avait débuté dès le 2 juillet 2005. Voyons en effet de l'intérieur le déroulement et les multiples actions de revendication et désobéissance civile de cet anti-G8.

Infos G8 de Gleneagles

Arrivés dès le vendredi 01er juillet, les premiers alters s'installèrent dans le camp de Stirling et se regroupèrent peu à peu en barios. Dès le premier soir, des Assemblées Générales de bario s'organisèrent déjà, suivies de réunions qui s'enchaînèrent à un rythme impressionnant tout au log du contre sommet. La première nuit s'acheva avec les répétitions des groupes de samba, danse, etc... Beaucoup d'espaces s'ouvrirent aussi, à Édimbourg tel un espace Dissident ! Des espaces d'infos, des espaces de discussions et de débats thématiques, un centre indépendant des Médias tout comme un site de convergence : le village rural Éco-village de Stirling. Une armée des Clowns réalisa une conférence de presse en matinée, présentant des tactiques ridicules et en lisant un (pas si) stupide rapport. La police se paya une visite à l'espace Dissident : au niveau du Point Info mais quitta vite les lieux.

Le samedi 2 juillet fut le jour de la Make Poverty March à Édimbourg

Une marée humaine de 200 000 manifestants vêtus de blanc défila dans les rues d'Édimbourg, pour faire pression sur les dirigeants des 8 pays les plus industrialisés du monde (4 jours avant le G8). Ce chiffre est en fait l'un des plus importants défilés jamais tenus dans l'histoire de l'Ecosse. Leurs revendications étaient les mêmes que celles des rock-stars figurant à l'affiche, le même jour, des dix concerts du Live 8 : annuler la dette des pays pauvres, notamment africains, doubler l'aide au développement et ouvrir un accès plus large aux marchés occidentaux.

A travers la voix du cardinal O'Brien, primat de l'Eglise, même l'église catholique écossaise figurait au nombre des organisations caritatives et des associations réunies dans le mouvement "Make Poverty History" (MHP) qui orchestrait cette campagne destinée à éviter que l'extrême pauvreté continue à tuer 30 000 enfants par jour. Les manifestants formèrent un gigantesque "ruban humain" de couleur blanche, au milieu des sons mêlés de la cornemuse et des bongos. L'ancien président Nelson Mandela était venu au concert Live 8 de Johannesburg où il avait demandé au G8 "d'empêcher un génocide" en agissant contre la pauvreté : "Je dis à tous les leaders : ne regardez pas dans une autre direction, n'hésitez pas. Il est en votre pouvoir d'empêcher un génocide contre l'humanité".

Cette campagne mondiale avait reçu le soutien du gouvernement britannique qui s'était engagé à un "Accord Historique" concernant l'annulation et le rééchelonnement de la dette des pays pauvres... Certains experts de l'aide au développement ont cependant évoqué les difficultés que pourrait poser un afflux massif d'argent vers les gouvernements africains, soupçonnés de corruption et d'irresponsabilité financière.

Commentaires in situ : Départ depuis le camp en direction de la gare de Striling (l'opération trains gratuits tomba à l'eau avec une rangée de costauds contrôleurs dès l'entrée de la gare...). Une place vers l'Université fut le point de ralliement d'un groupe Make Consumerism History pour la grande manif. Les policiers présents filmaient / photographiaient en continue... Une convergence tenta de faire le lien avec les habitants du Centre pour une marche ensemble vers la Make Poverty March. Échec ! Il y avait énormément de monde, des queues se formaient dans un parc pour rejoindre le circuit de la manif'. Manif' dense : des cathos, des familles, des minettes, des bébés, des mamies, des "touristes", ... (même un message du pape fut lu au micro : "Dieu a prévu que la Terre et tout ce qu'elle contient soient utilisés par tous les peuples du monde.

Pour cette raison, les populations des pays les plus riches du monde devraient exhorter leurs dirigeants à honorer la promesse qu'ils ont faite de réduire la pauvreté, notamment en Afrique, d'ici 2015", avait déclaré Benoît XVI).

Au milieu de la foule, la samba jouait, les danseurs dansaient, un bloc anti-capitaliste bloquait, des clowns faisaient les zouaves au milieu. Nombre d'entre eux portaient des ballons blancs et s'étaient affublés de larges oreilles blanches en papier marquées du slogan : "Vous écoutez, le G8 ?". Les anars commencèrent à être pris à part par les flics. Ils essayèrent de ne pas se faire encercler mais les flics sortirent leurs boucliers et un hélicoptère tourna au-dessus. Ils furent finalement coincés.

La ville était couverte de banderoles 'MHP', des drapeaux de la manifs flottaient sur les bâtiments, les églises, les Universités. Des pancartes étaient affichées dans les magasins ou les pub (dont certains devaient vraiment ignorer la pauvreté !). Il y a eut quelques arrestations et les plus nerveux avaient été sorties du groupe par les policiers.

