Honteux ralliement
La décision gaullienne de sortir des structures
de commandement de l’OTAN date de mars
1966. Durant 43 ans, la France a bénéficié d’une
liberté de ton unique, enviée et mondialement
reconnue. Un large consensus au sein de la
classe politique sur cette question était né
d’ailleurs.
La décision d’un Sarko zélé deréincorporer le commandement intégré de l’OTAN
met fin à la distance française par rapport aux
engagements militaires et stratégiques de
l’organisation atlantiste. Cette position originale
et précieuse permettait à la France à la fois
d’affirmer son indépendance en dénonçant des
dérives qu’elle ne cautionnait pas et de participer
à des opérations lorsqu’elles paraissaient justes.
Le risque évident d’un tel engagement est en effet
de devoir assumer des opérations militaires en
contradiction avec les valeurs que nous
défendons.
Comment justifier ce changement stratégique
historique, si ce n’est en évoquant un alignement
aveugle sur la stratégie américaine ? C’est bel et
bien le message qui sera retenu par le monde
entier. Que la diplomatie américaine sous Obama
soit plus « fréquentable » qu’auparavant, c’est un
fait. Mais rien ne permet d’assurer la remise en
cause d’une position unilatérale et contraire aux
principes défendus jusqu’alors par la France. Ce
ralliement met également en danger les avancées,
aussi timides qu’elles soient, vers une défense
européenne. Ce dernier sujet est tellement délicat
que l’irresponsabilité de Sarko à ce sujet est
inadmissible.
Ce nouvel épisode ne fait que confirmer la
dangerosité d’un omni-président qui dénie le
parlement et exclut toute discussion à ce sujet.
La gauche doit exiger un débat quand la colère
gronde jusque dans les rangs umpistes
habituellement béni oui-ouistes !
Laurent Johanny (43)