GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Écologie

Écologie et socialisme (motion adoptée par la convention GDS)

Lors de la Convention annuelle de GDS à Romainville les 23 et 24 mars, le débat sur les questions écologiques a été à la fois stimulant et animé. Le riche rapport introductif de nos camarades Marie Motto-Ros et Jean-Pierre Côté a été complété par la présentation, l’amendement et le vote d’une motion que nous reproduisons ci-dessous.

« L’écologie sans lutte de classes, c’est du jardinage »,

Chico Mendes, syndicaliste brésilien

La crise écologique n’est pas une crise du rapport entre l’humanité et la nature, mais une crise entre le mode de production capitaliste et son environnement. Il s’agit en effet d’un système fondé sur la quête du profit maximum à court terme, qui ne peut planifier ni la satisfaction des besoins humains qu’il engendre, ni les solutions aux risques écologiques qu’il suscite.

Rompre avec la course au profit

Il s’agit de rompre avec la logique actuelle de maximisation du profit, et la remplacer par une logique de maximisation du bien-vivre répondant aux besoins. Or, cela ne peut être réalisé sur une planète dégradée.

L’enjeu écologique doit contribuer à revivifier la démocratie et à réactiver plusieurs autres marqueurs de la gauche : les instruments de l’intervention publique, le rôle d’un État stratège, la stimulation des initiatives locales au plus près de la population. L’énergie, tout comme l’eau, est un bien commun essentiel qui doit sortir du marché concurrentiel et redevenir un service public.

Le principe qui nous guide est de limiter l’empreinte des sociétés humaines sur notre environnement pour améliorer la qualité de vie, favoriser le développement durable et maintenir la biodiversité. C’est le défi de la transition industrielle, énergétique et écologique.

Le grand défi du XXIe siècle est de se passer des énergies fossiles qui ont façonné le système capitaliste productiviste. Il s’agit donc de sortir de la double dépendance au pétrole et au gaz (mais aussi au charbon dans certains pays d’Europe).

La relance du nucléaire n’est pas la solution

Pour des raisons de sécurité (problème aggravé par la fusion de l’ASN et de l’IRSN1), de stockage de déchets non recyclables, d’approvisionnement en minerai à l’étranger, mais aussi pour des raisons de coûts (coût faramineux de l’EPR de Flamanville, avec par ailleurs le retard que l’on sait, coût du démantèlement des vieilles centrales qui n’est jamais pris en compte), la relance du nucléaire n’est et ne peut pas être la solution.

Le développement des SMR (PRM)2 décidé par Macron est une fausse solution : ils rencontreront autant de problèmes de sécurité que les autres centrales nucléaires, et ce sera autant d’argent qui n’ira pas aux énergies renouvelables, et ces SMR ne pourront pas se développer (et à quel coût ?) avant 2040, voire 2050 ! De toute façon, trop tard si l’on veut vraiment réduire de 45 % nos émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 et parvenir à la neutralité carbone en 2050, comme la France s’y est engagée à Glasgow.

Sans plus tarder, il faut travailler à la sobriété énergétique, en investissant massivement dans l’isolation de qualité des bâtiments, en développant les transports en commun (particulièrement le train pour les voyageurs et le fret), en luttant contre l’étalement urbain, et en donnant la priorité à une agriculture paysanne porteuse de qualité et de respect du vivant.

Pour la transition énergétique, le développement massif des énergies renouvelables (solaire, éolien terrestre et maritime) est la seule solution écologique et réaliste. Avec la recherche de sobriété et d’efficacité, l’objectif de 45 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 est possible avec la perspective des 100 % en 2050.

Ce texte a été adopté à l’unanimité moins quatre abstentions.

1.Autorité de sûreté nucléaire et Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

2.Small modular reactor (petit réacteur modulaire)

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