GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Conclusion de Gérard Filoche au meeting unitaire contre la taxation des accidentés du travail

MERCI À TOUTES CELLES ET CEUX QUI SE SONT MOBILISÉS

Merci à Edwy Plenel et à

Jacques Boutault. Ce meeting

est une oeuvre COLLECTIVE,

avec la Fondation Copernic, Willy

Pelletier, et vous toutes, tous, il ne me

reste qu’à conclure, rapidement, tant de

choses précieuses ayant été dites... Merci

à toutes celles et ceux, nombreux, qui

sont dans cette salle, vous avez montré

par votre présence votre compréhension,

votre conscience de l’importance de l’enjeu.

Merci à celles et ceux qui sont à cette

tribune, chacune, chacun, Robert Castel

ou Danièle Liehnart, chaque représentant

de chaque formation de gauche, ici, et

solidaires, vous avez su démontrer l’importance

que vous accordiez à une action

commune en une occasion aussi scandaleuse.

Cette unité-là, ce côtoiement ici,

sont aussi précieux que les idées défendues,

ce n’est pas seulement pour la

“photo” de cette tribune exceptionnelle,

encore que « la photo » compte, Olivier,

en espérant que la presse, qui est capable

de parler de tant de choses inutiles, oui...

“les minarets”... soit capable de retranscrire

l’importance de ce qui s’est passé

sur le sujet de l’imposition scandaleuse

des indemnités des accidents du travail,

ce soir ! Il faut le répéter et le faire savoir,

après tout, cela fait plaisir, et en tant que

responsable socialiste, je le dis, c’est une

joie, une vraie, que nous soyons là tous

ensemble, qu’on puisse dire que TOUTE

la gauche a su être à la hauteur sur cette

question... Rien de grand n’a été fait dans

ce pays sans l’unité de toute la gauche,

on ne peut pas stopper, sinon, ce pouvoir,

le pire gouvernement de droite que nous

ayons jamais eu, qui met à bas soixante

ans d’histoire de France, tout ce qui a été

bâti depuis la mise en oeuvre du programme

du CNR, du conseil national de

la résistance. Oui Nathalie, il faut l’unité,

une unité comme celle-ci ce soir, pour

encourager, oui une explosion sociale qui

stoppe les dégâts, qui arrête toutes les

mesures indignes prises au service des

seuls privilégiés, des 2 % de la population

pour lesquels gouverne Sarkozy…

Oui, les arguments sont nombreux pour

défendre la frêle compensation à laquelle

avaient droit jusque-là les salariés accidentés

dans leur chair. Alors qu’ils sont

vulnérabilisés, diminués, gênés, affaiblis

par l’accident, même bénin, mais parfois

grave, avec handicap, même temporaire,

parfois léger, mais parfois allant jusqu’à

une amputation, un traumatisme irréversible,

alors qu’ils ont des pertes de salaire,

des frais hospitaliers ou de

médicaments non remboursés, alors

qu’ils sont “subordonnés” et que l’accident

ne dépend pas d’eux mais de la responsabilité

de l’employeur qui tire profit

de leur activité salariée... Même en

chiffres comparés comme l’a fort bien

fait Jean-Luc Mélenchon, par exemple,

pour en rajouter un : ils prétendent “récupérer”

