Retrait immédiat de toutes les troupes étrangères d'Afghanistan !
Ainsi Barack Obama a été amené à concéder à ses états-majors et à ses secrétaires
d’état partisans à l’envoi de 30 000 hommes de plus à Kaboul. Il a
présenté l’affaire comme s’il s’agissait de « finir le job ». Mais quel
« job » ? La situation est telle là-bas que nul ne pense possible une « victoire ».
D’ailleurs, qu’est ce que voudrait dire « victoire » ? Occupation ? Impossible d’occuper
cette terre accidentée, difficile, dure où les habitants résistent depuis 150 ans.
Conquête ? Les guerriers zombies habillés de pied en cap comme des cosmonautes,
ayant peur de tout, n’ont aucune chance de gagner le coeur des Afghans. Défaite des
Talibans ? Tous les avis convergent : les insurgés talibans sont chez eux, imbattables
et gagnent chaque jour en audience et en prestige en résistant à l’invasion étrangère.
Recherche et élimination des terroristes d’Al Qaïda ? Mais cela fait bientôt
10 ans que cela sert de prétexte, en vain car les terroristes étaient saoudiens, et Ben
Laden n’est pas en Afghanistan. Défense de la civilisation et des « petites filles qui
vont à l’école » ? Ce slogan de propagande pour « gogos », ils n’y croient pas une
seconde, ils paient même les talibans (leurs ex-alliés des années 80) et les laissent
imposer la charia… pourvu qu’ils acceptent de ne pas combattre.
Imposer la démocratie
? Par définition, la démocratie ne s’impose pas par les armes, elle se construit
par le peuple. Mettre en place un régime alternatif ? Celui d’Hamid Karzaï est corrompu
jusqu’à la moelle, il a manipulé les élections du 20 août 2009 à un point
inimaginable obligeant les 27 pays occupants à se rallier en novembre au résultat
truqué. Alors pourquoi dépenser des centaines de milliards là-bas, davantage pour
faire la guerre, que ce que produit le pays tout entier ? Pourquoi ne pas négocier tout
de suite pour, ensuite faire jouer les puissances économiques, l’argent, les investissements
comme partout ailleurs ? Pour l’exemple ? Il ne faut pas que les « insurgés
» paraissent triompher, il faut qu’ils soient battus, écrasés le plus possible. D’où
les 30000 hommes envoyés là-bas, sans conviction, sans but de guerre, sans perspective
de victoire, mais pour améliorer le rapport de force avant de partir. Pour le
futur pipe-line stratégique voulu depuis si longtemps, pour peser dans la région, sur
le Pakistan, encercler l’Iran, la Russie. On n’est plus du tout ni dans « la lutte contre
le terrorisme », ni dans la prétendue « défense de la civilisation » : on en reste aux
enjeux stratégiques lourds, le pétrole, le gaz, le contrôle du centre de l’Asie.
Il n’y a encore que les « gogos » qui croient « à l’après-pétrole » : tant qu’il faut du
pétrole pour faire marcher les chars, les bateaux et les avions, il n’est pas envisagé
de taxe carbone contre les guerres. Les lobbies militaro-industriels des grandes puissances
font dépenser 1641 milliards de dollars aux états du monde (même les plus
pauvres !) chaque année : le capitalisme a besoin de guerres ! Il nourrit la guerre, il
prépare la guerre, et, en attendant, il entretient les foyers, les conflits « régionaux ».
Il cultive l’idéologie nationaliste qui va avec, en promouvant la solidarité avec les
« boys » morts au combat. À eux seuls, les US produisent, vendent, usent de la
majorité de ces 1641 milliards : ce lobby militaire est plus puissant que celui des
assurances et des groupes pharmaceutiques opposés à la réforme de sécurité maladie
voulue courageusement par Obama. Mais 56 % des Etats-uniens sont déjà pour
le retrait des troupes, 54 % des Britanniques, et 70 % des Français ! C’est possible
de mobiliser l’opinion. Il faut, à notre niveau, initier, construire, lancer un mouvement
national unitaire pour exiger le retrait immédiat des troupes françaises
d’Afghanistan. L’important est le mot « immédiat » car chaque jour, des civils et des
jeunes soldats vont mourir là-bas.