GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Réponse à Michel Rocard

PS: au Congrès, la minorité "devra se soumettre ou se démettre", avertit Michel Rocard

PARIS (AP) - L'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard appelle les socialistes à sortir de "la confusion" lors du prochain Congrès du PS au Mans: "au terme du Congrès, il y aura une minorité, qui devra se soumettre ou se démettre", lance-t-il dans le "Nouvel Observateur" paraissant jeudi.

"Le pire serait de rester dans la confusion", estime M. Rocard. "Il faut régler ce débat centenaire entre pseudo-marxistes et vrais réformistes".

"Nous aurions dû sanctionner ceux qui transgressaient nos décisions collectives lors du référendum" du 29 mai, estime-t-il. "Dorénavant, il faudra être ferme".

Et si Laurent Fabius et Jean-Luc Mélenchon l'emportaient lors du congrès, "ce serait un tremblement de terre". Si c'était le cas, "il faudra(it) peut-être envisager la création d'un nouveau parti".

"L'Europe est le lieu de l'alternative réelle à l'ultralibéralisme. L'avoir affaiblie" lors du référendum du 29 mai sur la Constitution européenne "est absurde, voire criminel", accuse Michel Rocard. "Des socialistes ont participé à cette faute, par cynisme, par opportunisme ou en s'illusionnant. Cette fois, il faut trancher".

Pour cela, il faut selon lui "être clairs dans nos têtes et dans nos textes. Il faut jeter à la poubelle ce patois marxiste qui fait écran à la réalité" et dire "qui nous sommes: des sociaux-démocrates européens".

"C'est le moment de nous affirmer", estime-t-il. Mais pour cela, il faut selon lui "un leader qui provoque, porte et argumente le changement" à la présidentielle de 2007. Celui-ci pourrait être le Premier secrétaire "François Hollande, s'il le souhaite. Ou Dominique Strauss-Kahn", ou "peut-être un autre. Nous avons presque deux ans".

Quant à l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, culturellement, ou politiquement, je ne le vois pas assumer l'aggiornamento idéologique du PS".

Michel Rocard n'a pas de mots assez durs par ailleurs pour Laurent Fabius, dont il juge la démarche "profondément opportuniste". "Le pari de Fabius est un calcul à court terme qui joue sur la peur des autres gauches et exagère leur influence".

AP

Commentaire sur les propos de Michel Rocard de ce 19 août!

Michel Rocard est le plus mal placé pour donner des leçons de discipline. En effet, alors que 100 % des socialistes, unanimement réunis à leur congrès de Dijon, en 2003, juraient, dans une motion particulière, solennellement, d'abroger la réforme Fillon sur les retraites , Michel Rocard, lui, en dépit des manifestants et de la majorité écrasante du peuple de gauche, soutenait publiquement de façon répétée, la scélérate réforme de Fillon qui repoussait les retraites à 65 ans et plus... De même que Rocard s'exprimait contre une loi sur les 35 h, etc... Il est vrai qu'au lieu d'être sanctionné, Michel Rocard a été promu par François Hollande et Dsk tête de liste aux européennes en 2004... Pour lui, s'opposer à 100 % des socialistes, est payant...

Mais le voilà qui veut être “ferme” avec ceux qui ont mené campagne pour le “non” le 29 mai, recevant l'appui de 59 % des électeurs socialistes, en dépit d'un vote interne qui apparaît de ce fait, pour le moins insincère et déphasé...

Rocard recommence avec les mêmes affabulations : “ce sera un tremblement de terre” si les “non” gagnent au congrès du Mans, et il appelle quasiment à la scission : “il faudrait peut-être envisager un nouveau parti”.

N'ayant rien compris, rien entendu, il ose encore affirmer que le “non” est “absurde, voire criminel” et accuse les socialistes qui ont permis cette magnifique victoire populaire du 29 mai de l'avoir fait “par faute, par cynisme, par opportunisme ou en s'illusionnant” en “jouant sur la peur des autres gauches en exagérant leur influence”.

Quel aveuglement ! Quel non respect de la majorité écrasante du peuple de gauche qui a voté démocratiquement “non” !

En tous les cas, Michel Rocard, soutien de François Hollande et de Dsk, ne laisse pas de choix démocratique au congrès du Mans : il veut faire triompher, comme s'il ne s'était rien passé, les partisans minoritaires du “oui” avec brutalité et insultes.

En face, avec le peuple socialiste, avec le peuple de gauche défendons la victoire du 29 mai et ses enseignements !

Pour cela, commençons par une motion commune de la gauche du Parti socialiste (Nm, Nps, Fm qui sont déjà proches et regroupent 37,5 % des voix) et travaillons à une alliance claire avec les “non” de Laurent Fabius, avec tous ceux qui veulent sincèrement entendre et tirer les leçons du 29 mai...

Il faut une autre majorité politique au congrès de Dijon que celle de Michel Rocard, et Dsk...

Ne laissons pas le Ps aux sociaux-libéraux, et autres blairistes et schroderiens...

Gérard Filoche, membre du Bn du Ps, D&S, «Pour une alternative socialiste»

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