Convention GDS : nos tâches politiques en vue de 2022
Nous reproduisons ici la motion "nos tâches politiques en vue de 2022" adoptée par la convention nationale de GDS du 10 avril 2021.
En constituant la GDS il y a trois ans, nous n’avions pas la volonté de construire une organisation de plus, mais de participer activement à la recomposition de la gauche, et d’agir le cas échéant en tant que courant au sein d’une nouvelle « maison commune » réunissant l’ensemble ou une majorité des organisations existantes.
Il n’y a plus de force hégémonique à gauche. Cela permet d’envisager une reconstruction de la Gauche et de son unité en rupture avec le social-libéralisme.
Le contexte actuel pose un défi majeur à la GDS : aucune force et aucune candidature à la présidentielle de 2022 ne s’impose. La GDS ne souhaite pas aujourd’hui défendre telle ou telle candidature sur la base de la proximité programmatique que nous pourrions avoir avec elle. Elle entend surtout défendre la perspective de l’unité et appuyer les forces qui peuvent favoriser la réalisation de cette unité sans soutenir l’un des candidats contre les autres.
La seule issue à gauche pour 2022 c'est la gauche unie autour d'un pacte de législature et un candidat commun, il faut donc inclure toutes les composantes dans le processus de l'unité.
Nous ne sommes pas indifférents sur le chemin que prendra l’unité.
Certaines « unités partielles » sont des obstacles à l’unité réelle.
Notre stratégie unitaire combine bataille pour l’unité et contenu de l’unité.
Dans le cadre de notre bataille unitaire, nous devons poursuivre la tentative de constituer un « pôle », une « coalition » en agglomérant les forces déjà unitaires dans un front commun.
A l’automne, nous aurons à apprécier de nouveau la situation pour engager la bataille de 2022. Tout peut changer d’ici là. C’est l’enjeu de la bataille que nous engageons. Selon la situation, la question se posera d’un engagement avec d’autres forces autour d’une candidature commune, avec un cadre unitaire ou autour de la candidature la mieux placée. (idem pour les législatives).
Des comités unitaires de base et des états généraux
Pour parvenir à l’unité, il est nécessaire de construire un réseau de comités et collectifs « unitaires » de base incluant les organisations existantes, les différents appels (comme 2022 vraiment en commun) ou coalitions comme « Plus jamais ça ».
Dans ce cadre, l’appel « Unité et Alternative 2022 » que nous avons initié est un outil pour convaincre, mener les discussions au sein de ces comités. Nous proposons qu’une initiative type « états généraux » ouverts aux citoyens, aux syndicalistes soit préparée … qu’elle soit soutenue par tous les mouvements politiques pour se rassembler. Ces « états généraux » auraient pour but d’approfondir le programme de législature puis de discuter de la méthode pour désigner le candidat commun …
Nous sommes prêts à contribuer à ce processus à tous les niveaux et en rassemblant le plus largement.
Nos tâches
1 - Approfondir nos campagnes unitaires pour les régionales, un candidat commun de la gauche sociale et écologiste à la présidentielle et aux législatives en lien avec un contrat de législature.
2. Proposer et participer, chaque fois que possible, aux discussions qui sont proposées sur des contenus, des plateformes, des programmes avec les forces politiques.
Soutenir le regroupement des « 22 » et leurs 34 mesures « Plus jamais ça ».
3. Favoriser la mise en place de cadres unitaires, pluralistes, à la base comme au sommet. En additionnant les organisations pour mieux les dépasser. Les candidatures potentielles – déclarées ou non – risquent d’aller à l’échec sans cadre unitaire. Les urgences sociales, écologistes et démocratiques doivent être prises en compte afin que tout cadre d’unité (même partiel) se situe sur un programme de rupture avec les politiques suivies depuis ces dernières années et aggravées par Macron et ses gouvernements.
