Vite, un congrès !
Les débats font rage entre responsables socialistes, le congrès commence sur les chapeaux de roue mais sans que, malheureusement, aucune date officielle ait encore été fixée. Nos statuts prévoient un congrès à mi-mandat présidentiel. C’est maintenant. Alors ne tardons plus. Les militants doivent être consultés sur la ligne politique du gouvernement, de plus en plus ouvertement libérale et en contradiction avec toutes les orientations débattues et adoptées par le Parti socialiste, comme avec les « 60 engagements de François Hollande ». Jean-Christophe Cambadelis a raison : « les courants socialistes doivent débattre sans se battre. » Sans le cadre organisé d’un congrès, avec dépôt de texte de contributions puis de motions, le débat risque de ne se dérouler que par médias interposés et sans que les militants puissent y participer. Vite, vite un congrès !
Une politique gouvernementale passéiste
Manuel Valls est passé à l’offensive contre une gauche qui serait « passéiste », alors que lui serait un « pragmatique moderne ». Or, si l’on regarde de près, sa politique n’a rien de moderne mais reproduit, sous la pression du Medef et de la Commission européenne, presque point par point la politique qui était menée en Europe à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, notamment durant les années 1920 et 1930. Une politique qui avait mené, faut-il le rappeler, à une crise économique d’une incroyable violence et à l’arrivée au pouvoir des nazis, d’abord en Allemagne, puis sur tout le continent européen.
Débat : oui ! Invectives et menaces : non !
On a entendu des demandes d’exclusion de Gérard Filoche parce qu’il rappelle la responsabilité de Total dans les affaires et son soutien à la dictature militaire birmane. Benoît Hamon et Aurélie Filippetti reçoivent l’injonction de quitter le PS parce qu’ils se sont abstenus lors du vote du Budget à l’Assemblée. Stop ! Arrêtons ces faux procès ! Le délit d’opinion n’existe pas chez les socialistes, pas davantage que dans notre République. Ni Jérôme Cahuzac, ni Thomas Thévenoud, ni Jean-Noël Guérini n’ont été l’objet de tant d’attention !
S’agit-il de faire taire des voix de gauche et de faire diversion pour ne pas reconnaître que la majorité qui soutient la politique menée s’étiole chaque jour davantage au sein même de l’Assemblée nationale ?
Ouvrons le débat sur le fond, c'est-à-dire sur l’écart qui se creuse entre la politique mise en œuvre et les attentes des électeurs de gauche. C’est ce qu’attend la gauche ! C’est ce qu’attendent les Socialistes !