Echo des « journées d'hommage » à Pierre Broué
Préparées par une équipe restreinte qui a fait un gros travail autour de Jean-Pierre Juy, son plus fidèle et ultime collaborateur, ces deux journées d'hommage à l'historien et à l'ami disparu, ont réuni une centaine de participants, mais représentatifs : Estevan Volkov, petit-fils de Léon Trotsky venu spécialement de Mexico ( « c'était mon devoir » a t il précisé), le Dr Bernhard Bayerlein, venu de Mannheim, (un chercheur allemand, ami et collaborateur de longue date de Pierre Broué) Karel Kostal, militant d'origine tchèque ami de Pierre Broué depuis prés de 40 ans, Célia Hart, venue de Cuba, Greg Oxley, Alan Wood venu de Grande Bretagne, « Germinal » Marius venu de Catalogne, de nombreux universitaires et ex-collaborateurs de Pierre (Pierre Saccoman, Damien et Antonella Durand, Gilles Vergnon, Gérard Roche, Luc Aujame, Denis Mathieu...) des militants de divers courants (René Revol, Alain Dontaine de Prs... Pierre Timsit, Jean-Yves Lalanne, Pierre Ruscassie, Gérard et Françoise Filoche, de D&S) (1). Ex-Oci, ex-Lcr, des éléments du groupe « The Militant », « Ripostes », « La Commune », des militants socialistes, des amis jeunes et plus anciens, rappelèrent leurs souvenirs de Pierre Broué et surtout les enseignements qu'ils avaient tiré de ses écrits et de sa fréquentation, soit en tant qu'historien, soit comme militant.
Le directeur de l'IEP où Pierre avait enseigné durant 25 ans, nous accueillait dans les locaux, l'amphithéâtre même où professait Pierre Broué. Sébastien Juy avait réalisé un petit film-interview inédit, datant de 1999, dans lequel Pierre Broué parlait des événements de Yougoslavie et de la guerre de l'Otan contre la Serbie...
Estaban Volkov avait apporté des photographies et documents rares sur Pierre, le Dr Bayerlein a relaté les conditions dans lesquelles s'étaient effectués de nombreux travaux communs, enquêtes, et recherches. Célia Hart qui n'a connu Pierre Broué qu'à partir de décembre 2004, avec Alan Wood, ont raconté leur admiration pour le chercheur et l'homme politique. Des dizaines d'anecdotes se racontaient dans les couloirs et lors des deux repas collectifs, chacune renforçant la conviction de tous que nous avions côtoyé et aimé un homme d'envergure exceptionnelle.
Un n° spécial « cahiers de D&S » supplément au n°131 de 36 pages a été rédigé, imprimé et diffusé à cette occasion (il est à la disposition de nos abonnés sur demande). L'association des « Amis de Pierre Broué » a débattu et imaginé diverses initiatives à mettre en œuvre dans l'avenir :
Un bureau de 12 membres et un « conseil scientifique » de l'association ont été mis en place dans l'approbation générale. L'état d'esprit de toutes et tous, proches, amis, collaborateurs était que ces initiatives se fassent dans un esprit pluriel, ouvert, unitaire et au-delà, sans que se produisent des « captations d'héritage » par un courant ou un groupe. Chacun regrettait que des amis membres du Ps, du Pcf, de la Lcr, de Lo, du Pt, ne soient pas encore associés à la démarche. Les travaux et les liens de Pierre Broué ont dépassé les frontières des groupes de gauche ou « trotskystes » dans les divers pays et continents : ce n'est pas pour qu'un groupe puisse s'accaparer de son nom, et de ses livres. Ce n'est pas non plus pour que post-mortem, son dernier écrit soit jugé sans être publié : Pierre, malade, a assumé jusqu'au bout ses idées, et c'est à ses successeurs, historiens professionnels, compagnons militants qu'il a côtoyé, femmes et hommes de gauche, de science et de vérité, de diffuser, commenter, rendre intelligible ses œuvres complètes, dans leur diversité. (mel : amipierrebroue@wanadoo.fr)
(1) Raymond Vacheron, co-auteur avec Pierre Broué du livre « Meurtres au maquis » était excusé, étant de voyage au forum social de Caracas.