4. Nous posons la question d’un « mouvement » ou d’une coalition à la base et au sommet regroupant les forces qui agissent déjà pour l’unité. Un tel mouvement fédérerait les groupes partageant les orientations pour les cinq prochaines années sur :
1) les urgences sociales et sanitaires autour :
- des services publics (hôpital, santé, école, recherche, transports, logement, énergie, eau, communications…),
- de la hausse des salaires,
- de la reconstruction d’un Code du travail,
- de la sauvegarde des emplois, de la réduction des emplois précaires et du chômage,
- de l’égalité femmes-hommes,
- du refus des discriminations liées à l'origine dans l'accès à l'emploi et dans la situation d'emploi,
- de la réduction du temps de travail sur la semaine à 32 h et sur la vie à l’âge de 60 ans,
- de la reconstruction d’une grande Sécurité sociale démocratique,
- de la lutte contre la pauvreté et la hausse des minima sociaux…
2) la nécessité de mesures fortes de transition écologique permettant une vie meilleure dans un environnement meilleur. La bifurcation écologique est indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique (plan massif d’isolation des bâtiments, réduction de la part des énergies carbonées…) ;
3) la planification nécessaire au plan économique et écologique redonnant démocratiquement à la puissance publique sa place tant au niveau des territoires qu’au plan national, européen qu’à l’échelle internationale ;
4) l’urgence démocratique
- un renouveau démocratique face aux dérives liberticides et autoritaires,
- des droits renforcés pour l’égalité réelle,
- la lutte implacable contre tous les racismes,
- un processus constituant d’une Vie République sociale, démocratique et parlementaire. Cette République ne peut être que laïque, écologiste, féministe et internationaliste. Et redonnera la primauté de la décision à une Assemblée nationale élue à la proportionnelle.
- une France qui donne le « la » en Europe contre les marchés financiers et les politiques néo libérales décidées dans des institutions non élues, aura toute légitimité auprès du salariat européen pour exiger la modification des traités européens.
L’ensemble des démarches (locales, nationales) doit permettre d’approfondir la recherche d’un contrat de législature 2022-2027
Pour entraîner une dynamique, un tel contrat de législature devra comprendre des mesures fortes sur le social, la santé, la transition écologique applicables immédiatement dès le début de la nouvelle législature.
A cet effet, une motion détaille les propositions que nous mettrons en débat dans les contacts et rencontres à venir.
Une conférence de GDS fera le au 4ème trimestre pour préciser notre positionnement sur 2022.
5 – construire la GDS comme un réseau organisé.
Dans les batailles que nous engageons, nous accordons une place importante à notre construction.
C’est un tournant important par rapport aux considérants qui ont présidé à notre fondation il y a 3 ans. D’une part la recomposition souhaitée n’est pas au rendez-vous mais de surcroît les forces qui pourraient constituer un pôle solide et unitaire à gauche hésitent, parfois du fait de leurs divisions ou de choix tactiques de circonstance.
Dans toutes les batailles nous proposons à toutes celles et tous ceux qui s’engagent avec nous de construire des groupes GDS locaux, avec une vie démocratique, irrigués par une lettre régulière interne et un bulletin de discussion permettant l’expression et la discussion de questions non traitées, de points d’actualités ou de divergences.
Cela peut prendre la forme de réunions d’appartement, de visio-conférences générales ou thématiques avec ou sans invités. Elles peuvent être ouvertes. La commission « orga » est à disposition pour aider localement à la mise en place des outils nécessaires, à l’invitation d’intervenants etc …
Nous ne construisons pas GDS pour GDS en soi mais pour contribuer à l’émergence d’une force organisée, pluraliste qui soit un outil pour répondre aux crises (sociale, écologique, démocratique …) et aux urgences qu’elles génèrent.
Collectifs unitaires pour 2022 et construction d’une « maison commune de la gauche » sont liés pour parvenir à modifier les rapports de forces pour 2022 et après.
Dans ce cadre nous maintenons la possibilité de la double appartenance à GDS et à une autre organisation. Favorables à une « maison commune » ou une « fédération » de la gauche, nous n’excluons personne de nos travaux, réflexions et actions.
Cette construction fera l’objet d’un suivi régulier et d’un point d’étape tous les 6 mois. La conférence du 4ème trimestre permettra de faire le point.
Ce choix n’est en rien contradictoire avec notre objectif de regroupement avec d’autres forces ou mouvements. Il se veut au contraire un moyen de peser davantage dans la situation.
6 – consolider notre fonctionnement
Jusqu’à cette 1ère convention nationale, une bonne partie de notre fonctionnement a été pragmatique. À compter de cette convention nous mettons en place une nouvelle équipe d’animation nationale et un secrétariat plus étoffé. Au sein de l’Equipe d’Animation Nationale (EAN) des responsabilités sont partagées et s’accompagnent chaque fois que nécessaire par la mise en place de commissions de travail ouvertes aux adhérents.
Nous veillons en particulier au rajeunissement et à la féminisation de l’EAN et du secrétariat.
La coordination nationale est réunie 2 fois par an. Y sont invités des représentants de toutes les villes et départements dans lesquels nous sommes présents.