Non, le débat sur la « nature » du Parti socialiste n’a pas encore été tranché par l’histoire ! La parole officielle du parti et les gauchistes ont beau insister sur le choix du réformisme et de l’acceptation de l’économie de marché, il reste que des générations de militants n’ont jamais accepté ce prétendu état de fait. L’histoire de notre parti, c’est précisément la lutte entre ceux qui veulent détruire le contenu révolutionnaire du socialisme et ceux qui pensent qu’en l’occultant, le socialisme se nie lui-même. Le parti de Jaurès nous appartient, il n’est pas propriété des caciques et des sociaux-libéraux ! Nous sommes les héritiers de tous les militants qui, parfois en dépit de sa direction, n’ont cessé de lutter en son sein pour rompre avec la société capitaliste et ses partis, pour transformer en profondeur la société ! Extraits choisis de cet héritage que nous portons en nous.

Jean-François Claudon

« Le parti socialiste est un parti de classe qui a pour but de socialiser les moyens de production et d’échange, c’est-à-dire de transformer la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste, et pour moyen l’organisation économique et politique du prolétariat. Par son but, par son idéal, par les moyens qu’il emploie, le parti socialiste, tout en poursuivant la réalisation des réformes immédiates revendiquées par la classe ouvrière, n’est pas un parti de réforme, mais un parti de lutte de classe et de révolution ».

Déclaration de principe du Congrès d’Unité de 1905

« Le Parti était un parti de recrutement aussi large que possible et pour une raison bien simple, c'est que, comme le disaient Marx et Engels dans Le Manifeste communiste, en l'appliquant au vrai Parti communiste, au Parti communiste d'autrefois, le socialisme n'est pas un parti en face d'autres partis. Il est la classe ouvrière toute entière. Son objet, c'est de rassembler, par leur communauté de classe, les travailleurs de tous les pays. […] J'ajoute en ce qui me concerne personnellement, que je ne connais pas deux espèces de socialisme, dont l'un serait révolutionnaire et dont l'autre ne le serait pas. Je ne connais qu'un socialisme, le socialisme révolutionnaire, puisque le socialisme est un mouvement d'idées et d'action qui mène à une transformation totale du régime de la propriété, et que la révolution, c'est, par définition, cette transformation même ».

Intervention de Léon Blum, Congrès de Tours, 27 décembre 1920

« Réforme ou révolution ? J’ai envie de dire -qu’on ne m’accuse pas de démagogie, ce serait facile dans ce congrès- oui, révolution. Et je voudrais tout de suite préciser, parce que je ne veux pas mentir ma pensée profonde, que pour moi, sans jouer sur les mots, la lutte de chaque jour pour la réforme catégorique des structures peut être de nature révolutionnaire. Celui qui n’accepte pas la rupture -la méthode, cela passe ensuite-, celui qui ne consent pas à la rupture avec l’ordre établi, politique, cela va de soi, c’est secondaire…, avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, il ne peut pas être adhérent du Parti socialiste ».

Intervention de François Mitterrand, Congrès d’Epinay, 13 juin 1971

« La véritable question posée à ce parti est de savoir s'il sera l'animateur de cette expérience concrète, collective et quotidienne, s'il sera un parti de luttes sociales, enraciné dans les couches populaires, capable de les entendre et de se faire entendre d'elles. Sera-t-il, en bref, pour employer la vieille terminologie qui a toujours tout son sens, "un parti de lutte de classe"? Si oui, rien n'est assuré, camarades, mais tout est possible. Sinon, il n'y a que la morne décadence qui nous conduira, un jour ou l'autre, à n'être que la caution de gauche du régime actuel, qui nous conduira vers toutes les combinaisons, et, dans un premier temps, à être le ballon d'oxygène du centrisme moribond ».

Intervention de Jean Poperen, Congrès d’Epinay, 12 juin 1971

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