GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

International – Europe

Sens et conséquences du “non”

Ce 29 mai 2005, les Français ont dit franchement « non ». D'aucuns tenteront de brouiller le sens du vote comme ils ont tenté d'occulter la mobilisation citoyenne et populaire inédite qui a permis la victoire du « non ». Certes, des « non » souverainistes ou nationalistes sont mêlés dans les urnes au « non » des pro-européens de gauche, tout comme le « oui » socialiste s'est mêlé au « oui » du patronat et de la droite. Néanmoins, la multitude des enquêtes d'opinion, tout au long de la campagne, ne laisse pas la place à la moindre ambiguïté quant au sens du résultat. Le « non » n'a pu l'emporter qu'en raison du vote majoritaire chez les électeurs de gauche en général et socialistes en particulier

(...).

L'attente majoritaire du peuple français ne fait ainsi point de doute : il exige l'élaboration d'une Constitution vraiment démocratique et la refondation de la construction européenne sur le projet d'une Europe politique au service de la coopération des peuples et du progrès social partagé.

En allant jusqu'au bout de leur conviction, les Français ont donné une magistrale leçon de maturité et de démocratie à tous ceux qui les croyaient trop bêtes pour mériter le respect, la parole et le pouvoir de décider. Ils ont démontré que le mépris ne paye pas, la menace ne paye pas, la censure ne paye pas. Ils se sont réappropriés la question européenne et ont exprimé avec force que, désormais, ils entendent choisir en connaissance de cause et ne se laisser influencer que par de vrais arguments, à l'issue d'un débat pleinement démocratique. Leur « non » rappelle une vérité simple : rien n'est plus fort qu'un peuple en marche et ceux qui prétendent le guider devraient aussi apprendre à le suivre.

C'est à rencontre de ce peuple français que, comme tant d'autres, nous sommes allés, Marc Dolez, Gérard Filoche et moi-même, durant un tour de France qui nous a mené dans 20 régions, et fait participer à près de quatre vingt dix réunions, tantôt en trio, tantôt séparément.

Nous avons choisi de porter le « non » socialiste en trio, afin de manifester l'unité possible et nécessaire de tous les courants socialistes décidés à ancrer ce parti à gauche : Nouveau monde, Nouveau parti socialiste et Forces militantes. Partis pour informer et convaincre, nous avons aussi beaucoup appris au contact de milliers de militants de toute la gauche qui ont été les vrais artisans de la victoire. Nous avons côtoyé des dizaines de milliers de citoyens informés, texte à la main, résolus cette fois à rester maître de la décision. Nous avons découvert un peuple de citoyens qui a élevé le débat à son plus haut degré. Et, au terme de notre campagne, nous nous sentons grandis de nous être hissés à la hauteur de ce peuple-là.

Jacques Généreux

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