GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

À Gauche

Gauche commune, un groupe municipal à Nantes

Au cours du premier conseil municipal de Nantes, notre camarade Marlène Collineau (adjointe à la maire, chargée de la Santé) a annoncé la constitution du groupe "Gauche commune" regroupant 10 élu.e.s  de la Gauche démocratique et sociale, de Génération·s et du Parti communiste français. Ci-dessous la déclaration faite à cette occasion.

Une crise sans précédent

L’installation de notre conseil municipal et l’élection en son sein de notre maire Johanna Rolland, ainsi que de nos adjointes et adjoints, se déroulent dans un contexte particulier -cela a été dit plusieurs fois ce matin. La séquence que nous vivons souligne à la fois tous les dangers et les espoirs de notre temps. Alors que nous découvrons le prélude des conséquences d'une crise sans précédent, une crise sanitaire, économique, sociale, environnementale. Alors que chacune et chacun pourrait se replier, se renfermer, craindre,  nous avons vu des milliers de Nantaises et de Nantais se mobiliser, au moment même où la pandémie sévissait. Des Nantaises et des Nantais s’engager pour plus de solidarité et pour plus d’égalité. Comment ne pas penser aujourd'hui à celles et ceux qui ont rejoint la cellule Nantes Entraide pour aider, accompagner, se rendre utile ? Comment oublier ces dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, bien souvent dans l’ombre, mal rémunérés, qui ont tenu notre ville, notre pays debout tandis que nos repères vacillaient et qui, pour certains, commencent à craindre les licenciements et le chômage ? Je pense particulièrement aux salarié·e·s d'Airbus. À  l’occasion de l'installation de notre conseil municipal et comme élu·e·s, nous pensons aux soignants, aux caissières, aux fonctionnaires, aux ouvriers de l'agroalimentaire, aux transporteurs routiers et portuaires mais aussi aux militant·e·s associatifs et à toutes celles et ceux qui, à leur niveau, ont contribué à l'effort de production et de distribution, qui ont maintenu des liens, qui ont très concrètement permis à toutes et tous de continuer à vivre.

Une abstention record

Cette période particulière, la crise économique qui l’accompagne et qui s’amplifie désormais, nous oblige. Le fossé démocratique béant,  symbolisé dimanche dernier par un taux d’abstention de 70 % nous amène à faire preuve de grande humilité et de responsabilité. Dans tous les quartiers, nous avions pourtant applaudi les soignants ensemble, chaque soir. Nous continuons à être à leurs côtés dans les manifestations. À Nantes, la jeunesse a su se mobiliser pour le climat. Elle sait réclamer justice pour Steve Maia Caniço et nous le faisons avec elle. Partout, les habitantes et les habitants se font entendre autour des enjeux qui sont les nôtres : l'urgence sociale, l'exigence environnementale et l'impératif d'égalité. Et pourtant, ils votent de moins en moins. Cette réalité nous incite à repenser, demain encore plus, le lien aux citoyens, pour que toutes et tous aient les moyens de maîtriser leur destin, en ayant la possibilité d'agir vraiment, dans un partage concerté des responsabilités et des décisions qui les concernent.

Une bannière « Gauche Commune »

La confiance ne saura se décréter. Elle passe par des actes concrets. Notre première réponse -modeste- est la constitution d'un groupe rassemblant les élu·e·s communistes, de Génération·s et de la Gauche démocratique et sociale. Nous constituons désormais au sein du conseil municipal le groupe « Gauche Commune » composé de dix élu·e·s. C'est l'humilité face à un paysage politique éparpillé façon puzzle ainsi que les taux de participation que nous venons d'évoquer qui nous poussent à agir ensemble. C'est aussi la certitude de ce que la discussion est la base de notre engagement politique et qu'il est possible de construire un espace qui fasse vivre les convergences et nos combats communs.

Une ville populaire et accueillante

Ces six prochaines années doivent contribuer à ouvrir une trajectoire nouvelle pour une ville populaire et accueillante, avec un fil rouge, le programme approuvé par les Nantaises et les Nantais. Une ville populaire de toutes les transitions : sociale, démocratique, écologique. Nous voulons tout à la fois accueillir les futur·e·s nantais·e·s, améliorer la qualité de vie, répondre aux besoins immédiats et anticiper ceux de demain en terme de transports, de logements, de solidarité, de sûreté et de services publics.