150 millions d’euros par cette

mesure et Sarkozy a dépensé 170 millions

d’euros en seuls frais de représentation

lorsqu’il était président de l’Europe,

en six mois de fin 2008. Dans la salle,

j’ai vu aussi, bien sûr, des collègues de

l’inspection du travail, c’est normal,

nous qui enquêtons sur ces accidents du

travail et sur les conditions de travail

dégradées en hygiène et en sécurité, qui

les suscitent... Je dirais pour ma part que

si je n’avais pas été militant auparavant,

ce métier me l’aurait fait devenir... Tout

corps plongé dans les entreprises reçoit

une poussée égale au volume d’exploitation constatée... On peut raconter mille

cas, mille souffrances au travail, les salariés

ne sont pas des “paresseux” qui tirent

au flanc comme les voit l’UMP. On a le

taux de productivité horaire le plus élevé

au monde. Les salariés, ce sont 91 à 93 %

de la population active qui produisent les

richesses et n’en reçoivent pas la part

qu’ils méritent. Tenez, je pense à ce salarié

africain, manoeuvre, qui s’est fait

prendre la main, je crois que c’était en

1998, la moitié amputée, dans la poulie

de l’échafaudage qu’il démontait, faute

de carter de sécurité, qui a été amputé, il

a gagné en première instance, contre son

employeur, pour l’instrument de travail

non conforme aux règles de sécurité, il a

gagné son procès en première instance…

On ne sait pourquoi il a perdu en appel,

que lui restait-il, à plaider pour une réparation,

toujours trop faible et difficile,

comme le disait ici, tout à l’heure, le

représentant de la FNATH, il l’a fait

auprès du TASS, généralement le public

ne sait même pas ce que c’est, le TASS,

tribunal des affaires de sécurité sociale.

Rachida Dati en a supprimé, dans le

silence général, 44 sur les 115 existants,

(car les sarkozystes, c’est le pire gouvernement

de droite que nous ayons jamais

eu, oui, il faut les stopper, ne ratent aucune

mesure mesquine, ils agissent sur tout

ce qui peut dans un service public

comme les TASS ou les prud’hommes,

aider ou soutenir les salariés), elle a supprimé

la TASS qui traitent moins de 550

affaires, or ils sont embouteillés… Il a

fallu 12 ans à notre ouvrier africain blessé,

il a déposé son dossier en l’an 2000, il

est arrivé en appel devant le TASS, là, en

2009, il avait 38 ans au moment de l’accident,

il en a 50 aujourd’hui, il s’est

écoulé 12 ans, sans réparation, sans

indemnité, pourtant cette blessure est

grave dans son métier, elle le diminue…

Et, à l’avenir, des gens, comme lui, se

verront imposés pendant qu’ils auront

des substituts de salaires faibles et temporaires

à cause d’un accident qui n’est

pas de leur faute. Mais ils ne le savent

pas, ça, tous ces députés, sénateurs UMP,

bien qu’ils en parlent, sans en souffrir, du

travail, ils ne savent pas ce qu’est le sort

de millions d’ouvriers et d’employés…

Le stress, la violence au travail, le chantage

à l’emploi qui fait courber l’échine,

les fins de mois à bas salaires… On n’est

pas de la même classe, du même

monde… Ils sont en train d’oser baisser

les indemnités des retraités de l’amiante !

Ils ont osé envisager de rajouter un quatrième

jour de carence, non payé, pour

les travailleurs malades, jusque-là il y en

avait trois, non payés, on se demande

pourquoi, mais ils ont envisagé d’en

mettre quatre, en pleine épidémie de

grippe, ils ne l’ont pas fait cette année,

mais si on ne les arrête pas, ils le feront

l’an prochain…

Merci Edwy Plenel,

merci à Jacques Boutault.

On s’interroge pour ré appeler ensemble,

si c’est lundi 7 décembre que le débat

revient au Sénat, devant le Sénat, en rassemblement,

comme cela a été fait pour

la Poste... Oui, c’est bien que nous

soyons tous là à cette tribune, et cela

pourrait, devrait se reproduire, comme

cela a été fait à l’occasion de la défense

de La Poste comme service public, cela

pourrait être le cas contre les licenciements

abusifs sous prétexte de leur

«crise», cela pourrait être le cas, pour

défendre de nombreux droits du travail,

soutenir des luttes sociales trop isolées

mais décisifs, symboliques, comme celui

qui nous mobilise ce soir.

Et à force de nous retrouver sur de tels

cas, unis, comme ce soir, encore, on

pourra apprendre à travailler et à gagner,

ainsi, tous ensemble, tous ensemble…

Gérard Filoche

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