GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Féminisme

Sarkozy encore contre les droits des femmes

Dans la série « Sarkozy dit un truc et fait le contraire » :

Droit à l’avortement

7 mars 2006 : Sarkozy, ministre de l’intérieur déclare: «L’avortement

est un drame pour toutes les femmes qui le vivent. Mais c’est justement

parce que c’est un drame que la loi doit être appliquée. Il n’y a pas

assez d’infrastructures et de personnels et les temps d’attente sont trop

longs. »

Février 2009 : pour les infrastructures et le personnel plus nombreux,

on attend toujours. Par contre, pas d’attente pour une attaque en règle

contre le planning familial : réduction d’un tiers des subventions accordées

par l’état ! Or, ce sont des millions de jeunes filles et de femmes

(450000 par an) qui ont un jour franchi le seuil de l’une des permanences

du MFPF, y trouvant alors, écoute, soutien moral, informations

et consultations médicales. Dans des locaux souvent vétustes et malgré

un manque criant de moyens, le planning assure depuis 1967 (loi

Neuwirth) une mission de santé publique. Alors, supprimer un tiers des

subventions, c’est signer un arrêt de mort !

La pétition lancée le 29 janvier par le planning contre la diminution des

aides de l’Etat a réuni 106000 signatures. La proposition de

B. Hortefeux : un financement sur trois ans, est accueillie avec beaucoup

de prudence.

Retour sur le congé parental… pour le bien des femmes

Sarkozy préfère «que l’on privilégie l’aménagement des horaires de

travail et le temps partiel plutôt que l’arrêt total de l’activité». Il souhaite

aussi que 200 000 places supplémentaires de garde pour les

moins de trois ans soient créées d’ici 2012. Il rajoute : «S’occuper à

temps plein de son enfant, c’est formidable à condition que ce soit un

choix», et que les femmes «ne soient pas sanctionnées quand elles

veulent reprendre un travail». On applaudirait presque, mais là encore,

la réalité est tout autre : tentative de suppression des cartes familles

nombreuses, suppression de l’avantage fiscal parents isolés (des mères

isolées à 92%) et surtout cadeau au patronat via la remise en cause de

la participation des entreprises au financement de la politique familiale

«les 30 milliards de cotisations patronales famille peuvent être

pénalisantes pour la croissance et l’emploi». Alors, où trouver l’argent

pour les crèches ?

Bref, avec Sarkozy, c’est toujours la même histoire : des projets clinquants

et jamais réalisés des cadeaux bien réels, eux, au patronat.

Virginie Houadec, secrétaire fédérale aux droits des femmes PS31

Josette Costes, conseillère déléguée à l’égalité femmes/hommes,

Ramonville, 31


NON AU DÉMANTÈLEMENT DU SERVICE DES DROITS DES FEMMES ET DE L’ÉGALITÉ !

Les inégalités entre les femmes et les hommes

subsistent dans l’ensemble de la société : une

femme meurt tous les trois jours victime de

violences conjugales, 83% des salariés à

temps partiel sont des femmes, dont un million

souhaiterait travailler davantage, l’écart

de rémunération entre les femmes et les

hommes est de 19%.

Le Président de la République a déclaré vouloir

« appliquer à tous les niveaux et dans

toutes ses dimensions (salaires, responsabilités,

reconnaissance sociale), l’exigence

d’égalité », mais les notions de « droits des

femmes, d’égalité ou de parité » ne figurent

plus dans les intitulés des ministères ou des

secrétariats d’Etat et aujourd’hui l’administration

qui a en charge l’impulsion et la mise

en oeuvre de cette politique, le Service des

droits des femmes et de l’égalité (SDFE), est

menacée de démantèlement.

Sous couvert de modernisation de l’administration,

la politique de l’égalité se réduit à une

approche cloisonnée, axée sur la cohésion

sociale et l’action en direction des publics

vulnérables : un petit bout dans la lutte contre

les discriminations, un autre dans la lutte

contre les violences… mais pas de prise en

compte de l’égalité entre les femmes et les

hommes dans toutes les politiques publiques.

Agir pour l’égalité entre les femmes et les

hommes est un enjeu de progrès pour la société

toute entière.

Sacrifier cette politique et le service qui la

porte signe indiscutablement un retour en

arrière en contradiction totale avec les engagements

de la France auprès de l’Union européenne

et des Nations Unies.

Intersyndicale du Service des droits

des femmes et de l’égalité

Le 4 mars 2009

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