GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Jeunes

Éditorial d’ Unité n°16

Le temps est à l'orage. Les nuages s'accumulaient et le ciel s'obscurcissait depuis

plusieurs années, mais c'est maintenant que ça pète. Le dumping social mondialisé, la frénésie

des subprimes, la guerre des Bush, la crise énergétique étaient tant de phénomènes alarmants en

soi, mais qui convergeaient en fait vers cette crise de système généralisée. Crise DU système,

faudrait-il

dire ! Partout, les oppositions s'expriment au grand jour, et l'ennemi est le même partout :

c'est le capitalisme financier. C'est contre lui que se battent les ouvriers chinois, les étudiants grecs

ou encore les salariés italiens. La violence sociale est amplifiée par le fait que les gigantesques

répercussions sociales de la crise financière s'abattent sur un salariat déjà touché au cœur depuis

30 ans par la mondialisation libérale. Aujourd'hui, c'est donc la crise au carré. Et c'est pour cela

qu'ils ont peur, même en France. Ce n'est pas un socialiste qui le dit.

C'est Sarkozy lui-même

! Cet

éminent spécialiste thatchérien de la lutte des classes craindrait en effet des « affrontements

sociaux » majeurs, voire des « événements violents, un peu comme en Grèce »(1).

Les libéraux en sont conscients : la crise est déjà un cataclysme social. En France, des

centaines de boîtes sont déjà en train de licencier, tandis que les salariés des constructeurs

automobiles sont acculés au chômage technique pour la fin de l'année... Face à cette situation

sociale gravissime, la droite a le culot de sortir de son chapeau un plan dérisoire de 15 milliards

d'euros, alors que les « caisses vides » avaient par miracle accouché de 320 milliards pour sauver

les banques. De qui se moque-t-on

là-haut

? Ce plan fourmille d'effets d'annonce politiciens qui

prouvent que notre président ne se refait pas. Ainsi, il annonce fièrement l'allocation de 200

millions à la rénovation urbaine pour 2009, en se gardant bien de communiquer sur les 155 millions

qu'il lui retire pour l'année 2008... Plan gadget donc, concocté à la vavite

par des amis des

travailleurs tels que Devedjian, et qui a pour fonction réelle de camoufler la véritable politique de la

droite : recours renforcé aux heures supplémentaires, retraite à 70 ans, travail dominical... C'est

toujours la même rengaine, ce combat acharné du capital pour baisser le « coût du travail », mais

cette fois-ci,

le climat général a changé. Cette fois, ce sont eux qui sont sur la défensive.

Ce sont

eux les responsables du désastre. Et plus d'Union Soviétique pour servir d'épouvantail. Second

changement d'importance : le rôle devenu totalement parasitaire de la finance de marché débridée.

Elle absorbe des fonds vertigineux à l'entrée, mais, à la sortie, bien peu de cash est rendu à la

fameuse « économie réelle », que la finance dit servir... Il est bon de rappeler ou

d'apprendre, car

le propre de l'idéologie est de se présenter comme une vérité indiscutable

« qu'aux Etats-Unis,

la

contribution nette des marché boursiers au financement des entreprises est devenue...

négative»(2) !

Voilà peut-être

une porte de sortie pour notre PS à la dérive. Pas de guerre des clans et

des egos ! Il faut être avec notre camp, avec notre classe. Peu importe ceux qui attendent devant

la porte, ceux qui la ferment ou encore ceux qui la prennent, car ces positions tactiques seront vite

balayées par l'histoire. Unité d'action, camarades ! Contre la droite qui ment, qui vole et qui triche.

Contre le retour de l'ORTF, contre la casse des lycées et des RASED, contre ces banques qui font

des profits mirobolants après nous avoir entraînés dans l'abîme. Si l'on veut prendre le pouvoir et

changer la vie, il faut commencer par s'opposer. Car dans quelques mois, le pouvoir sera peut-être

à prendre...

Jean-François Claudon, 75

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L’article en PDF

(1): Canard Enchaîné du 10 décembre 2008. (retour)

(2): LORDON F., Jusqu'à quand ? Pour en finir avec les crises financières, Raisons d'agir, 2008, p. 96. (retour)

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