Ce que nous voulons : des élections anticipées
Nous ne devons pas attendre 2012 pour
proposer l’alternative. Les salariés de ce
pays savent qu’une autre politique que le
libéralisme est à la fois possible et plus que
jamais nécessaire, et ils veulent qu’on la leur
propose maintenant.
La situation est particulièrement explosive :
les manifs de 2003, celles contre le CPE
avaient comme « adversaire » le gouvernement,
et au-delà du gouvernement, le Premier
ministre. La Ve république est ainsi faite :
pour que le pouvoir reste stable, le fusible est
le premier ministre ; Raffarin n’était-il pas
considéré comme un « fusible » ?
Depuis l’arrivée au pouvoir de notre hyperprésident,
la situation est aujourd’hui
totalement différente. Il n’y a plus de 1er
ministre fusible. L’adversaire, c’est lui. C’est
pourquoi il faut tous les chasser d’un coup.
Il n’y a donc qu’une solution : des élections
anticipées. Des présidentielles et des
législatives pour changer de président et de
gouvernement.
Que ceux pour qui le changement de
calendrier pose un problème se rappellent :
Chirac l’a fait en 1997. Les élections
anticipées arrangeaient bien la droite à ce
moment (enfin, c’est ce qu’ils croyaient…),
alors pourquoi la gauche ne se battrait-elle
pas pour en imposer ?
Cette revendication est tout à fait légitime,
car Sarko et sa clique, eux, ne le sont plus du
tout. Dans un système démocratique, les élus
sont les représentants du peuple. Qui
représentent-ils aujourd’hui ? Qui les
soutient ? À part le MEDEF, personne.
Jamais un président et un gouvernement
n’ont été aussi décriés, ils ne représentent
plus personne. Voilà pourquoi la gauche doit
ouvrir des perspectives politiques au
mouvement social : des élections, maintenant !
Il ne faut pas rater l’occasion : seul un
mouvement social puissant, regroupant des
millions de personnes, peut imposer la tenue
d’élections anticipées. Ce mouvement social,
il est latent, on a vu son irrésistible
puissance le 29 janvier et le 19 mars. Nous le
reverrons, soyons-en sûrs, le 1er mai. La
gauche a raté l’occasion de se battre dans ce
but en 2003, lors des grandes grèves contre la
réforme des retraites. Elle l’a raté contre le
CPE ; cette fois ci, il ne faut pas se tromper.
Des élections tout de suite : ce mot d’ordre
doit être celui de toute la gauche et en
particulier celui de son parti le plus
puissant : le Parti Socialiste.
Bien sûr, cette revendication ouvre la voie à
une gauche réellement de gauche au
pouvoir. Elle pose le problème de l’unité de la
gauche pour battre la droite, elle pose aussi
le problème du programme commun de toute
la gauche. Ces trois éléments sont liés, l’un
ne va pas sans les deux autres. C’est sur ces
points que nous autres, socialistes, devons
nous battre maintenant.