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La GDS 44 et les sénatoriales : unité, mode d’emploi

Les élections sénatoriales de septembre 2024 ne passionnent pas la population. Pourrait-il d’ailleurs en être autrement ? Cette élection en effet repose sur les grands électeurs, élus des conseils municipaux et des personnes désignées par les partis politiques se présentant à cette élection.

Néanmoins, ce scrutin intervient dans un contexte où le Sénat voit son rôle amplifié au regard d’une Assemblée nationale où les macronistes ne détiennent pas la majorité. Et dans ce contexte, il n’est pas anodin que l’opposition au Sénat ne soit pas conduite exclusivement par la droite des Retailleau &?Co sous emprise du RN. La NUPES a donc un intérêt certain à se renforcer au Sénat.

Irresponsable division

Mais elle n’en a pas pris le chemin. Le PS a préféré négocier avec ses alliés historiques, le PCF et EELV, excluant la France insoumise, qui souhaitait obtenir un poste de sénateur au plan national, revendication qui aurait pu et dû être satisfaite.

Or, ces mauvaises manières de procéder sont des coins enfoncés dans la NUPES qui reste le seul cadre de rassemblement unitaire dans le champ de la gauche et de l’écologie. Alors que la NUPES devrait se rassembler dans toutes les élections intermédiaires à venir afin de faire front au macronisme, à la droite dure et au RN pour préparer les présidentielles de 2027, elle s’enlise dans des batailles d’appareil. La Loire-Atlantique n’y a pas échappé.

Deux listes – l’une PS/PCF, l’autre EELV/ Ensemble sur nos territoires – se sont d’abord déclarés. Constatant la faille, l’ancien président socialiste du Conseil départemental soutenu par le maire de Saint- Nazaire s’y est engouffré. Il a lancé sa propre liste sous le prétexte que les territoires ruraux n’étaient pas suffisamment bien représentés par les deux premières listes déclarées. Puis il a publiquement situé sa candidature comme étant « au-dessus des partis », référence au macronisme qui s’explique par la provenance de ses soutiens : des hollando-cazeneuvistes, résolument hostiles à la NUPES et décidé sà la faire perdre en exploitant ses faiblesses. La FI, de son côté, a présenté sa propre liste, la justifiant par l’absence d’accord national à gauche.

Quatre listes dans un département où la gauche compte trois sénateurs sur cinq : une concurrence absurde pouvant conduire à la perte d’un poste au profit de la droite confortant la tête de liste LR , la sénatrice Laurence Garnier, éternelle candidate malheureuse à la mairie de Nantes et pendant féminin de Bruno Retailleau et d’Éric Ciotti.

Refuser l’inacceptable

Comment accepter cette cacophonie alors qu’Emmanuel Macron inflige de nombreuses souffrances au pays ? Sous sa conduite, les Françaises et les Français subissent un profond et inquiétant recul de leur modèle social.

Les mauvais coups se sont abattus sur les salarié.es avec une série de contre-réformes mettant en cause d’importantes conquêtes sociales : recul de l’âge de départ à la retraite, affaiblissement des protections individuelles et collectives par la casse du Code du travail, dynamitage des droits des chômeurs aggravant leur précarité. Le pouvoir d’achat est en berne, miné par l’inflation.

Malgré un grand battage médiatique autour de la Convention citoyenne sur le climat (CCC) dont les principales mesures ont été repoussées par Emmanuel Macron, l’État a été condamné pour inaction climatique en 2021.

Sous sa présidence, les libertés publiques ont reculé en France : atteinte au droit de manifester par l’utilisation répressive et disproportionnée des forces de police, menace contre certaines associations comme la Ligue des droits de l’Homme, dont Gérard Darmanin a demandé que les subventions soient revues dès lors qu’elle exprimait ses désaccords avec la doctrine du maintien de l’ordre de l’État.

Saine réaction unitaire

Voilà pourquoi la GDS, Ensemble!, Place publique, Génération.s, Génération 44 et Nouvelle Donne ont proposé aux représentants des quatre listes de se rencontrer pour créer les conditions d’un rassemblement. Sans surprise le dissident du PS a décliné cette offre. Le PS, le PCF, EELV, Ensemble sur nos territoires et la France insoumise l’ont acceptée.

Malgré le constat entre chacune des organisations d’un diagnostic politique partagé sur le plan local et national, la FI n’a pas eu l’audace d’aller jusqu’à la conclusion d’une alliance réunissant toutes les composantes de la NUPES, se réfugiant derrière l’absence d’un accord national sur les sénatoriales. Les autres organisations, sous notre impulsion, ont fini par aboutir à la fusion de leurs deux listes en une seule.

Ce rassemblement reste partiel. Mais il démontre que l’aspiration à l’unité peut faire reculer les médiocres logiques boutiquières d’appareils.

Cet article de notre camarade Jérôme Sulim, adjoint au maire de Saint Herblain (44), a ét épublié dans le numéro 307 de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

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