La relance à la sauce Sarkozy: de l'esbroufe
Est-il vraiment étonnant que Sarko et sa
clique nous vendent de l'esbroufe au lieu d'un
véritable plan de relance ?
Devedjan ministre de larelance! Faut il vraiment en rire ? Cette clique qui
sabre nos droits au travail, démantèle la sécu,
exonère les plus riches et les entreprises d'impôts,
sucre aux chômeurs leurs droits, faut-il
vraiment
compter sur eux pour redresser l'économie ? La relance. Au moins les choses sont dites. Les
libéraux sont bien impuissants face à la crise. Depuis
20 ans qu'ils nous font vivre une cure de rigueur, qu'il
ne faut surtout pas augmenter les dépenses de l'Etat,
qu'il faut baisser les salaires, les « charges sociales»,
c'est à dire les cotisations qui financent la sécu, et
voilà que leur cure nous propulse dans la crise. Et par
miracle, ce qu'ils rejettent depuis toujours devient
finalement la seule solution : la relance.
Mais à quoi sert « un plan de relance »?
Comme son nom l'indique, il s'agit d'augmenter
l'activité économique, la production et la
consommation, par l'intervention de l'Etat dans
l'économie. Il faut donc commencer par cibler le
problème avant d'agir. Et celui ci apparaît assez
clairement : les Français n'ont plus les moyens de
consommer. C'est
donc le fameux
problème du pouvoir d'achat. Comment y remédier
pour justement relancer l'économie ? Il n'y a pas 36
solutions. On peut nous dire qu'il faut travailler le
Dimanche, mais il ne faut pas être un expert en
économie pour voir que ce n'est que fumisterie. Non,
il n'y a qu'une solution, il faut augmenter les salaires,
massivement.
Le seul argument des libéraux face à cette
politique, c'est le risque d'inflation. Or, avec la crise,
ce risque est quasi-nul,
car l'inflation apparaît en cas
de surchauffe de l'économie. On en est loin. Alors, la
seule parade pour le gouvernement : ne surtout
jamais aborder le sujet.
La relance, c'est aussi le renforcement des
services publics
, et non leur privatisation, c'est lacréation de nouveaux services publics, c'est
l'augmentation du nombre de fonctionnaires (il y en a
besoin : professeurs, personnel hospitalier…) et non
leur baisse drastique qui conduit à l'étouffement des
services publics. Bref, c'est tout ce que ne fait pas le
gouvernement.
Mais certains objecteront que tout cela à un
coût.
C'est vrai, mais ce n'est pas vraiment ça leproblème. Toute relance à un coût. Mais il ne s'agit
pas d'un ménage qui consomme. Ce coût est un
investissement.
Quand l'Etat augmente les salaires des
fonctionnaires
par exemple, ces salariés dépensentce nouveau salaire. Il devient alors le revenu d'un
autre agent économique qui lui même dépense ce
nouveau salaire, etc. C'est le principe du fameux
multiplicateur d'investissement de Keynes. Au final, si
les revenus augmentent et que cela à un effet positif
sur la croissance, il y a moins de chômeurs (donc
moins de coûts pour l'Etat), et plus de revenus de
l'impôt. L'équilibre budgétaire de l'Etat revient alors
avec le temps, mais l'intervention de l'Etat aura
relancé l'économie.
Ce plan de relance est loin, très loin de
pouvoir relancer l'économie.
De toute façon, pour quece plan fonctionne, il faut changer de cap politique:
reconsidérer les services publics, le travail des
fonctionnaires, augmenter l'ensemble des salaires.
Bref, pour une vraie relance, il faut une vraie gauche
au pouvoir.
C'est donc maintenant que PS et MJSdoivent être offensifs, il ne faut pas critiquer ce plan
uniquement sur le plan des dépenses et du
déséquilibre budgétaire qu'il provoque, mais au
contraire il faut critiquer le manque d'ampleur de ce
plan, et le manque de cohérence entre un plan de
relance et des politiques libérales.
David Torres, 32