Pour un gouvernement NFP (Edito de D&S 320)
Lucie Castets Première ministre !
Nous reproduisons ici l'éditorial de Démocratie&Socialisme (D&S n° 320 de décembre 24), la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).
Et de nouveau, Macron, hors sol, s’est adressé aux Français.es en accusant les autres de créer le chaos ! Lui qui, après les européennes, a dissous dans la précipitation, spéculant sur la division de la gauche, et en ouvrant les portes du pouvoir au RN ! La démocratie exigeait de nommer un.e Premier.e ministre issu.e du NFP. L’enseignement des récentes législatives, c’est bien le rejet majoritaire du RN et la confirmation du refus de l’orientation du Président. Son choix d’imposer le LR Michel Barnier à Matignon avait pour fonction de trouver un accord minimal avec l’extrême droite afin de poursuivre sa politique au service des plus riches et des grandes entreprises.
Barnier tombé, Macron manœuvre
Le gouvernement Barnier voulait poursuivre la casse des services publics et de la Sécu, tout en faisant payer la facture aux salarié.es et aux retraité.es. Le RN, courtisé comme jamais par la droite, a craint de perdre la partie de son électorat la plus mécontente des mesures d’austérité de Barnier. Il a en conséquence préféré voter la motion de censure de la gauche.
Et, de nouveau, Macron refuse de nommer Lucie Castets à Matignon. La communication de l’Élysée distille certains noms. Sébastien Lecornu, ancien du Bureau national de l’UMP, pourrait stabiliser les relations avec les LR tout en continuant de tisser des convergences avec le RN. François Bayrou, qualifié, lui, de centriste pour les besoins de la cause, a parrainé la candidature de Marine Le Pen. Durant plus de 40 ans, sa vie politique locale a été basée sur les alliances avec le RPR-UMP-LR, et sur un opposition farouche à la gauche. À Pau, il est à droite toute et il donne des leçons de rassemblement à Paris. Mais il n’a aucune capacité à fédérer au-delà de lui-même. Et cela, même si Bernard Cazeneuve – dont le nom réapparaît pour diviser la gauche – lui a prêté allégeance, dans l’espoir qu’un strapontin ministériel le sorte de l’ombre.
Pour un gouvernement NFP !
La démission de Macron ne réglerait pas le problème de majorité à l’Assemblée. Que la Ve République s’effondre serait certes une bonne nouvelle. Mais cette solution institutionnelle prendrait du temps et n’exonère pas d’une solution politique immédiate débouchant sur un gouvernement stable. L’élection présidentielle doit être évidemment préparée, mais avec une candidature commune. C’est pourquoi la Gauche démocratique et sociale soutient toutes les initiatives qui vont dans ce sens.
Il n’y pas d’autre issue immédiate à la crise politique que la nomination d’une Première ou d’un Premier ministre de gauche, et la formation d’un gouvernement du Nouveau Front populaire. Ses premières propositions devraient porter sur l’abrogation de la réforme des retraites, la hausse immédiate du Smic à 2 000 euros brut, la taxation des superprofits et un véritable impôt sur la fortune. Sur tous ces sujets, les députés du NFP ont montré leur capacité à trouver des majorités au Parlement. La voie est étroite, mais c’est la seule réaliste !
Mobilisation sociale et construction des comités NFP
C’est là la pression la plus efficace à exercer sur Macron ! La situation sociale difficile que le pays traverse peut favoriser les mobilisations syndicales. Elles auront besoin d’un débouché politique. La préservation des services publics, un plan d’urgence contre les suppressions d’emplois envisagées, tout comme un moratoire sur les licenciements économiques : tout ceci ne peut être entendu que par le NFP. Et la fragile union de notre camp au sommet a besoin de soutien à la base, avec des comités dans les circonscriptions, les villes, les territoires. Il faut construire ces comités du NFP pour rassembler toutes celles et tous ceux qui, au-delà de leurs différences légitimes, souhaitent mettre fin au règne de la finance, construire une société plus égalitaire et préserver la planète.