Voilà pour ce qui était du premier jour de manifestation !

Arrestations et répression policière au contre-G8 d'Édimbourg

lundi 4 juillet 2005 : Deux jours après la marche et 2 jours avant l'arrivée des chefs d'Etat du G8 pour le sommet de GlenEagles, les protestations prirent un nouveau cours, plus radical et beaucoup moins toléré par la police. "La ville est en état de siège !..". Un grand nombre de rue fut bloqué, des véhicules de police circulaient toutes sirènes hurlantes et les hélicoptères poursuivaient inlassablement leur ronde. Plusieurs centaines de manifestants prirent la rue pour un carnaval coloré anti-G8 au son des batucadas. Très vite les forces de l'ordre les bloquèrent dans une petite rue (pendant près de 5 heures). La plupart ont pu partir librement au prix d'un humiliant filtrage au cours duquel chacun fut filmé en large et en travers tandis qu'il était obligé de brandir ses papiers d'identité. Au final, 50 personnes furent arrêtées.

En fin d'après-midi et jusqu'à 21h, la ville a été en proie à des incidents sporadiques au cours desquels des manifestants se sont affrontés avec des pavés à la police montée. Pendant ce temps à Sterling des milliers d'activistes installés dans le campement autogéré préparaient des actions de blocage décentralisées qui viendront s'ajouter à la manifestation organisée par la coalition G8 alternatives du mercredi - journée de début des travaux du G8. En somme, volonté de la police d'empêcher toute forme de manifestation libre et donc justifiant une intensification de la répression, une fois de plus l'arrivée du G8 rime avec le musellement des droits démocratiques.

Derniers préparatifs pour les actions de blocage à l'Éco-Village de Sterling

Sterling - mardi 5 juillet : Tout l'éco-village de Sterling était en effervescence pour les derniers préparatifs des actions de blocage du G8. De petits groupes se formèrent pour tenter d'atteindre des points stratégiques et entraver le début du sommet. D'autres participèrent à des trainings sur les techniques d'action ou révisèrent une dernière fois les signaux des blocs de samba. Les blocages furent difficiles : l'Éco-village de Sterling où se trouvaient 2 à 3 000 activistes, fut entouré par 3 regroupements de police (des hélicoptères ne cessaient de survoler la zone et il était clair que le magnifique paysage montagneux était infesté de forces de l'ordre). Le dispositif policier était considérable et inquiétant, les forces de l'ordre semblaient avoir pour mandat de procéder à des arrestations massives.

A grands renforts de photos chocs, la presse locale ne parlait que des incidents de la veille à Édimbourg, légitimant d'avance un durcissement de la répression. Ces journées furent aussi marquées un défilé contre le militarisme avec pour cible la base de sous-marins nucléaires de Faslane (près de 3000 personnes). Les manifestants avaient même réussi à bloquer durant plusieurs heures le fonctionnement normal de la base et à pénétrer dans le périmètre de sécurité. De plus, 1000 personnes défilèrent contre le centre de rétention pour étrangers de Dungavel mais furent repoussés par une présence policière massive.

Blocages, incursion et répression au G8 de Gleneagles

mercredi 6 juillet : Le G8 fut donc assiégé par des milliers de manifestants-es altermondialistes. Cette journée d'ouverture fut marquée par de très nombreuses actions de blocages dans la région et une manifestation.

Dès le matin, la police réalisa de multiples contrôles de la police, avec fouille complète des sacs et des militants. La disproportion entre forces de police et activistes était impressionnante. Pourtant, un groupe parvint néanmoins à bloquer l'autoroute pendant une heure.

A Édimbourg, Gladscow et Stirling d'autres groupes ciblaient les hôtels de luxe ou étaient logées les délégations, mais à chaque fois les activistes ont été empêchés d'opérer.

Au cours de la marche à Édimbourg (situait à proximité immédiate du lieu du sommet) - flicage tout aussi impressionnant (bus escortés et encadrés jusqu'au lieu de la manif'). Le cortège carnavalesque de plus de 5000 personnes s'ébranla joyeusement en musique. La fanfare Infernal Noise venue de Seattle, la Clandestine Insurgent Rebel Clown Army (groupe de clowns rebelles qui avaient été soutenues par Marcos lors de leur création) mais aussi les troupes du Scottish Socialist Party, de Globalize Resistance et de la coalition Stop The War marchaient vers le G8. Les clowns s'approchaient des policiers qui encadraient la manif', mimaient leurs postures viriles et leur envoyaient des bulles de savon. Certains policiers souriaient, d'autres avaient des gestes d'agacement. La samba Infernal Noise mit le feu à sa portion de cortège, avec des chants et des rythmes endiablés. Enfin, une nouvelle tomba : les JO seront à Londres, pas à Paris; on s'en foutait, ou plutôt on était content pour Paris, nouvelle plantade de Chirac !!!

