GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Pour un « choc salarial » immédiat !

Dans toute la campagne présidentielle, la GDS défendait un Smic à 1 800 euros brut, Fabien Roussel à 1 900 euros brut, Yannick Jadot à 1 500 euros net, Jean-Luc Mélenchon à 1 400 euros net et Olivier Faure, au nom du PS, à 1 400 euros. La NUPES défend désormais un Smic à 1 500 euros net.

Instauré par une loi du 2 juillet 1970, le Smic a 47 ans en 2022. C’était l’époque de l’après-Mai 68 où le salaire minimum avait été augmenté de 33 %, mais, depuis cinquante ans, le patronat et les gouvernements a son service ne cessent de le rogner et contester son principe-même. Et pourtant, le Smic existe dorénavant dans 21 pays européens, à commencer par l’Allemagne qui s’en est dotée en 2015.

1900 euros bruts !

Le Smic est l’outil indispensable pour assurer la protection des salariés les plus vulnérables et joue un rôle décisif dans la lutte contre les inégalités. Avec les salariés, nous n’avons de cesse de combattre pour renverser cette tendance, imposer un légitime rattrapage – d’autant plus impérieux que l’inflation est de retour –, et pour revenir à une redistribution des richesses plus favorable à celles et ceux qui les produisent,.

La CGT revendique 2 000 euros brut, Solidaires 1 700 net ; la CFDT, FO et la CFTC demandent des hausses substantielles, mais ne les chiffrent pas. C’est pourquoi les partis politiques de gauche au pouvoir devront, selon nous, à la GDS, introduire une rupture. Pas seulement un « coup de pouce », mais une véritable rupture de façon à créer un « choc salarial » et affirmer ainsi la volonté de faire récupérer 300 euros par salarié sur les marges florissantes des entreprises et des profits.

Il nous semblait, à la GDS, au vu de ces données, qu’une hausse de 1 800 euros brut s’imposait. C’était la revendication de la CGT au moment où nous l’avons formulée, il y a six ans. Mais l’actualité et l’inflation nous poussent maintenant au mot d’ordre de 1 900 euros bruts. Nous formulons le Smic en brut et pas en net, car cela donne mieux à voir la réalité du salaire dans sa totalité : direct et indirect.

Jean Luc Mélenchon, il y a quelques jours, est passé de 1 400 à 1 500 euros net, puis le Programme partagé de la NUPES s’est accordé sur ce point, ce qui fait a peu près un Smic à 1 900 euros bruts. Non content de faire consensus dans notre camp politique, ce mot d’ordre correspond aux attentes actuelles des salariés.

300 euros pour tous !

300 euros pour tous comme augmentation uniforme, c’est conséquent, à la fois substantiel et « raisonnable ». Cela change la donne en faveur des salaires. Les augmentations uniformes ont cet énorme avantage d’être lisibles pour tous, et de réduire l’écart entre les salaires.

Il faut dans le même temps imposer par la loi que les minima conventionnels soient automatiquement relevés par la hausse du Smic. Ce qui pousse à une renégociation des conventions collectives dont les deux tiers sont en retard. C’est l’État qui a la responsabilité légale d’étendre les conventions, ce qui lui permet de veiller à la revalorisation globale des grilles de salaires, niveaux, coefficients et échelons.

Les métiers dit de « première ligne », les plus pénibles physiquement et mentalement, doivent être revalorisés par ces négociations, l’État ne se substituant pas à tous les employeurs et actionnaires, mais leur faisant comprendre la nouvelle donne.

Choix politique(s)

Évidemment, cela impose d’augmenter en proportion le point d’indice pour les fonctionnaires, les pensions des retraités, et les différents minima sociaux.

Aucune retraite ne doit être inférieure au Smic. Et elles doivent être ajustées sur les prix et les salaires ; de façon générale, les salaires doivent être indexés sur les prix, ce qui est une arme contre l’inflation.

Et le principe d’un salaire maximum inférieur à vingt Smic (pour commencer) doit faire partie de cette panoplie redistributive.

Cela s’accompagne de l’égalité salariale femmes-hommes, qui doit être imposée en moins d’un an par un système d’obligations, de contrôles et de sanctions, avec une inspection du travail renforcée.

C’est un choix politique de cesser les aumônes, les « primes » éphémères façon Macron, les « participations » hasardeuses, les « intéressements » bidons. Tout travail mérite salaire et c’est le travail dont on rétablit la valeur ! C’est le choix de reprendre sur les dividendes, de faire reculer le talon de fer de la finance et de mettre un terme à ses trop longs et trop insupportables pillages.

Cet article de notre camarade Gérard Filoche a été publié dans le numéro de mai de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

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