GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Jeunes

Quand l’éducation publique devient une entreprise

En effet, Monsieur Darcos peut continuer à

rassurer les citoyens sur le bien fondé de son plan.

Mais, sans l’avouer, l’objectif de ses réformes

concourent avec celles qui sont menées depuis deux

décennies. Il s’agit d’aligner le système éducatif

français sur le modèle néolibéral

imposé par l’OCDE

: décentralisation, mise en concurrence des

établissements, évaluation internationale des

résultats, ce sont des mesures qui visent à détruire

l’école publique, républicaine et laïque dans le but de

libéraliser le marché de l’enseignement.

Ces mesures s’appliquent d’abord à réduire

drastiquement les postes d’enseignants. Ils se

combinent avec un dégraissage des heures

d’enseignements, c’est déjà le cas dans l’école

primaire avec la suppression des cours de samedi,

cela conformément à la logique comptable qui

prévaut dans les entreprises. Il faut savoir qu’entre

2002 et 2012, 140 000 postes auront disparu de

l’Education Nationale, dont 35 000 entre 2007 et

2009.

Ainsi, la réforme du lycée général et

technique

implique d’ores et déjà une diminution du

volume horaire en classe de seconde (975 heures au

lieu de 1100), s’ensuivant de l’aggravation par la mise

en place de la semestrialisation et la modularisation

de l’enseignement. Sous couvert de donner aux

élèves la liberté de construire leur propre parcours, le

gouvernement organise la mise en concurrence des

disciplines et transforme le lycée en un vaste marché

où les matières ne devront leur survie qu’aux succès

qu’elles auront.

Ça sera le cas, si nous les laissons faire,

avec l’enseignement des Sciences Economiques et

Sociales. Ainsi, un élève souhaitant se réorienter à

l’issue du premier semestre ne pourra pas faire le

moduel 1 de SES qui ne sera

pas offert au second semestre.

Mais un élève n’ayant pas suivi

le module 1 pourra suivre le

module 2. La part des SES déjà

limitée se trouve donc encore réduite. Quant à la

cohérence pédagogique elle pourrait donner à sourire

: le module 2 ne suit pas le module 1. La suppression

du BEP et la réduction du Bac de 4 à 3 ans. Il s’agit

moins de garantir aux élèves les conditions d’une

instruction solide que de « gérer les flux » à moindre

coût.

Par ailleurs, l’Université n’échappe pas à

cette logique comptable

dont est soumise l’Education

Nationale. En effet, en touchant aux concours de

recrutement des profs, la « mastérisation » des

concours des enseignants va permettre de faire des

économie de postes supplémentaires. Ce n’est pas

une élévation des qualifications, comme l’affirme le

gouvernement, mais bien une baisse du niveau des

futurs profs.

Quand 150 000 jeunes sortent sans

diplôme ni qualification

du système éducatif, quand 2

apprentis sur 3 ne vont pas au terme de leur

formation, quand 100 de nos jeunes, en 2008,

meurent dans les prisons bâties par ce

gouvernement. Rien, absolument rien, ne peut

justifier la destruction de notre école publique,

républicaine et laïque.

Pourtant, ils ont de l’argent pour renflouer

les comptes des banquiers banqueroutiers,

des

promoteurs, des boursicoteurs, des fauteurs de

crises spéculateurs. Mais ils nous font un doigt

d’honneur, pour nos écoles, nos hôpitaux, nos

salariés, nos jeunes, nos services publics, notre

protection sociale. Salariés, jeunes, services publics,

ce n’est pas à nous de payer la facture.

Face à un gouvernement autiste et insultant la

mobilisation s’impose en défense du service public

de l’Education nationale et son financement à 100 %

public.

Tunjai Cigli, Animateur Fédéral du MJS 64

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