Tentatives de blocage et incursion dans la zone rouge

A l'arrivée devant les barrières qui bloquaient le luxueux golf où se réunissaient les grands de ce monde. Les policiers avaient décidé que le cortège s'arrêterait là et avaient prévu un chemin en boucle pour le retour.

C'était sans compter avec la volonté des manifestants, qui parvinrent à se jouer du dispositif policier en le contournant à travers champs pour atteindre les barrières délimitant la zone de sécurité, barrières qui furent brièvement ouvertes.

Clowns, anars, militants avec des drapeaux rouges, personnages déguisés ou revendicatifs, tous et toutes se ruèrent dans les hautes herbes du champ vers le grillage. Dans le camp policier, c'était l'affolement, le branle-bas de combat. Une rangée de flics se massa devant le grillage. Une autre tenta vainement de bloquer l'entrée du champ. Les hélicoptères tournoyaient, de plus en plus près. Soudain une première charge mais les manifestants restèrent sur le chemin. Des flics déguisés en Robocop se massaient sur le chemin, reculèrent, revinrent - les clowns les suivaient en les imitant. La police dut se déployer massivement et faire enfin appel à des hélicoptères chinook de l'armée britannique en renfort (les policiers à cheval aussi !).

Le gouvernement Blair se crut t-il en guerre civile et les chefs du G8 en état de siège face aux Altermondialistes ?

Une preuve de plus s'il en fallait de leur illégitimité !

Vision grandiose et surréaliste de ce face à face en plein champ entre une foule disparate et joyeuse et l'armée des uniformes noirs, Darks Vadors de la mondialisation, ou armée des clones ! La fanfare Infernal Noise passa à travers champs et rejoignit le chemin sous les applaudissements et les clameurs. Les manifestants suivaient, sous la pression des flics, même si leur splendide dispositif avait été déjoué ! Les brimades et les arrestations de la semaine et du matin étaient temporairement compensées, la joie de Blair, de sa présidence de l'Union Européenne et de ses JO un peu ternie. Un jeune garçon en sang se remettait d'un coup de matraque, et avec 300 arrestations recensées pour ce mercredi, le coût de la répression fut particulièrement élevé. Grâce à ce débordement par les champs, qui a encore fait la preuve de la disproportion des moyens et de la parano des chefs d'état du G8, la manifestation fut un succès !

G8 2005 : un bilan des arrestations

À l'occasion du contre-sommet du G8, les polices anglaises et écossaises n'ont donc eu de cesse d'exercer une pression constante sur les militants, par divers moyen d'intimidation, contrevenant ainsi à leur droit à manifester : encerclements pendant des heures, arrestations arbitraires, arrestations de Legal observers (présents pour noter les agissements de la police et informer les militants sur leurs droits), encerclement du camp autogéré de Stirling, utilisation fallacieuse de divers textes légaux pour justifier arrestations, détentions et fouilles.

Plus de 700 personnes ont été arrêtées durant les manifestations, et à peu près 370 personnes ont été inculpées. Tous les militants qui ont été en garde à vue se sont vu prélever leur empreinte ADN. Des libérations sous conditions ont obligé certaines personnes ne résidant pas en Ecosse à quitter le territoire rapidement, certains ont même été arrêtés une seconde fois pour n'avoir pas respecté ces conditions. L'Équipe Légale a reçu de nombreux témoignages des abus commis par la police. Après la première journée de rafle du lundi, certains militants arrêtés ont passé la nuit menottés dans les fourgons de police. D'autres n'ont pas pu téléphoner à un avocat, certains ont été privés de sommeil pendant 73 heures ou placés dans des cellules d'isolement...

A noter, qu'un rassemblement fut organisé le mercredi devant l'ambassade britannique à Paris pour exiger la libération de toutes les personnes françaises arrêtées mais fut empêché par la police...

La police a largement usé et abusé de la section 60, qui est censée être utilisée pour chercher des armes. Cette section a été invoquée pour procéder à des fouilles systématiques. La police a également demandé régulièrement les noms et adresses des militants, sans droit légal clair de le faire. Un très grand nombre de militants on été photographiés et/ou filmés, simplement pour avoir participé à des manifestations. Un certain nombre de personnes ont été blessées par la police (blessures à la tête causées par les matraques). Cinq hommes ont passé une semaine en prison. Un grand nombre d'officiers de police couvraient leurs numéros d'identification, il était ainsi impossible de les identifier.

