GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Elections législatives

A Pau, la victoire est possible

Cette circonscription de plus de 100 000 habitants rassemble pour l’essentiel une partie de la ville de Pau et trois villes de plus de 10 000 habitants : Billère, Lons et Lescar. Le reste est composé de 17 communes que l’on peut qualifier de rurbaines.

Depuis plusieurs mois, le réseau local de l’appel « 2022 en commun » rassemblait plusieurs centaines de soutiens pour réclamer une candidature commune de toute la gauche, un pacte de législature, une candidature commune dans chaque circonscription. En parallèle à la démarche de la Primaire populaire, une réunion publique animée par Gérard Filoche, Noël Mamère et Anna Agueb a rassemblé, à Billère, 150 personnes dans un cruel contexte de division avant le premier tour de la présidentielle.

Une tradition locale d’unité

Fin février, le maire de Billère, Jean-Yves Lalanne, membre de la Gauche démocratique et sociale, avec les signataires du serment de Romainville initié par François Dechy, maire de Romainville, prennent acte de la dispersion à la présidentielle. Il appelle, avec le mouvement de la GDS, à voter pour le candidat le mieux placé, Jean-Luc Mélenchon. Il lui accorde son parrainage, ainsi que plusieurs autres maires du Béarn.

En mars, le maire de Billère affiche de nouveau son soutien à Jean-Luc Mélenchon, comme en 2017, lors d’un meeting avec Alexis Corbières, Laurence Guette et Raquel Garrido.

Parallèlement, ceux qui s’appellent entre eux « les unitaires » ont commencé à construire « une candidature d’union de toutes les gauches sociales et écologistes ».

La place politique occupée par Jean-Yves Lalanne, maire de Billère, vice-président de l’agglomération paloise et principal opposant, reconnu comme tel, à François Bayrou, lui donne toute légitimité pour représenter la gauche lors de cette élection.

Sa suppléante sera Stéphanie Maza (PS), présidente du groupe de gauche au Conseil départemental ayant conservé l’an dernier le canton de Pau 1 face à la députée sortante MoDem, figure locale cumulant près de cent années de mandats locaux et nationaux. Cette ancienne socialiste qui a gravi les échelons du pouvoir local à l’ombre d’André Labarrère a quitté le PS après le décès du maire historique de Pau pour rejoindre quelques mois après… François Bayrou et le MoDem !

Une dynamique unitaire prend forme et, peu avant l’annonce de la création de la NUPES, les deux candidats annoncent leur intention de se présenter « Pour l’Union des gauches populaires sociales et écologiques ». Mais l’UGPSE est bien conçue comme transitoire.

L’accord NUPES décliné localement

Depuis plusieurs semaines, les discussions avec les groupes d’actions de la France insoumise aboutissent à considérer la candidature de Jean-Yves Lalanne comme conforme au projet de l’Union populaire. Mais cette investiture n’est pas confirmée. Les discussions nationales engagées entre la FI-UP et les socialistes, ainsi la position de la majorité du Conseil national du PS écartent petit à petit les objections de certains contre la candidate suppléante. Celle-là même qui, on l’a vu, a gagné dans le cadre d’un regroupement unitaire, face à la candidate bayrouiste, aux élections départementales en 2021 !

La première circonscription, attribuée au quota FI, fait l’objet, comme quelques autres circonscriptions, de discussions entre la GDS et la FI-UP. À l’issue de la convention nationale d’Aubervilliers, Manuel Bompard confirme l’investiture de Jean-Yves Lalanne.

Un front très large

Dès lors, l’unité formelle libère l’espace politique et une douzaine d’organisations plus ou moins implantées soutiennent le duo de la NUPES : la FI, EELV, le PCF, le PS, Ensemble!, la GDS, Génération.s, Génération Écologie, Nouvelle Donne, Place Publique, le POI, le Partit Occitan. Leur soutien est mentionné clairement sur tous les documents de campagne : tract de masse tiré à 60 000 exemplaires, circulaire électorale et bulletin de vote, ainsi que le journal de campagne de douze pages diffusé à 65 000 exemplaires.

Depuis de nombreux militants de toutes ces organisations quadrillent la circonscription dans une fraternité sans réserve.

L’électorat de gauche n’oublie pas que durant plus de quatre mandats consécutifs, le PS avait fait élire une députée. Perdue en 2017 à cause du fractionnement de la gauche qui n’avait pu accéder au second tour (les candidatures FI et PS avaient fait un score quasi-identique de plus de 10 %), la circonscription peut être reprise aux macronistes. L’accès au second tour est en tout état de cause pratiquement assuré grâce à l’union, grâce à la NUPES qui s’impose comme la seule alternative.

L’espoir d’une majorité à l’Assemblée, ou au moins de battre la députée playmobil macroniste, porte une réelle dynamique. Les éléments du front commun sont en tout cas réunis pour gagner.

Mais il reste quelques semaines de campagne… et à dépouiller les votes des 12 et19 juin !

 Cet article de notre camarade Gilles Navarro a été publié dans le numéro de mai de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

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