GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

La revue DS L'infolettre

Refonder à gauche, vite !

Urgence économique et sociale : ces mots employés par François Hollande dans ses vœux sonnent juste. Malheureusement, le contenu des mesures annoncées n’est pas à la hauteur de l’ampleur du chômage. Quant à la déchéance de nationalité de très nombreuses voix s’élèvent pour refuser d’introduire cette disposition en restant fidèle à la position de la gauche et notamment aux déclarations de 2010 lorsque Sarkozy avait ouvert cette boite de Pandore.

Formation des chômeurs, développement de l’apprentissage : qui peut croire que cela relancera l’activité dans le pays, alors que ce qu’il manque aux entreprises, c’est de la demande ? Mais les salaires restent bloqués et les aides de l’État aux collectivités sont toujours en baisse. Or l’investissement public est plus que jamais décisif (par exemple pour tous les secteurs liés à la transition énergétique). Janvier verra des mobilisations sociales unitaires se développer sur le sujet, notamment dans la Fonction publique.

Refonder à gauche, c’est augmenter les salaires !

Le Président confirme aussi la « simplification » du Code du travail. Le patronat a reçu 40 milliards sans contreparties. Il n’a pas embauché. Ce serait la faute aux rigidités de la législation sociale ! Le Code du travail a déjà été « recodifié » en 2008, tous les assouplissements introduits depuis n’ont jamais fait baisser le chômage. Au contraire ! Qu’un gouvernement de gauche reprenne le discours patronal à ce sujet est stupéfiant. Qu’il se prépare à proposer un projet le 18 janvier nécessite une mobilisation pour le faire reculer.

Refonder à gauche, c’est améliorer le droit du travail et protéger l’emploi !

François Hollande ne prévoit donc aucune inflexion de sa politique, celle qui pourtant voue son quinquennat à l’échec. Le plus étonnant est qu’il semble croire que c’est le chemin à suivre pour être réélu. Quitte à désespérer le camp qui a permis sa victoire en 2012 : la gauche ! L’obstination de François Hollande et de Manuel Valls à inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution est éclairante : ils veulent donner des signes à la droite en imaginant que cela élargirait leur assise électorale. Ils imaginent même la possibilité de créer des apatrides avec la déchéance de nationalité de citoyens français, ce qui est inadmissible car contraire à la déclaration des droits de l’Homme. Tout cela les éloigne encore un peu plus de la gauche militante, celle sans laquelle la gauche ne gagne pas de combat électoral.

Refonder à gauche, c’est refuser la déchéance de nationalité !

Le premier secrétaire du Parti socialiste a déclaré qu’il fallait « rompre avec l’orientation qui est celle du PS depuis le congrès d’Épinay ». Certes le monde a changé depuis 1971. Mais le congrès d’Épinay a été celui de l’unification des socialistes et de l’adoption d’une stratégie d’union de la gauche. Est-ce avec cela qu’il faudrait rompre ? C’est ce que l’on peut craindre quand J-C Cambadélis appelle dans le même temps « le centre à rompre avec la droite ». Or nul ne doit oublier que le centre n’est « ni de gauche, ni de gauche ». F.Bayrou, tout comme A. Juppé, est de droite. Quel contenu Cambadélis entend-il donner à cette « alliance populaire » pour « dépasser le PS » ? Pas question de renouer avec la stratégie dite de « troisième force » de G.Mollet qui a conduit la SFIO à 5 % des voix lors de la présidentielle de 1969 !

Refonder à gauche, c’est rassembler la gauche sur une plateforme !

La gauche ne doit pas se résoudre à un duel droite-extrême droite en 2017. Mais pour cela, la gauche doit se refonder. Il y a urgence. Toutes celles et tous ceux qui sont attachés aux grandes valeurs de la gauche, et qui contrairement à ce que pense Manuel Valls ne s’égarent pas, doivent se mettre au travail. Il faut dans les mois qui viennent élaborer ensemble une plateforme commune de la gauche, indispensable pour une future majorité parlementaire aux législatives de 2017. C’est nécessaire dès aujourd’hui pour rassembler dans l’action et indispensable pour rouvrir des perspectives. Sur cette base, il sera alors possible d’organiser des primaires ouvertes à toute la gauche pour désigner un candidat unique de la gauche aux présidentielles. Ainsi 2016 sera une année utile !

Document PDF à télécharger
L’article en PDF

Inscrivez-vous à l'infolettre de GDS

La revue papier

Les Vidéos

En voir plus…