Les audiences du tribunal, censées être publiques ont eu lieu à huis-clos, empêchant d'une part les prévenus d'être soutenus par leurs camarades, et d'autre part la presse d'exercer son devoir d'information.

Cela consiste à la plus large opération de police jamais vue au Royaume-Uni.

Nous condamnons ces mesures policières qui ont eu pour effet une érosion des droits civils et humains et ont été une atteinte au droit de manifester.

En somme, la réunion du G8 s'accompagna donc encore une fois d'un dispositif policier gigantesque et d'un déni massif des droits démocratiques.

BILAN : A l'ombre du terrorisme, unité du G8 sur l'aide au développement, le climat et le soutien à la croissance

Quel bilan approfondi peut-on donc tirer de ce G8 ?

Du côté "officiel" (climat toujours sacrifié aux exigences productivistes des USA), l'Afrique se contentera d'une remise de dette partielle pendant que les ministres de l'intérieur du G5, réunis à Evian (souvenir, souvenir...) entérinaient la création de charters internationaux pour expulser les sans-papiers.

Du côté des anti-G8, à l'instar des précédents anti-G8 et Forums sociaux, permit principalement diverses rencontres, de nombreux débats ateliers et évidemment le renforcement des réseaux en catalysant les nombreuses énergies de lutte à l'échelle internationale.

Par ailleurs, reconnaissons que la pression mise depuis près d'une décennie sur le G8 n'est cependant pas sans effets : des thèmes comme l'allègement de la dette et le réchauffement climatique sont maintenant à l'ordre du jour. Mais on sait que le compte n'y est toujours pas. G.W.Bush a même bloqué les avancées minimes proposées par T.Blair. Entre la continuation de la guerre globale, l'extension du néolibéralisme et l'aggravation de la crise écologique, ce G8 est toujours aussi illégitime et malfaisant. C'est pourquoi des dizaines de milliers de personnes ont convergé en Ecosse pour une grande manifestation contre la pauvreté, un forum d'alternative et une série de journées d'actions.

Le prochain G8 se tiendra en Allemagne, sur les bords de la mer du Nord, en 2006 : ira t'on de nouveau vers un front unique anti-G8 et ... une anti-coupe du monde de foot (Allemagne - juin 2006) ?

L'aide au développement

Le premier ministre britannique, Tony Blair, avait dans un premier temps évoqué un renforcement de 50 milliards de dollars de l'aide au développement par le G8, sans préciser de calendrier, et laissé entendre que l'Afrique en serait la principale bénéficiaire. Mais selon le communiqué final, les engagements des pays du G8 et "d'autres donneurs" conduiront à une augmentation de 25 milliards de dollars (21 milliards d'€uros) par an de l'aide à l'Afrique d'ici à 2010.

Doublement de l'aide annuelle

Cette hausse de l'aide au développement représente un doublement de celle-ci par rapport à 2004. Cette mention, qui dans le texte apparaît comme une simple estimation, constitue un engagement de la part du G8, a précisé un porte-parole de la Commission européenne. M. Blair a brièvement énuméré les mesures décidées "en partenariat avec l'Afrique" par le groupe des huit grandes puissances: "la hausse de 50 milliards de l'aide, le signal d'un nouvel accord sur le commerce, l'annulation de la dette des pays les plus pauvres, l'accès universel au traitement contre le sida".

En retour, les dirigeants africains s'engagent à plus de démocratie, a-t-il indiqué, entouré par ses collègues du G8 et de quelques pays africains. "Ce n'est pas la fin de la pauvreté en Afrique, mais c'est l'espoir qu'il pourra y être mis fin", a-t-il souligné. "L'Afrique avait de grandes attentes avant la réunion d'aujourd'hui", a déclaré Olusegun Obasanjo, président en exercice de l'Union africaine (UA), présent au G8. Il a souligné les "signes encourageants que le G8 a envoyé de façon réaliste et efficace face aux problèmes du continent".

Le vrai constat du G8

En fait, les résultats ne sont cependant pas à la hauteur des espoirs concernant les aides à l'Afrique. Certes, elles seront doublées d'ici 2010, mais n'atteignent toujours pas les 0,7% du PNB des pays industrialisés, avec seulement 0,25%. Cela reste insuffisant pour l'Afrique et nous attendions plus. Quid d'une véritable annulation de la dette des pays pauvres... Nous sommes loin d'un « Plan Marshall ». Concernant le réchauffement de la planète, aucun objectif chiffré ni de calendrier sont inscrits dans les décisions prises. Les Etats-Unis ne ratifient toujours pas le protocole de Kyoto. Le réchauffement de la planète est aujourd'hui avéré scientifiquement et peut-on espérer que la conférence sur les climats en nov. 2005 trouvera une issue plus dynamique et solidaire que ce G8...