La grand’peur des séquestrations fait frémir la hiérarchie d’Hortefeux
Siné hebdo s’est procuré un échange de consignes entre le directeur général du travail (DGT) le grade le plus élevé du ministère de Brice Hortefeux, le directeur du travail de Paris (DDTEFP) et ses subordonnés (directeurs adjoints).
On y voit toute l’inquiétude du ministère sur ce qui pourrait arriver aux PDG genre Continental, Sony, 3M, Fnac, Caterpillar… Ils se font pipi dessus.
Sous l’indicatif « alerte DGT séquestrations », le premier message émane le mercredi 1er avril à 12 h 49 de la direction régionale île de France (DRTEFP), relate une “conférence téléphonique” le matin même avec le ministère, et alerte les directeurs départementaux, manifestant visiblement la crainte que l’iîe de France ne devienne l’île de Guadeloupe :
« Bonjour, lors de la conférence téléphonique de ce matin avec la DGT, JDC (Jean-Denis Combrexelle, NDR) nous a alerté sur les questions actuelles de séquestrations diverses de chefs d'entreprise ou d'encadrants de direction un peu partout. A cet effet, il demande aux directeurs départementaux de faire remonter directement les faits dont ils ont connaissance dans leur département... Bonne journée, VP »
Ce n’est pas un poisson d’avril, c’est du sérieux, et sous le même indicatif, le même jour, le DDTEF de Paris, Michel Ricochon, à 4,26 PM relaie fermement l’ordre : « Bonjour. Instruction impérative. Merci de bien vouloir faire passer l'information par mail aux IT mais pas cette note qui ne s'adresse qu'à l'encadrement. » On notera dans quelle estime sont tenus les inspecteurs du travail de terrain : seuls les « directeurs », qui ne mettent plus les pieds dans les entreprises, ont droit à la note initiale…
Mais un sous-directeur donne aussitôt une interprétation encore plus directe : « Bonjour, Redoutant sûrement le durcissement des conflits sociaux dans les semaines à venir, la DGT nous demande de faire remonter le plus rapidement des informations sur des "alertes " séquestrations de chefs d'entreprise... ou de cadres dirigeants. »
Il y a de quoi frémir et faire vite en effet.
Ça se durcit. Si les salariés se mettent à menacer de séquestrer tous les patrons qui se servent des stocks options, des hausses de salaire à 58 %, des parachutes dorés, et qui font des plans de licenciements boursiers abusifs, il va y avoir du sport au ministère du travail. Après ses quotas d’expulsions, sans doute Hortefeux a t il peur de franchir tous les quotas de séquestration…