Une révolution de nos modes de vies et de production

La crise sanitaire renforce nos combats. Nous voulons la coopération entre grandes villes plutôt que la compétition. Nous voulons faire primer la réponse aux besoins humains et à la préservation de l’environnement sur l'attractivité qui favorise la spéculation et les revenus financiers. Nous voulons agir pour relocaliser les productions alimentaires et industrielles en n'éludant pas les productions polluantes pour lesquelles il faut imaginer la conversion. Nous ne nous satisferons pas d'un monde qui nous permette ici de pianoter sur nos smartphones pendant qu'ailleurs des hommes, des femmes, des enfants en subissent les conséquences sociales et environnementales. Nous voulons assurer pour chacune et chacun le droit à la ville quels que soient ses revenus. C’est bien à une révolution que nous appelons. Une révolution de nos modes de vie, de production, de consommation, de déplacements. Le péril climatique sonne comme un rappel de cette nécessaire transformation. En aménageant la ville, en défendant et développant les services publics, en nous appuyant sur les bonnes volontés. nous pouvons y arriver.

Opposés à l'accaparement des richesses, des terres et du pouvoir par quelques-uns, nous sommes militant·e·s de la redistribution, de la juste répartition. Le désespoir des citoyennes et des citoyens est aussi une conséquence de leur incapacité à vivre dignement de leurs salaires. Nous le répétons : le travail doit payer. Des richesses sont créés chaque jour sur notre territoire -et c'est tant mieux. Ici, répondre aux besoins de chacun·e, c'est possible. Cela implique une autre utilisation de l'argent,  une responsabilisation des entreprises et des banques face aux enjeux sociaux.

Il nous faut construire  dans les actes une ville exemplaire dans la lutte pour la solidarité et le climat. Une ville accueillante, une ville de la culture, de la santé pour toutes et tous et de l'éducation populaire. Une ville du savoir partagé, une ville démocratique qui donne une place à chacune et à chacun.

Une opposition farouche au capitalisme

C'est une révolution contre les spéculateurs amis d'Emmanuel Macron dont notre ville a besoin. Les réponses capitalistes aux défis de notre temps, fondées sur une exploitation sans limite des êtres humains et des ressources naturelles et les rapports de domination minent les bases même d’une civilisation humaine. Pour financer 91 milliards d'euros de cadeaux fiscaux : suppression de l’impôt sur la fortune, de la taxe sur les dividendes, baisse de l’impôt sur les sociétés, crédit impôt compétitivité emploi, exonérations diverses et exemptions de cotisations sociales... les collectivités ont été mises au pain sec. Depuis 2013, cela représente une ponction de 13 milliards d’euros quand les actionnaires ont pu se verser près de 60 milliards de dividendes par an -un record en Europe ! À ce jeu-là, seuls les plus riches sont vainqueurs.

Une boussole : 323 engagements

Malgré ce contexte budgétaire difficile, la majorité municipale de gauche a conduit des politiques publiques justes : construction et rénovation de logements sociaux et étudiants, investissements dans l’éducation, tarification solidaire dans les transports et de l’eau, ouverture de sept-cents places en crèches, création de la maison Fumetti et, personne n'oubliera ce choix politique déterminant pour les femmes, ouverture de Citad'Elles.

Nous serons les artisans déterminés, au sein de notre majorité, de la poursuite de cette belle dynamique et de sa nécessaire accélération, avec une boussole, 323 propositions, mettant en cohérence les thématiques de santé, d’écologie, de solidarité et de sécurité. Quatre piliers qui forment le socle du contrat passé avec les Nantaises et les Nantais, qui nous conduira jusqu'en 2026, mettant l’humain et la planète au c?ur de nos préoccupations.

Madame la Maire, cher·e·s collègues,

Vous pourrez compter sur nous pour prendre toute notre part dans ce défi, avec toujours cette liberté de ton, celle qui favorise le débat d'idées, l'échange et la recherche du compromis, au service des Nantaises et des Nantais.

 

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