GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Elections législatives

Quelques échos de la campagne NUPES (31,76, 88, 44)

Nous publions ici quelques échos de campagne NUPES que nous ont envoyés les correspondants locaux de la GDS (ils ont été publiés dans le numéro 295 de Démocratie&Socialisme).

Haute-Garonne : dynamique unitaire pour un avenir en commun

C’est sous un soleil radieux que, deux jours après la signature de l’accord national, une conférence de presse était organisée à Toulouse pour présenter les candidates et candidats de la NUPES dans département.

Il y avait comme une ambiance de retrouvailles, voire de réconciliation ; tous se demandant déjà pourquoi on était resté « fâché » si longtemps. Non pas que toutes les différences aient été effacées d’un seul coup, mais ce qui s’affichait là, c’était une confiance nouvelle, réciproque, partagée et pour tout dire enthousiasmante, dans notre capacité à avancer ensemble et construire des réponses communes sur les questions encore sensibles.

Les vertus de l’union

Sur cette terre de gauche, où Jean-Luc Mélenchon a atteint un score de 25,8 % lors du premier tour de la présidentielle – un point derrière Macron –, l’enjeu est d’effacer ce qui s’était passé en 2017 où LREM avait gagné neuf circonscriptions sur dix.

Sur ces dix circonscriptions, la répartition nationale NUPES en a attribué six à l’Union populaire, une à Génération.s, une à EELV et deux au PS. Pas de circonscription au PCF, mais les militants communistes sont en général présents. Des directions de campagne pluralistes ont été mises en place dans la plupart des circonscriptions – réunions auxquelles la GDS participe partout où elle est présente.

Non seulement les équipes militantes s’étoffent par regroupement des diverses forces jusque-là dispersées, mais également par l’arrivée de nouveaux et de nouvelles – dont beaucoup de jeunes –, qui continuent à rejoindre la dynamique. Distributions de tracts, réunions publiques, porte-à-porte : toutes ces initiatives menées conjointement sont l’occasion de faire connaissance, de s’écouter les uns les autres défendre les points clefs du programme et, chemin faisant, de se reconnaître comme participant du même combat avec nos histoires et nos profils différents.

L’arrivée du Programme partagé a été un moment fort. Soulagement : pas de formules vides, ménageant chèvres et choux, non ! Des points « soumis à la sagesse de l’Assemblée », dont certains groupes d’action pluralistes se disent déjà qu’ils pourraient s’en saisir pour continuer le travail collectif après le 19 juin.

Bien sûr, il peut y avoir ici ou là quelques sections ou militants qui mettent plus de temps à monter dans la barque. Mais la seule véritable ombre au tableau haut-garonnais, c’est la difficulté rencontrée dans la circonscription pyrénéenne où le député PS sortant, investi par la NUPES, rechigne à s’afficher comme tel, très mal conseillé en cela par Carole Delga, son actuelle directrice de campagne, qui ne cache pas, ici comme ailleurs, son opposition à cet accord pourtant historique.

10e circonscription de Seine-Maritime (76) : un suppléant bien implanté

Arnaud Mouillard est le suppléant de Véronique Bérégovoy, titulaire EELV retenue dans l’accord de la NUPES. Âgé de 42 ans, il est père de trois enfants.

Éducateur spécialisé auprès d’enfants en situation de handicap, il a notamment accompagné des jeunes gens porteurs de trisomie 21 à Cany Barville, ainsi que des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et leurs aidants dans le Pays de Caux. Il a également été directeur du Centre de loisirs de Motteville.

Membre d’aucun parti politique, mais proche de la Gauche démocratique et sociale (GDS), il est élu à Yvetot dans la majorité municipale et au conseil communautaire d’Yvetot Normandie depuis 2020. Il est également Vice-président de la Mission locale Caux - Seine - Austreberthe.

Il aime rappeler que son père, parti trop tôt, était ouvrier et a pu prendre sa retraite à 60 ans, et même un peu avant, grâce à François Mitterrand. Rien de surprenant donc à ce que, dans la campagne, il insiste avec force sur le fait qu’« aujourd’hui, nous avons besoin de député(e)s de la NUPES pour s’opposer à la réforme injuste de la retraite que veut Macron et au contraire pour permettre la retraite à 60 ans, comme en 1981, car c’est parce que l’on travaille moins longtemps que l’on vit plus longtemps ».

Il ajoute : « Nous avons besoin de député(e)s de la NUPES pour protéger le pouvoir d’achat et mieux redistribuer les richesses, pour faire en sorte que l’accès à la santé soit une réalité, pour préserver l’environnement et notre cadre de vie ».

