Bravo à Élie Domota et au LKP !
Elie Domota est à la tête
d’un collectif, d’un
grand front unique de
quarante organisations guadeloupéennes
(LKP). Il a contribué
à faire gagner une des
plus grandes luttes de l’histoire
de l’île. Domota a dénoncé
les « Békés qui voulaient réduire le peuple antillais en
esclavage » et a exigé que TOUS les patrons du Medef
appliquent l’accord signé. Quoi de plus légitime puisque le
ministère du Travail a annoncé la procédure d’extension à
toutes les entreprises guadeloupéennes de l’accord conclu
pour les 200 euros en Guadeloupe. C’est signé. C’est légal.
L’accord doit être « étendu » : « entre 200 et 250 euros pour
les salaires jusqu’à 1,4 du Smic » ! Toutes les entreprises làbas
doivent le respecter, c’est dorénavant une question d’ordre
public social et on sait d’avance, de longue expérience,
que les békés antillais vont y résister de toutes leurs forces
s’ils n’y sont pas contraints.
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP s’est lâché dans
les médias : il n’a pas hésité à appeler « tontons macoutes »
les militants grévistes partisans d’Elie Domota et à les
dénoncer les « opérations d’intimidation » des « bandes » qui
faisaient le tour des usines pour faire respecter les accords
signés.
En fait, l’honneur est du côté des Guadeloupéens bien sûr :
heureusement qu’ils veillent aux respect des accords signés.
C’est Lefebvre qui se comporte comme un chien de garde de
l’ordre sarkozien aux abois. Parce que Sarkozy a besoin de
tout déminer, de diviser les chercheurs, les enseignants, les
étudiants, les hospitaliers, la Martinique, la Guadeloupe, la
Réunion, la Guyane, la Bretagne et l’Auvergne, l’UMP
(Union pour le maintien de la pwofitation ») essaye de
«casser du Domota», de salir les premiers vainqueurs
d’Outre-mer de peur qu’ils ne fassent école en métropole.
Le Figaro n’hésite pas : « Elie Domota menace les patrons »,
«Comportement séditieux de quelques individus en
Guadeloupe», «Agissements des gros bras du collectif
«contre la pwofitation» (LKP). La droite affirme que « les
déclarations de leur chef relèvent du droit pénal » en les qualifiant
de « propos dignes du sinistre président du Zimbabwe,
Robert Mugabe ».
Pardi, le mot d’ordre est clair, c’est de l’amalgame raciste
classique, tout ça c’est des noirs, ce sont donc des « tontons
macoutes » comme à Haïti ou au Zimbabwe…
Des noirs qui voudraient «organiser le hold-up de la
Guadeloupe » répétent Le Figaro et Lefebvre qui prétendent
« affranchir la Guadeloupe et les guadeloupéens de la dictature
de pseudo-syndicalistes ». Sur France Inter, Lefebvre
est encore plus raciste et antisyndical : il assimile «les
images» des « gros bras » noirs qui déambulent dans les
rues, aux sombres macoutes de la dictature haïtienne.
Pourquoi y aller avec le dos de la cuillère s’ils veulent
séparer «là-bas» et «ici» ?
Avant que le 19 mars, huit syndicats unis n’organisent le
«hold-up» de Paris et de toutes les villes de France, n’est-ce
pas ? Quelquefois qu’ils soient cinq millions dans les rues et
crient eux aussi «200 euros pour tous» en faisant grève et en
manifestant aussi contre la pwofitation - comme à Pointe-à-
Pitre, Saint-Denis, ou Fort de France.