Avancer vers une nouvelle force politique
Cette rentrée est placée sous le signe de la crise politique. Deux mois pour nommer un Premier ministre, c’est du jamais vu ! C’est le signe que les forces sociales qui soutiennent Macron ne veulent pas le changement d’orientation politique exigé par les urnes.
La crise politique actuelle est le reflet de l’affrontement, assez traditionnel dans les sociétés capitalistes, entre le Travail et le Capital. C’est ce qui explique la violence du pouvoir contre le Nouveau Front populaire et la mansuétude vis-à-vis du RN. La nomination de Michel Barnier à Matignon est le signe du maintien d’une orientation antisociale et austéritaire.
Dans le camp du NFP
Nous voulons voir le Nouveau Front populaire prospérer, s’élargir, s’enraciner localement. Tôt ou tard, la gauche s’imposera, parce qu’elle est la traduction politique de la classe sociale majoritaire : le salariat. Il n’y a que la gauche pour défendre un programme qui réponde aux urgences sociale, écologique, démocratique.
Il faut réunir les conditions de la victoire. Repousser tout opportunisme qui conduirait à la trahison du programme avec des alliances contre-nature. Refuser tout sectarisme qui sèmerait de nouveaux ferments de division. L’unité est capitale, et le programme de rupture l’est tout autant. La garantie pour y parvenir, c’est de mobiliser notre camp. La question de comités locaux de Front populaire est une des clés de la situation. Cela ne concerne pas seulement les partis avec le risque que leurs logiques internes reviennent en force. Cela nous concerne toutes et tous. On doit pouvoir adhérer au Nouveau Front populaire, s’y investir sans être membre d’un de ses composantes. C’est à ce prix que les partis n’auront pas d’intérêt distinct de celles et ceux qu’ils sont censés représenter.
Deux tâches essentielles
La première tâche de comités locaux du NFP, c’est d’aider à la mobilisation pour les services publics, les salaires, l’abrogation de la réforme des retraites, des mesures d’urgence contre le réchauffement climatique… Les syndicats préparent une mobilisation le 1er octobre. Dans le respect de leur indépendance, nous pouvons aider ce mouvement sans prétention hégémonique. De ce point de vue il y a des erreurs à ne plus commettre.
La seconde tâche de ces comités locaux, c’est de multiplier les liens avec les citoyennes et citoyens pour gagner des villes et des villages à la gauche. Les municipales se préparent dès maintenant. Il faut déjouer toutes les chausses-trappes qui diviseraient la gauche. Il faut travailler à des listes NFP larges et ouvertes. Il faut être fidèle au programme sans caricature et sans compromission. Partout où des listes NFP seront élaborées dans le respect du pluralisme, en partant des réalités de terrain (ce qui ne signifie pas tenir compte des féodalités locales), nous pouvons gagner des communes à la droite et au RN. Cela commence maintenant. Et cela prépare d’éventuelles législatives anticipées.
Pour un nouvel outil politique
Pour gagner la bataille de l’unité, de la coopération à gauche, du programme, il y a besoin d’un nouvel outil politique. La balkanisation de la gauche après le quinquennat de Hollande ne peut se poursuivre. Il faut rassembler celles et ceux qui n’en peuvent plus des querelles d’égo, celles et ceux qui veulent être entendus.e, écouté.es et aspirent au respect du pluralisme, à la démocratie… Plus d’oukases, de dirigeants autoproclamés ou de guerre des chefs ! Il nous faut un nouvel outil politique pour porter des idées et des combats, pour gagner.
Ceci passera par le dépassement de l’existant. La Gauche démocratique et sociale (GDS) est prête à s’engager dans ce mouvement appelé à toucher des dizaines de milliers d’individus. Il n’y a qu’une condition : c’est le respect du pluralisme, le respect de l’histoire de chacune et de chacun. Pour que ce soit possible il faut de la démocratie. La démocratie, ce n’est pas une coquetterie. C’est le fondement même du vivre ensemble. Sans elle, pas d’avancées, pas de pluralisme, pas de République sociale et écologiste.
Voie commune
C’est le sens du stand commun tenu à la Fête de L’Huma avec nos amis de l’APRES et d’Ensemble!. Nous proposons d’aller plus loin, avec des personnalités, avec des groupes locaux, avec des syndicalistes, mais aussi des citoyennes et citoyens désireux de s’engager. Nous proposons que la double appartenance soit possible pour construire ensemble un nouvel outil politique.
En se réunissant localement, en préparant des assises, il est possible d’accélérer un processus de constitution d’une nouvelle force au cœur du NFP. Tout en respectant les rythmes. Nous avons la conviction qu’il est possible en quelques mois d’avoir ainsi une gauche plus forte, une gauche plus unie face à la crise politique. Une gauche qui puisse emporter des législatives anticipées et se préparer à gagner une majorité issue des bourgs comme des tours, pour enfin changer vraiment.
Daté du 1er septembre, cet article de notre camarade Jean-Claude Branchereau est à retrouver dans le n°317 (septembre 24) de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).