GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Elections européennes

L’Europe qu’on aime : verte et ouverte !

Dans le dernier article de cette série, Christakis Georgiou revient brièvement sur les propositions de GDS en matière d’environnement et d’internationalisme pour les élections européennes. Il serait bien entendu impossible de définir un socle de propositions concernant la politique européenne qui ne comprenne pas ces deux dimensions très présentes dans le débat politique ces dernières années : l’écologie et les rapports de l’UE avec le monde extérieur – en particulier avec les migrants.

La question de la transformation de nos modes de production dans un sens respectueux de l’environnement n’est évidemment pas un sujet spécifiquement européen. Mais l’Europe a un rôle à jouer qui pourrait s’avérer capital dans ce domaine. Quant à la question de l’accueil des migrants, elle ne peut se résoudre qu’à l’échelle du continent, même si les gouvernements de l’UE sont responsables de la prétendue « crise des réfugiés », en raison de la course à l’échalote démagogique dans laquelle ils se sont lancés.

Pour la transition énergétique et écologique

La GDS défend l’idée d’un budget fédéral d’investissement substantiel. Ce budget permettrait de faire reculer la concurrence fiscale et de (re)mettre à contribution le capital et les riches contribuables.

Ce surplus de recettes fiscales permettrait de relancer l’investissement public, qui ne cesse de diminuer depuis trente ans en Europe. Or, l’investissement public est la clé de la transition énergétique. Celle-ci nécessite d’investir dans des projets de long-terme pour accroître l’efficience énergétique des bâtiments, faire reculer l’usage de la voiture personnelle en promouvant les transports collectifs et faire monter en puissance les énergies renouvelables – un ensemble de mesures que les investisseurs privés ne prendront jamais à bras-le-corps, obsédés qu’ils sont par la rentabilité de court-terme de leurs investissements.

Il faut donc faire avancer l’idée que l’UE doit financer par des impôts fédéraux une sorte de « Green New Deal » européen où le surplus d’investissements publics européens irait d’abord soutenir la transition énergétique.

Pour une Europe ouverte

L’autre grande question qui concerne spécifiquement l’Union européenne est la question migratoire. Cette question a provoqué d’énormes tensions entre États-membres qui se sont surtout entendus pour faire tout leur possible pour tenir à distance les migrants et les demandeurs d’asile qui tentent de franchir la Méditerranée au péril de leur vie pour trouver refuge en Europe.

Depuis quelques années, la Méditerranée s’est transformée en un énorme cimetière où gisent les corps inanimés de dizaines de milliers de migrants dont les embarcations n’ont pas réussi la traversée depuis l’Afrique du Nord. De même, des milliers de personnes sont parquées dans des camps de détention en Grèce et en Italie parce des États européens refusent de les accueillir dignement. Pire, l’Union européenne a externalisé l’accueil de millions de réfugiés en Turquie en passant un accord avec le régime d’Erdogan en 2015 contre une aide financière importante – alors que tout le monde sait que les droits humains ne sont plus respectés dans ce pays et que le traitement réservé à ces réfugiés est loin d’y être digne.

Pour remettre à l’endroit cette situation, il faut revoir la politique d’asile européenne en l’unifiant. Cela implique une politique unique (avec des critères moins restrictifs et des procédures communes pour traiter les demandes d’asile) qui passe par la fin du système dit de Dublin qui oblige les demandeurs d’asile à faire leur demande dans l’État de l’Union dans lequel ils sont arrivés. En clair, une fois qu’un demandeur d’asile arrive en Europe, il devrait pouvoir choisir où déposer sa demande et une fois l’asile obtenu, il devrait pouvoir librement choisir l’État-membre dans lequel il résidera. Un fonds commun devrait financer cette politique pour éviter que certains États supportent un coût disproportionné lié à l’accueil des demandeurs d’asile.

Dernier élément : la Turquie devrait être retirée de la liste des pays dits « sûrs » de l’Union. Cette liste fait le tri entre les États vers lesquels des réfugiés peuvent être renvoyés et les autres. Un pays « sûr » selon ce classement permet à l’Union de justifier le fait de ne pas accepter sur son sol des personnes qui s’y trouvent, avec l’argument que ce pays devrait les prendre en charge et que leurs droits y seront respectés. À l’heure où les dirigeants européens expliquent sans sourciller que le régime d’Erdogan viole les libertés et les droits humains, la Turquie continue d’être considérée comme « sûre », ce qui permet à l’Union de refuser d’accueillir les réfugiés syriens et irakiens, en route vers l’Europe, qui transitent par ce pays.

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