Vosges (88) : Terre de mission et de conquête

Depuis des décennies, la droite « classique » règne en maître dans ce département découpé en quatre circonscriptions détenues par le RPR, puis l’UMP et maintenant LR. Il y a bien eu deux incursions du PS : avec Christian Pierret – issu du CERES, puis ministre de Mitterrand, pour finir social-libéral bon teint – à Saint-Dié-des-Vosges dans les années 1980, et Christian Franqueville – député dans la 4e circonscription, de 1997 jusqu’au scrutin de 2017 où il a échoué après avoir demandé en vain l’investiture macroniste. Mais le département reste bel et bien aux mains de la droite. Au conseil département, on dénombre un seul binôme de gauche sur 34 élus !

Il faut dire que notre camp se déchire depuis la nuit des temps, proposant régulièrement des candidats PS et PCF, mais pour avoir in fine des scores décevants. Quant au RN, il ne parvient jamais à dépasser la barre des 17-18 % avec des candidats peu implantés.

Le département est essentiellement rural avec une faible densité (62 hab./km²) et deux villes de plus de 10 000 habitants.

Une fenêtre de tir

Le 1er tour de la présidentielle a donné 32 % au RN, 25 % à LREM et 16 % à la France insoumise (LR faisant 4,90 %). Le Pen a obtenu la majorité au 2d tour. Les législatives s’annoncent donc cruciales pour la majorité de droite. D’autant plus que la NUPES fait son apparition d’une belle manière avec des candidatures unies et pas de dissidence.

Pour la Nouvelle Union populaire, la situation est la suivante : trois circonscriptions pour la France insoumise et une pour EELV. La FI avait accepté localement que le PCF obtienne une circonscription. Cela n’a pas été possible car, au niveau national, il y avait la volonté de ne pas déroger à l’accord sur le nombre de circonscriptions dévolues aux communistes (70) et que le PCF a préféré présenter ses candidats dans des circonscriptions moins « confidentielles ».

L’effort de la GDS est ici de fédérer les quatre circonscriptions et manifester aux yeux des électrices et des électeurs une unité sans faille, qui n’a pas de précédent dans le département. Des réunions unitaires se mettent en place, ainsi que des actions de terrain, avec la difficulté que pose un mouvement « gazeux » et sans maillage local, alors que de nouveaux militants veulent travailler collectivement.

En ce qui concerne le PS, c’est simple : il est en état de mort cérébrale. Les trois ou quatre dirigeants fédéraux ont voté contre l’accord de la NUPES et tentent une timide incursion dans une circonscription avec un candidat socialiste qui refuse de se présenter comme tel.

Des anciens adhérents PS nous contactent pour avoir des infos, voire pour nous rejoindre dans la campagne. La GDS souscrit bien entendu à ces demandes et les encourage. Sitôt les élections passées, une structure départementale de gauche, qui reste à définir, verra assurément le jour.

C’est dans la 4e circonscription que les chances de gagner sont les plus fortes. Une équipe de campagne bien structurée, des opérations de porte-à-porte qui se multiplient et des réunions publiques qui plaisent... Avec une dynamique de gauche, un binôme populaire devrait pouvoir s’imposer.

Loire-Atlantique (44) : effacer juin 2017

Dans le département, les dix députés sortants sont de la majorité présidentielle. Avant même la conclusion de l’accord national fondant la NUPES, des rencontres unitaires de toute la gauche avaient commencé à s’y tenir. Écologistes, communistes, socialistes, insoumis, municipalistes… aucune organisation n’avait décliné l’invitation. Toutes et tous s’accordaient sur la nécessité d’un cadre unitaire, sur l’attente vis-à-vis des discussions nationales pour aboutir à un accord.

Sur les dix circonscriptions, l’équilibre des candidatures entre les différentes forces de gauche ressemble à ce que nous avions imaginé : une candidature PS, une pour le PCF, deux pour le Pôle écologiste et six pour l’Union populaire (incluant une candidate du POI, particularité de la Loire-Atlantique !). Quelques candidatures dissidentes sont toutefois à déplorer : une PS, deux GRS et une UDB. Désormais, les campagnes sont lancées dans chaque circonscription, sur une dynamique de rassemblement : conférence de presse des dix candidats de la NUPES, meeting et pique-nique festif, pour regagner des députées et des députés de gauche en Loire-Atlantique et les envoyer à l’Assemblée voter des lois à même de changer la vie des salariés !

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