GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Jeunes

Il doit partir, vite !

Entre 80 et 90 000 chômeurs de plus…

chaque mois. 250 000 emplois détruits

pour 2009, selon les plus basses estimations

de l’Unedic, qui table sur une récession de

1 %. Or, la chute de la croissance risque

d’être plus forte que cela… Et même si l’on

croit les anticipations du FMI qui « voit » un

retour à 0,5 % de croissance en 2010 (mais

quel crédit leur apporter, ont-ils vu venir la

crise ?), le chômage continuerait d’augmenter

d’au moins 120 000 chômeurs.

Voilà qui met définitivement fin à l’idée selon

laquelle cette crise n’est que financière et ne

contaminerait pas « l’économie réelle ».

Ce n’est pas pour autant la fin des idées

stupides.

Rappelons nous, c’était le 14 septembre 2006,

à Paris, devant la « Convention pour la

France : Combattre la précarité, permettre à

chacun d’être propriétaire ». Nicolas Sarkozy,

alors candidat, fait son plaidoyer pour le

crédit hypothécaire. En 2007 alors que la

crise s’étendait aux États-Unis, le discours

de Sarkozy n’avait toujours pas changé :

« Les ménages français sont aujourd’hui les

moins endettés d’Europe. Or, une économie

qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une

économie qui ne croit pas en l’avenir, qui

doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. »

Et c’est justement du surendettement des

ménages américains ainsi que des crédits

hypothécaires, les subprimes, qu’est venue la

crise. Ce système tant admiré, tant vanté par

la droite, est en fait le seul et l’unique

responsable de la crise. Crise qui touche

évidemment en premier lieu les plus précaires,

les plus démunis. C’est leur politique, celle que

nous, socialistes, combattons depuis des

années, celle de la dictature des marchés

financiers, du non-droit pour les capitaux,

qui nous a conduit droit dans le mur.

Cette crise est leur crise, c’est la crise de leur

système. Et pourtant, c’est nous qui la payons.

Face à l’immense échec des politiques

libérales, ont-ils au moins la présence

d’esprit de changer de cap ?

Ce gouvernement et ce président ont une vue

si étriquée, des valeurs si réactionnaires

qu’ils en sont bien incapables. Ils

« maintiennent le cap des réformes ». Leurs

« réformes » nous ont conduit dans le mur ?

Peu importe, disent-ils, nous avons été élus

pour les mener jusqu’au bout, c’est ce que

nous ferons. Et ils recapitalisent les banques

en perdition avec de l’argent public, le nôtre,

celui des salariés-contribuables, pour mieux

re-privatiser plus tard : privatisation des

profits, socialisation des pertes.

Fiers d’eux, ils nous disent que la France s’en

sort mieux, du moins moins mal que les autres

pays développés. Hypocrisie encore une fois. Si

le choc de la crise est moins brutal en France

qu’en Espagne ou en Italie, c’est parce qu’il

reste ce minimum de protection sociale qu’ils

n’ont pas encore eu le temps de briser. Car

c’est cela le contenu de leurs réformes : remplir

les caisses du privé avec de l’argent public.

Piller la Sécu, les services publics, abaisser au

maximum les salaires, tout cela pour le seul

profit des amis-actionnaires du président. Les

grands patrons du CAC 40 (les 40 plus grandes

entreprises de France cotées en bourse) eux,

s’en sont mis plein les poches ces dernières

années. Leurs profits ont explosé, ils ont

spéculé avec et ont provoqué indirectement la

crise. Et si elle est relativement moins forte

qu’ailleurs, c’est parce que depuis des années,

des syndicats, des militants, des salariés, se

sont battus pour que les protections sociales

ne disparaissent pas.

C’est ce qu’il reste de l’allocation chômage,

du salaire minimum, ce minimum de

redistribution des richesses qui permet

encore aux Français de consommer, et donc

aux entreprises de produire.

Alors ils doivent partir, et vite !

La colère sociale monte depuis des mois. Il y a

toujours plus de monde à chaque journée de

mobilisation, et toujours plus de colère. Les

Français le sentent bien, ce sont les politiques

libérales, celles de Sarkozy et de ses amis

Bush, Berlusconi… qui nous ont menés là. Ils

ont compris que ce n’est plus possible

dorénavant, qu’il faut changer de cap pour

sortir de la crise et non pas s’entêter dans la

voie de la catastrophe. Ils savent aussi que ce

gouvernement ne le peut pas. Sarkozy, « chef

du gouvernement » et symbole du système est

la cible de cette mobilisation.

Ils nous ont menés à la crise, maintenant ils

ne savent pas comment nous en sortir, alors

ils doivent partir.

David Torres

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