GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Écologie

Enclencher la transition climatique

Il est de bon ton de dire que tout le monde est devenu écologiste à gauche. Mais trop peu de responsables relient explicitement urgence climatique et question sociale. Contrairement à Gérard Filoche qui se plaît à répéter que, « pour sauver la banquise, il faut se sauver des banquiers ».

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) vient de publier le premier volet de son sixième rapport d’évaluation. La situation climatique est grave et sans précédent, avec notamment une concentration de CO2 très élevée

Une planète en danger

Les terres émergées se réchauffent plus vite que les océans, les pôles plus que les tropiques. Le dérèglement climatique conduit à des évènements extrêmes comme sécheresses, très fortes pluies, inondations, fonte des glaciers et des calottes glaciaires, cyclones violents*.

Selon les scénarios retenus pour les émissions de GES, les experts prévoient une hausse des températures, d’ici la fin du siècle, allant de 1,4 à 4,4°C. De même, l’expansion thermique des océans sous l’effet du réchauffement amène une montée des eaux pouvant aller de 0,3 à 1,9 mètre d’ici 2150. À ce sujet, dans une étude parue le 5 août 2021 dans Nature Climate Change, un chercheur allemand évoque le dérèglement d’un ensemble de courants marins appelé « circulation méridienne de retournement atlantique » (AMOC), qui contribue à la régulation des températures dans l’hémisphère nord.

Le réchauffement des océans et des terres a bien sûr des conséquences importantes sur la biodiversité, sur la santé, sur l’agriculture.

Responsabilité humaine « sans équivoque »

Le fait nouveau dans ce 6e rapport du GIEC, c’est que les experts disent que les activités humaines sont « sans équivoque » à l’origine du réchauffement. une avancée majeure de ce rapport. La situation n’a cessé de s’aggraver depuis l’ère industrielle, l’ère du « capitalocène ». Le mode production et la société capitalistes ne peuvent plus continuer. Poursuivre dans cette voie, c’est clairement mettre en cause l’existence humaine sur la planète.

Les mesures prises actuellement pour une transition douce, sauvegardant les intérêts du capital, ne sont évidemment pas à la hauteur des enjeux. Pour rester à un réchauffement inférieur à 1,5°C, il faut même aller au-delà de la réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 prévue au niveau de l’Union européenne. Cela nécessite des initiatives fortes à l’échelle internationale et européenne.

Question écologique, question sociale

Cette crise écologique majeure touche de façon totalement inégalitaire les habitants, les peuples. Les responsabilités sont tout aussi inégales. Nous savons que les 10 % les plus riches sont à l’origine de 52 % des émissions de CO2 cumulées de la planète, et que les banques continuent d’investir dans les énergies carbonées. La question écologique est donc indissociable de la question sociale.

La diminution du temps de travail est une nécessité pour sortir d’une société capitaliste qui pousse à produire toujours plus – même ce qui est inutile, voire nuisible socialement –, alors qu’elle néglige de nombreux besoins sociaux non satisfaits (logement, santé, éducation), avec des centaines de milliers d’emplois possibles, par exemple, dans la rénovation thermique des bâtiments (pour une sobriété énergétique faisant baisser les factures des ménages), via un plan d’investissement public massif. La revalorisation des salaires est tout autant indispensable pour l’accès à une consommation populaire écologique. Une VIe République démocratique peut et doit mettre en place la transition écologique en associant tous les citoyens.

Une vraie révolution écologique et sociale, vigoureuse, contrôlée et rapide ne pourra avoir lieu sous l’égide de la finance. Le gouvernement actuel incarne tous les renoncements si bien que la France a été condamnée par la justice pour inaction climatique avec « l’Affaire du siècle ». Il est urgent de tourner la page du macronisme.

Une plateforme commune de la gauche sociale, écologiste et citoyenne doit proposer des mesures fortes pour répondre à la crise écologique, une vraie loi climat avec un plan sur cinq ans prévoyant la création d’un million d’emplois verts pour rendre possible cette transition écologique. C’est un enjeu essentiel de l’élection présidentielle de 2022.

Ma candidature à la Primaire populaire porte cette ambition.

Cet article de notre camarade Gérard Filoche a été publié dans le numéro de septembre 2021 (n°287) de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

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