Se rassembler pour le social, l'écologie et la démocratie
Le 9 juillet, les associations et syndicats de la coalition "Plus jamais ça" ont invité à une réunion à distance les formations politiques de la gauche sociale et écologique pour les entendre sur le plan de sortie de crise publié par "Plus jamais ça". La Gauche démocratique et sociale (GDS) était représenté par nos camarades Anne De Haro et Gérard Filoche. Nous reproduisons ici la trame de l'intervention faite par Anne au nom de GDS.
Le document « Plan de sortie de crise » établi par la coalition « Plus jamais ça » est effectivement inédit vu l’arc de forces syndicales et associatives qui est réuni.
La méthode employée pour y arriver est à saluer. Plutôt que de partir des points qui font désaccord et peuvent diviser, c’est l’inverse qui a été fait. Ceci n’interdit pas de continuer à discuter des désaccords. Cette méthode est une leçon pour le champ politique qui devrait s’en inspirer.
C’est aussi inédit que les organisations politiques discutent d’un plan rédigé par des organisations syndicales et associatives. Dans le passé c’était souvent l’inverse qui pouvait se produire. Il y a une leçon à en tirer. Il n’y a pas de hiérarchie entre les champs politiques, associatifs, syndicaux. La discussion libre et en toute indépendance est nécessaire entre nos forces sans liens de subordination.
Au-delà de la méthode, il y a le fond avec des propositions immédiates et d’autres à moyen terme pour engager les transitions. Nous en partageons l’essentiel.
Nous avons fait un courrier pour souligner (voir ci-joint) quelques-unes de nos remarques sur le plan de sortie de crise. Nous avons mis en avant quelques thèmes : augmenter les salaires, empêcher les licenciements, redémarrer en décarbonant l’économie, se doter de moyens financiers. Nous avons développé sur la question des retraites (question plus que jamais d’actualité avec la volonté de Macron de remettre en avant sa funeste retraite à points), sur l’obsolescence programmée, sur les transports publics, sur l’Europe.
Comme nous l’indiquions dans ce courrier, « nous n’avons pris que quatre exemples (nous aurions pu parler des services publics, ou d’un autre modèle agricole et de la sécurité alimentaire…). Il s’agit pour nous de montrer tout l’intérêt que les partis politiques de la gauche et de l’écologie auraient à engager un débat de fond avec les syndicats et associations que vous êtes. Pour notre part, nous y sommes prêts ».
Nous sommes donc favorables à la multiplication des débats, nos militant.e.s sont prêt.e.s à s’investir dans des collectifs locaux car la discussion doit avoir lieu à tous les niveaux. Il faut aussi réfléchir à quelques évènements nationaux (pourquoi pas dans chaque région) pour ancrer davantage la démarche sur le terrain.
Pour donner une force matérielle aux propositions du plan de sortie de crise, il serait utile d’envisager des initiatives concrètes, des campagnes unitaires : sur la santé en poursuivant les actions ; sur la pauvreté et le chômage qui vont exploser à la rentrée. La convention citoyenne pour le climat a également mis en avant des propositions. Il y a celles que Macron a d’emblée refusé comme « la taxation des entreprises qui distribuent plus de 10 milliards d’euros de dividendes annuels à hauteur de 4% des dividendes versés ». Sur cette question comme sur d’autres que Macron et sa bande rêve d’enterrer, nous pourrions mener des campagnes communes.
Une discussion est nécessaire pour cela. Nous comprenons la volonté des auteurs du plan de crise de ne pas élargir leur cadre aux formations politiques. Nous ne proposons donc pas de le faire mais nos militant.e.s sont disponibles pour le travail citoyen nécessaire, le travail de mobilisation.
Faire un compte-rendu public de la réunion du 9 juillet est une excellente idée. Il peut aider à démultiplier les forces pour que chacune et chacun s’en saisisse au plan local. Si ce compte-rendu peut être partagé par les forces politiques, ce serait un plus !
Pour conclure, nous pensons que, même si ce n’est pas leur but initial, les propositions du plan de sortie de crise peuvent servir de socle à un accord de législature que nous souhaitons voir toutes les formations politiques de la gauche sociale et écologiste élaborer. Sans exclusive ni hégémonie des uns ou des autres. Un accord ne signifie pas un accord et un unanimisme sur tout, mais un accord est possible sur un plan de mesures essentielles pour engager les transitions sociales, écologiques, démocratiques ... et une dynamique de mobilisation indispensable à tout changement surtout quand on ne croit pas à l'homme ou la femme providentielle modèle 5ème république.