GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

La revue DS L'infolettre

Faire barrage à l’extrême droite ! Battre la droite partout où c’est possible en unifiant la gauche !

La politique menée par François Hollande et ses deux gouvernements continue son œuvre destructrice. Après la déroute des municipales, celle des européennes, la défaite à l'élection sénatoriale, la débâcle des départementales, nous voilà, aujourd’hui, confrontés au chaos créé par l’arrivée du Front national en tête du vote du 1er tour des élections régionales dans 6 régions et la possibilité de voir Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot devenir présidents dans 3 régions : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, PACA et Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.

Nous avons, à D&S, tout fait pour l’éviter, mais nous sommes aujourd’hui dans cette terrible situation. Nous devons donc répondre à ces deux questions : Comment, d’abord, utiliser notre bulletin de vote dimanche prochain ? Comment, ensuite, éviter de nous retrouver dans la même situation en 2017, lors de l’élection décisive, celle qui décide de la réalité du pouvoir dans la Ve République ?

Faire barrage à l’extrême droite

Voter pour Xavier Bertrand dans le Nord ou Christian Estrosi dans le Sud-Est sera une véritable déchirure. Comment voter pour des gens que l’on a tant combattus et qui reprennent tant de mots, de postures du Front National ?

Dans ces deux régions, ne se présentent au second tour que la droite et l’extrême droite : il ne nous reste, dans la situation où nous avons été précipités, qu’à choisir entre le pire et le « moins pire ».

Le lendemain du premier tour nous mettait dans une situation terrible quel que soit le choix effectué : retrait ou liste de rassemblement de la gauche. C’est bien avant le premier tour, en réalité, que la question se posait. Et nous n’avons cessé de le faire. Nous tirerons le bilan après le 14 décembre.

Aujourd’hui, le pire, c’est le Front national. D’abord, dans les régions concernées, avant tout pour tous les « assistés » - pour reprendre leur expression méprisante - ou tous ceux qui ne sont pas « Français-de-souche. » Ensuite, dans notre pays tout entier, car laisser la dynastie Le Pen gagner ces régions, serait offrir un terrible tremplin au FN pour la présidentielle de 2017.

Permettre au FN de gagner la présidentielle de 2017 serait une catastrophe. Ce serait laisser la dirigeante d’un parti d’extrême droite opposant avec virulence le « eux » et le « nous » et dont les fondateurs étaient des vétérans des Waffen SS, du Parti populaire français de Jacques Doriot, de l’Union et fraternité française de Pierre Poujade, des militants d’Ordre nouveau, disposer des immenses pouvoirs accordés par la Constitution de la Ve République à celui ou celle qui préside cette République. Parmi ces pouvoirs, il y a, ne l’oublions surtout pas, la possibilité de décider de l’état d’exception, de suspendre l’État de droit et d’instaurer l’état d’urgence, l’état de siège, l’article 16… Il y a aussi, ce qui n’a rien d’accessoire dans la situation internationale actuelle, le pouvoir de décider de l’utilisation de l’arme nucléaire. Nous ne pourrions que regretter amèrement, si Marine Le Pen accédait au pouvoir, de ne pas avoir tout fait pour l’empêcher. Mais il serait trop tard.

Un bulletin de vote n’est pas un bulletin d’adhésion, c’est une arme pour essayer d’éviter le pire, quoi qu’il nous en coûte. Voter ponctuellement pour le « moins pire » , pour éviter le pire n’a rien de ce « front républicain » dont on nous rebat les oreilles et qui supposerait une coalition dans la durée, des perspectives, une orientation, voire un programme commun avec la droite, ce qui conduirait tout droit à une victoire du FN en 2017.

Partout ailleurs que dans ces régions, faire gagner la gauche unie pour battre la droite et l’extrême droite.

C’est la voie pour faire reculer le FN, remobiliser l’électorat de gauche, garder un maximum de régions en dehors des mains d’une droite qui ne cesse de se radicaliser.

C’est aussi un signe à envoyer, un point d’appui à créer pour que la force de l’unité sur des projets redevienne la logique au plan national. Celle à laquelle Valls, en particulier, a tourné le dos, appliquant des orientations qui vont à l’inverse de l’histoire de la gauche et qui nous mènent dans le mur.

L’unité de toute la gauche sur des projets permettra de gagner un grand nombre de régions dimanche 14. Et ces projets ne sont pas mineurs pour nos vies : sur les transports, l’éducation, la transition énergétique, la jeunesse… Il faudra en tirer le bilan pour changer enfin d’hommes et de cap au niveau gouvernemental. En appelant au plan national à une majorité rose-rouge-verte sur un projet de réponses aux angoisses et aux exaspérations d’une majorité de citoyen-ne-s. Et d’abord sur les questions sociales pour que ça change vraiment.

Comment éviter de nous retrouver dans la même situation en 2017 ?

L’urgence est d’en revenir aux actes, à la vérité des choix : il faut crever l’abcès. Revenir aux fondamentaux républicains, liberté, égalité, fraternité, démocratie, laïcité, féminisme.

La priorité ne doit pas, ne peut plus être à l’éternelle austérité généralisée, à l’étranglement des besoins élémentaires du peuple, mais enfin à leur satisfaction ! C’en est assez du désert des idéaux façon Macron : « que les jeunes aient envie de devenir milliardaires ». Le socialisme doit redevenir une idée neuve, volontariste, ambitieuse, libératrice, partageuse. Ne surtout pas assassiner les derniers espoirs de survie immédiate du pays avec un accord Valls-Sarkozy !

Pour battre le FN dans la durée, il faut prendre des mesures radicales, prioritaires, spectaculaires contre le chômage de masse, contre la finance spoliatrice, contre l’oligarchie qui se goinfre.

On ne peut imaginer que cela se fera par une alliance entre LR et PS ! Gauche et droite doivent s’opposer comme s’opposent les intérêts des deux classes sociales fondamentales antagoniques, bourgeoisie et salariat ! Finies les belles paroles, les discours creux, il faut des actes.

Assez de coups de menton, il faut du pain dans l’assiette, du boulot et du repos, et surtout un grand dessein, un grand espoir de bien-être social collectif. Il faut remobiliser, reconquérir l’appui actif et enthousiaste, volontaire, conscient, de la majorité du salariat. Il faut lui redonner des salaires, partager le travail, des droits protecteurs et dignes, faire une réforme fiscale forte et transparente.

Il faut forcer les riches, les actionnaires, les banquiers à redistribuer les rentes qu’ils ont abusivement accaparées. Il faut moderniser les institutions, stopper le « pouvoir personnel » , le pouvoir des banques, le pouvoir des oligarques, pour que des citoyens se sentent à nouveau associés, participants, acteurs.

Ce n’est surtout plus le moment d’appeler, comme depuis des décennies, « aux sacrifices » , à la « rigueur » , au « redressement des comptes ». Il faut que droite et gauche s’affirment, que le clivage se manifeste, que la politique réelle reprenne son sens, sa valeur et ses droits, que la majorité des 99 % ait enfin la possibilité de s’imposer aux 1 % : redistribution, relance, reconstruction sociale.

Seule une gauche qui croit en la gauche, fait une politique de gauche, et qui s’unit sur un programme de gauche, peut nous sauver du désastre.

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