GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

International – Europe

Cette Constitution européenne est dangereuse !

Rien d'étonnant à ce que cette Constitution européenne ait été saluée

avec « euphorie » par des Chefs d'Etat et de gouvernements de droite.

Ils se sont débarrassé des obligations sociales.

Il faut tout mettre en oeuvre pour que ce texte constitutionnel ne soit

pas adopté tant que subsistera le vote à l'unanimité avec droit de veto

dans le domaine social et fiscal. Il y aura toujours un gouvernement

antisocial parmi les 25 Etats qui empêchera tout progrès social

. Les

droits sociaux doivent être formellement garantis dans la Charte des

droits fondamentaux de l'Union européenne qui est intégrée maintenant

dans la Constitution. Un instrument juridique doit permettre la

négociation de conventions collectives européennes.

Trois points essentiels pour éviter que l'Europe élargie ait pour

conséquences une baisse considérable des niveaux de vie chez nous, à

l'Ouest, sans pour autant améliorer les conditions de vie et de travail

de la majorité des habitants de la Pologne, de la Hongrie, de la

République Tchèque, de la Slovaquie, de la Lituanie, de l'Estonie, de la

Slovénie et de la Lettonie.

Et qu'on arrête de nous dire qu'on a fait ce qu'on a pu et que cela

pourrait être pire !

Le pire est là, sortant des mains de Valéry Giscard d'Estaing pour

passer à celles de Sylvio Berlusconi qui aura encore le pouvoir de

modifier la Constitution européenne avant de la faire adopter par les

Chefs d'Etat et de gouvernements. Ce qui est prévu pour décembre 2003.

Cette Constitution européenne - qui sera supérieure aux constitutions

nationales qui devront être révisées pour entrer en concordance avec les

règlements européens, comme ce fut le cas déjà à multiples reprises, ne

permet plus aux partis progressistes de faire adopter des lois de

progrès social.

Par contre, le renforcement des règles de la concurrence

et des critères drastiques du Pacte de stabilité donne tout pouvoir aux

partis de droite de jouer le dumping social et fiscal, de soutenir le

capitalisme sauvage et l'exploitation sans limites des travailleurs par

des sous-statuts, des bas salaires et la généralisation du travail

intérimaire, sans obligation d'assumer les risques de la vieillesse, du

chômage et de la maladie. Un retour au XIX° siècle !

Les Etats dont les constitutions nationales évoquent Dieu exigent que

Dieu soit imposé comme valeur suprême à tous les européens.

Les marchandages de la Conférence Intergouvernementale, peuvent encore

nous surprendre !

Que les uns pensent pouvoir imposer Dieu signifie que cette Constitution

européenne peut être réécrite, là où il y a une forte exigence. Dès

aujourd'hui, rassemblons nos forces pour exiger nous aussi de récupérer

notre propriété sociale collective qui nous a été volée par la

Convention européenne entre 2000 et 2003.

Depuis plus de dix ans, les dirigeants des syndicats chrétiens à la tête

de la Confédération Européenne des Syndicats ont failli à leurs

responsabilités en n'alertant pas suffisamment les travailleuses et

travailleurs des dangers des lois européennes. Ils ont trop souvent

accepté d'être la courroie de transmission des intérêts capitalistes. En

tant que Président de la Fédération Européenne des Retraité(e)s et des

personnes âgées, j'ai sonné l'alarme tant que j'ai pu, à l'intérieur et

à l'extérieur de la CES mais je n'ai été ni écouté ni suivi.

En pratiquant la chaise vide au Congrès de la CES, la FGTB a fait preuve

d'audace et de volonté de retrouver les objectifs des syndicats libres,

lorsque, nous avons décidé, après la seconde guerre mondiale de nous

organiser au niveau européen pour créer un contre pouvoir face aux

règles du marché unique et de la concurrence pour défendre les intérêts

du monde du travail.

Mes chères et chers camarades, mes chères et chers ami(e)s, bannir la

guerre, la dictature, le racisme et assurer l'organisation d'une société

solidaire qui protège, émancipe et est au service de toutes et tous, qui

vise l'épanouissement de l'individu, l'affinement des relations humaines

et la qualité de la vie furent et restent les objectifs fondamentaux

d'une génération de syndicalistes socialistes qui sont devenus des

protagonistes et défenseurs de l'intégration européenne. Nous avons

lutté pour cela, nous avons conquis des droits sociaux et des

conventions collectives pour l'amélioration des conditions de vie et de

travail dans la plupart des pays européens. Nous le voulions pour nous

mais aussi pour nos enfants et nos petits enfants et l'ensemble de

l'humanité.

Il faut se rendre à l'évidence, rien n'est acquis à jamais. Les

gouvernants ont déplacé les pouvoirs de décision au niveau européen.

C'est à ce niveau là que le combat doit continuer et s'intensifier pour

ne pas avoir tout à reprendre à zéro.

Georges Debunne

Ancien Secrétaire Général de la FGTB

Ancien Président de la CES et de la FERPA

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