La gauche doit reprendre la main
81 % des électeurs de gauche sont pour l’unité de la gauche. C’est une préoccupation constante chez nos électeurs, chez les militants et au sein des partis ; c’est la discussion principale.
Faire gagner le gauche les 20 et 27 juin
En dépit de la situation catastrophique au plan social, économique et sanitaire du pays, en dépit des difficultés de mobilisation imposées par les états d’urgence à répétition mis en place pendant la pandémie, il faut faire au mieux dans les urnes pour rendre les plus visibles possible les rapports de force politiques entre droite et gauche. Il faut que pas une voix ne manque pour faire face à la droite désormais entremêlée LREM-LR-RN.
Ce n’est pas vrai que la gauche est faible. La gauche, c’est le salariat : il est majoritaire. C’est la division de son camp qui le paralyse dans ses expressions politiques.
Il n’a pas été possible, comme nous le demandions depuis les municipales, de tenir une grande conférence sans exclusives ni hégémonisme de toute la gauche. C’est pourquoi il manque un récit national pour créer la dynamique à gauche que nous appelons de nos vœux, même si on a pu constater des percées unitaires locales, comme dans les Hauts-de-France. Il n’a pas encore été possible de rédiger une plateforme commune alors qu’à 80 %, les différentes formations de gauche ont les mêmes positions. D’où les listes à géométrie variable, dans les régions comme dans les départements. Il faut faire au mieux avec cela, les 20 et 27 juin : nous appelons à voter partout pour les listes les plus manifestement unitaires et celles qui ont le meilleur programme social et écologique.
Imposer notre agenda politique
Nous le répétons contre vents et marées : c’est la question sociale qui compte. Les fins de mois difficiles, le chômage qui ronge la société, la crainte du lendemain sans toit et sans droit, sans salaire décent, sans retraite, sans école et sans soins, tout cela fait peur et enrager. La marmite est pleine et elle bout, même si le couvercle des répressions, diversions et menaces réussit à empêcher l’explosion.
Nous appelons à manifester le samedi 12 juin avec une grande partie de la gauche contre les méfaits de la droite et de l’extrême droite. Macron amène Le Pen et n’est plus certain de lui barrer la route. Nous savons que pour les battre tous les deux, il faut faire triompher de façon positive et offensive le social au cœur : augmenter les salaires, diminuer la durée du travail et le partager, reconstruire le Code du travail, développer les services publics et redistribuer les richesses.
Défaire Macron pour éviter le faux duel
Au soir du 27 juin, nous y verrons clairement que tout se joue dans la réalisation de l’unité de la gauche. Il reste quelques mois clefs pour la réussir à la rentrée. À commencer par l’unité de mobilisation contre la désastreuse casse de l’assurance-chômage toujours fixée au 1er juillet 2021. Ce sera une tuerie contre des millions de nouveaux licenciés et des anciens chômeurs ; ils vont être brutalement plongés dans la misère. Se fixer comme premier objectif de faire reculer Macron sur cette question est vital : l’unité syndicale la plus grande sur ce sujet augmentera les chances d’y parvenir.
Ensuite, l’empêcher de revenir en force sur la casse des retraites. Bref, paralyser les dégâts de la fin de son quinquennat. L’obliger à mettre en œuvre un grand plan d’investissement pour la santé et la recherche publique à la hauteur de la pandémie qui perdure. Imposer temporairement un RSA jeune. Redonner des garanties au travail et combattre les licenciements.
La GDS dans l’action
La GDS a tout mis en œuvre ces derniers mois. Elle a fait connaître son programme complet détaillé, rédigé un projet de plateforme commune, contribué à un « socle commun » entre dix partis, proposé à tous des rencontres et des débats unilatéraux ou multilatéraux, appelé à des états généraux pour que le peuple salarié soit mêlé à la bataille unitaire, proposé un contrat de législature pour 2022-2027 et un candidat commun avec l’appel UNALT22.
Aidez nous a construire le rapport de force nécessaire d’ici la fin 2022 : engagez-vous, cotisez, associez-vous, militez. Il n’y a pas de temps à perdre !
Cet article de notre camarade Gérard Filoche est l'éditorial du numéro 285 de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS)