GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Un « nouveau progressisme » ou… le socialisme ?

Pour les états généraux, la direction du PS a soumis au Bureau national (BN) un texte intitulé « Pour un nouveau progressisme ». Les dix chapitres se terminaient un peu comme un catéchisme avec la formule « ainsi vit le nouveau progressisme. » On sentait la patte de ce Premier ministre qui veut changer le nom du Parti socialiste, considéré comme « la gauche passéiste » ou du ministre de l’Économie qui le caractérise comme « une étoile morte » tout en remettant en cause tout le droit du travail.

Au BN, les amendements proposés par la gauche socialiste ne passaient donc pas : impossible de défendre une « économie mixte » , des nationalisations, ni de restituer l’action du parti dans la gauche, inscrite dans la lignée de la Commune de Paris, du Front populaire, de la Libération, Mai 68, de l’Union de la Gauche…

Le « chef » de la majorité gouvernementale en avait décidé autrement, il voulait faire main basse à la hussarde sur le Parti à l’occasion du prochain congrès… Évidemment, il n’était pas question pour lui de se soumettre à un débat de fond : lorsque Guillaume Balas (Un Monde d’Avance) au Conseil National (CN) du PS samedi 15 novembre, s’écrie « il n’y a pas de honte à être troisième voie, blairiste, clintonien, schrödérien… dites-le, défendez-le, et débattons clairement »… il n’obtient pas de réponse !

Au contraire, le premier secrétaire, s’empresse, devant le même CN, de préciser les limites du congrès de juin 2015 : « pas question que l’aile droite batte l’aile gauche, ni que l’aile gauche cherche une revanche sur l’aile droite ».

Paix mes camarades, pas question de sortir de la bienséance, et si on ne peut pas imposer au parti de voter pour la politique actuelle du gouvernement, il n’est pas question non plus qu’il la critique ! Neutralisons le congrès, tel semble être la consigne de ceux qui voulaient le reporter en 2016…

D’où la conclusion de la discussion du BN du PS le mardi 18 novembre : les rédacteurs retirent le mot « progressisme » et en retour, ils refusent le mot « nationalisation ». Fermez le ban, les états généraux peuvent se tenir, ils n’ont plus d’enjeu ! Reste une « charte » soumise au vote des militants le 3 décembre (sans aucune possibilité d’amendements) .

Cette « charte des socialistes pour le progrès humain » , nous ne saurions l’avaliser : parce qu’on ne pourra pas voter pour savoir si on fait cadeau de 41 milliards au Medef et si on retire 50 milliards de nos besoins sociaux, parce qu’on ne pourra pas voter pour savoir si on s’en prend à la tricherie Juncker en Europe, ou si on la laisse courir…

Il va falloir regrouper les forces nécessaires pour imposer qu’on débatte au fond, et débattre au fond, ce n’est pas discuter du sexe des anges, c’est ré-orienter – ou non – le gouvernement : cap à gauche ou cap suicide !

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