GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Gauche Démocratique & Sociale

Evitons deux ou trois pôles mortifères à gauche

Notre camarade Gérard Filoche représentait, avec Anne De Haro, la Gauche démocratique et sociale (GDS) à la réunion du 9 juillet à laquelle les associations et syndicats de la coalition "Plus jamais ça" avaient convié les formations politiques de la gauche sociale et écologique. Nous reproduisons ici son intervention.

Nous avons une chance inouïe pour la gauche de ce pays, l’initiative que vous avez prise à 18, maintenant à 22 organisations, associations, syndicats, de proposer un « Plan de sortie de crise » en 34 propositions et de le soumettre en débat aux différentes organisations et partis de gauche, est une chance formidable. D’abord le contenu de votre texte est collectif, réfléchi, charpenté, et vous le dites vous-mêmes, il est anticapitaliste, ensuite vous avez demandé à  tous les partis de gauche, d’ouvrir le débat, sans exclusive ni hégémonisme, d’agir comme vous, et de constituer une réplique de votre démarche unitaire. Cela se sait, pour notre part, la Gauche démocratique et sociale est fervente partisane de l’unité de la gauche, nous pensons que c’est la seule issue contre Macron-LePen et leur monde. Nous pensons que sans unité il n’y pas de victoire possible. Il est urgent de construire une plateforme commune pour les prochaines échéances, dans les luttes et dans les urnes. De construire des listes unitaires comme cela s’est fait aux municipales, et ensuite de désigner un candidat commun de toute la gauche, car s’il y a deux candidats nous perdrons. Il faut « à la présidentielle un candidat commun, social et écologique, d’où qu’il vienne » dit Olivier Faure.

Oui, à condition que ce soit sur une bonne plateforme et avec la détermination nécessaire pour assurer sa mise en œuvre.

La gauche est une mosaïque et dans chaque sensibilité politique il y a encore une mosaïque.  En l’état, cela dissuade notre électorat, le salariat, de se mobiliser et de voter massivement. C’est la division qui provoque l’abstention. Les 15 mars et 28 juin, quand il y avait un enjeu et une dynamique unitaire, quand la gauche sociale et écologique était près du terrain, la victoire était au rendez-vous. Nul, nulle part n’a gagné sans unité. Et quand il y a eu une brèche dans l’unité, la victoire n’a pas été là. Les organisations qui ont voulu agir seules, de façon triomphaliste ont perdu. Et parfois, elles ont fait perdre les autres.

Nous regrettons que depuis notre précédente rencontre le 20 mai dernier, des organisations politiques refusent de se rendre à cette évidence et de travailler en commun. C’est surtout le cas de LFI, et je le dis à Eric Coquerel qui a parlé avant moi, nos électeurs sont les mêmes, écoutez-les, ils veulent l’unité très fort, à la base, et ils vous le disent chaque jour de façon pressante. ET il y a place pour que se constituent des comités à la base partout pour imposer cette unité-là.

À quatre organisations, dans une lettre commune que nous vous avons adressée à tous, Ensemble, Place Publique, Génération.s, et GDS, nous avons dit « banco à l’unité de toute la gauche sans exclusive sans hégémonisme et vite, ça urge ». Il faudrait que cela fasse boule de neige et que cette lettre soit commune à 100 % de la gauche.

Sur le fond comme l’a dit avant moi Anne de Haro, GDS a contribué au débat de la plateforme.

J’ajouterai que face au déconfinement anti-social cruel que nous vivons, la question de l’emploi étant centrale, l’alternative au macronisme est dans un pack en quatre mesures :

-la réduction du temps de travail, sur la semaine (32h) et sur le vie (retraite à 60 ans, place aux jeunes),

- dans le contrôle préalable des licenciements, pas quand c’est trop tard, par le juge, pas par les tribunaux de commerce, mais par des commissions départementales réunissant l’inspection du travail, la BPI et les syndicats,

- par une régulation de la sous-traitance (responsabilisation pleine et entière des donneurs d’ordre, alignements des conventions collectives des sous- traitants sur celles des donneurs d’ordre, un seul niveau de sous-traitance, reconnaissance facilitée des unités économiques et sociales).

- la précarité doit être combattue, pas plus de 5 % de précaires par entreprise, pourquoi y a-t-il des centaines d’intérimaires à chez Renault au lieu de CDI ? Rappelons que même Angela Merkel érige en loi qu’il n’y ait pas plus de 2,5 % de précaires dans les entreprises de plus de 300 salariés.

- la hausse des salaires : 300 euros pour toutes et tous.

J’en termine : évitons deux ou trois pôles mortifères à gauche. L’unité, ce n’est pas l’unité de pensée, c’est l’unité d’action, sur 8, 10 ou 12 points qui rassemblent et laissent de côté ce qui divise. Nous avons comparé les programmes de 14 organisations, plus de 80 % est commun. Il n’y a pas de gauche irréconciliable. Souhaitons que notre entreprise commune convainque tous les partenaires concernés, vous avez ouvert la bonne voie, vous, les 22 avec vos 34 mesures.

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