En France, les seuls thèmes qui émergent dans les médias sont le conflit au Proche-Orient, la loi sur l’immigration et l’insécurité. Le tout dans un climat nauséabond où l’extrême droite dicte le tempo de l’agenda médiatique et où le gouvernement se droitise sans cesse. La gauche subit cette situation en étant jusqu’à présent divisée. Le choc économique et social qui se prépare nécessite un sursaut unitaire.

Les Etats-Unis ont eu une forte inflation avec un problème d’offre pour répondre à la demande créée par l’administration Biden tandis que l’Europe a eu une forte inflation du fait du choc énergétique (concomitant à  la guerre en Ukraine) et de la course au profit, notamment des groupes agro-alimentaires et de a grande distribution. D’où une inflation frappant la grande majorité de la population.

En France comme en Europe, la hausse des taux d’intérêt a arrêté les projets immobiliers et rendu plus difficile l’accession à la propriété des plus jeunes. Ceci se combine avec la crise de production de logements depuis le début des années 2020. L’annulation ou le report des projets d’investissement dans les entreprises s’accumule, ce qui n’augure rien de bon pour l’emploi.

Le social et les salaires sacrifiés

Au lieu de traiter les sujets de fond, le gouvernement veut, par exemple, durcir la possibilité pour un salarié de contester son licenciement. La liste est longue avec la réforme des « abandons de poste », la diminution de la durée d’indemnisation des chômeurs de plus de 55 ans, la volonté de réduire le volume des ruptures conventionnelles, la réforme des retraites qui prolonge la carrière des plus âgés.

Avec l’insuffisante hausse des salaires - toujours non indexés sur les prix - la perte de pouvoir d’achat pèse sur la consommation des ménages. Le gouvernement poursuit dans cette voix en refusant un coup de pouce au Smic en limitant sa revalorisation à 1,7% au 1^er janvier 2024.

Ralentissement économique et social en berne …

Résumons : un moteur d’investissement qui se grippe, des carnets de commandes qui se réduisent, une consommation qui fléchit, un marché de l’immobilier qui se déstructure. Après avoir baissé les impôts des plus riches et des grandes entreprises, le gouvernement  cherche une fois de plus à  réduire des dépenses publiques pour équilibrer le budget de l’État. Ce cocktail est porteur d’un ralentissement économique - désastreux à terme - avec des conséquences sociales importantes.

L’attaque des droits sociaux par les gouvernements successifs du Président Macron a amplifié les problèmes. Mais Macron s’obstine dans la même voie.

Le taux de chômage repart à la hausse, le nombre d’entreprises qui font faillite a dépassé le rythme d’avant la crise Covid. Le nombre d’enseignes qui ont fait faillite est également préoccupant et vide les centres-villes d’activités. Le groupe Casino est entré dans une phase de ventes à la découpe extrêmement inquiétante pour les 50000 salariés en France avec la complicité du Ministre de l’économie.

… ou rebond et sursaut avec une gauche unie 

Les formations de la gauche sociale et écologiste doivent proposer des remèdes avec notamment le rééquilibre du partage de la valeur ajoutée dans les entreprises, le renforcement des droits syndicaux. La réforme des impôts doit aller bien au-delà du rétablissement de l’ISF pour avoir des ressources financières aptes à répondre aux besoins de la population et à la bifurcation écologique. Proposer un retour aux sources dans la gestion de la Sécurité sociale avec les assurés qui autogèrent leurs caisses et non le gouvernement devrait s’imposer.

De nombreuses autres propositions figurent dans le programme partagé de la NUPES. Elles doivent être portées dans l’unité.

La question de l’indépendance de la Banque Centrale Européenne reste fondamentale. Elle ne répond pas aux besoins en termes de politiques publiques pour réaliser une politique économique répondant aux besoins. Les élections Européennes peuvent être le moment de remettre le sujet sur la table.